PBP 3/4 - BRM 400 km - La nuit provençale
Samedi 25 avril 2015 - Vélo de route - BRM 400 km de Grenoble - 405 km , 4032 m D+ en 18h22 - total 20h22
Au-delà de 15h30 de route la batterie du GPS rend l'âme ...
Ah quel casse-tête cette météo, une fois de plus, dans les jours qui précèdent un brevet ...
Des prévisions repoussantes entraînent des désistement en cascade ... la veille, les précipitations sont revues à la baisse ... certes, sur Paris-Brest -Paris il peut pleuvoir ! Mais si on peu reporter un brevet au lieu de passer une nuit sur le vélo sous la pluie ... pourquoi s'en priver ?
Bref ... cruel dilemmne ... je décide d'y aller.
Je ne le regretterai pas une seconde.
Nous sommes 88 à prendre le départ de la place de Sfax à Grenoble, à 15 heures.
En pleine journée comme ça, tous ces cyclos à l'équipement insolite constituent déjà une petite attraction. On s'y rend volontiers en avance pour retrouver les amis.
Un clin d'oeil à Anne-Marie et à Cricri ;-)
Les précieux cartons jaunes retirés auprès de Jéan-Philippe, c'est le départ encadré en direction de Pont de Claix, où les fauves sont lâchés . Anne-Marie qui a fait une belle sortie le matin, rejoint son domicile ...
Et bien vite nous voilà dans la montée du Col du Fau. Le premier de la série. Elle est douce et malgré le vent de face, on prend de l'altitude de manièe progressive, les passages à 4-5% succédant à de francs replats. Ilne faut pas trop regarder le ciel ... bien sombre au fond du Trièves ...
Sans le vouloir, je suis un groupe, grimpe assez vite et me retrouve bientôt devant Cricri et Valex. Je ne les vois plus. Mais ça ne me plaît pas : je suis là pour faire un BRM avec mes copains. Du coup j'attends deux-trois minutes à Monestier où je mets le Kway.
Nous voici regroupés, puis c'est au tour des copains de mettre le KWay ... on va essyer deux ou trois averses plus ou moins fortes après la chaleur moite du début.
Nous voici maintenant au pied de la partie "raide" du col de la Croix haute, avec un bon vent de Sud dans le nez, assez gênant à cet endroit. C'est le seul moment où mon rythme n'est pas délibérément "géré" ... je ne peux guère monter plus vite.
Ainsi on arrive pratiquement tous ensemble au col. Le temps semble se stabiliser, malgré les gros nuages sombres; il ne fait pas froid , 7°C de plus que l'an dernier ! La partie suivante est descendante, nous allons la parcourir relativement vite malgré le vent ... mais avec comme résultat une arrivée à Sisteron vers 21h30 au lieu de 20h30 l'an dernier (où l'on avait été poussé là par un énorme mistral)
Il fait donc bien nuit quand on passe sous la citadelle ... on profite du dernier café ouvert pour prendre une petite boisson chaude avant la nuit.
La vallée du Jabron monte faiblement pendant plus de 30 km, avant de proposer une vraie petite montée de col avec les pentes de Macuègne.
Il fait toujours très doux (14°C), j'attends le haut de cette montée pour mettre ma veste thermique, que j'ai décidé de trimballer après les nuits froides des brevets de l'an dernier.
Un croissant de lune accepte de se montrer ...j'ai grand plaisir à cette plongée dans la nuit , sur ce terrain roulant, égayée des quelques loupiotes des autres BRMistes qui apparaissent et disparaissent ça et là. Je dois presque me brider pour ne pas foncer allègrement dans cette nuit accueillante.
Il y a de l'eau dans Monfroc , n'y voyez aucune allusion ;-) , et après avoir refait le plein, tout le monde sort de Montfroc ... pour traverser les Omergues, le dernier village avant les cols de la Pigière et de Macuègne.
Que d'occasions de jouer avec les noms :-) Après avoir eu les nerfs à Vif ... on Serre(s) les fesses avant d'entrer dans Montfroc ...j'oubliais Bevons avec Montbrun ... avant d'être Saou !
Je trouve le col de Macuègne plus facile que l'an dernier ; je pense que le vent est déjà grandement favorable.
Nous basculons dans le noir pour rejoindre le contrôle de Montbrun , à 0h45 ...
Au coeur de la nuit , nous longeons le Toulourenc que l'on entend cascader sur les rochers, jusqu'au sommet du Col d'Aulan. Les 200 km sont dépassés mais les jambes répondent bien ... je prends souvent un peu d'avance ce qui me permet à l'arrivée ou avant, , de fouiller dans une sacoche pour en sortir un morceau de cake salé , un mini saucisson, des nougats, des twix, une compote ou tout autre trésor.
Le petit Col de Peyruergue, bien roulant, passe bien, mais Cricri a un coup de barre dans la partie qui suit ... les gorges des Trente Pas lui semblent être les gorges des Mille pas, il a sommeil et n'a plus de jambes.
Il grimpe quand même régulièrement ... au mental. Et le mental de Cricri, ce n'est pas rien.
C'est le troisième "400" de mon existence. Et sans doute le plus confortable.
En avril, je n'ai jamais fait de longues sorties, mais j'ai un peu moins "bullé sur le vélo" . J'ai donc une bonne marge dans cette nuit provençale.
Il y a d'autres raisons à ce confort. Je n'ai jamais eu sommeil sur les "400" (au contraire du 600) , en revanche sur les deux autres les nuits ont été froides, et même pour moi qui suit peu sensible au froid, j'ai remarqué que le corps se défend mal contre les basses températures en pleine nuit. Aujourd'hui, j'ai une veste thermique et il fait 12°C !!!! J'ai un peu trop chaud ... en descente c'est parfait ... disons comme une journée d'été en tenue d'été .... du coup je conserve mon énergie ! Ceci ajouté à tous les petits trucs que je grignote ... à la certitude d'avoir un vent plutôt favorable au retour ... tous les voyants sont au vert !
La seule chose que je regrette, c'est d'avoir repris mes vieilles chaussures pour ce brevet. La semelle doit être cuite, j'ai mal sous un pied par moment Quant à la languette usée jusqu'à la corde, elle m'entame le dessus du pied , et le pli de la surchaussures s'en mêle aussi. J'ai des ampoules sur le dessus du pied ! C'est nul !
Aucune pitié de la part de Cricri quand je lui raconte mes problèmes de pied : il me dit qu'en prenant de l'âge la peau plisse ;-)
Après 1,5 km plus soutenus nous voici au Col de la Sausse. Un coin que je connais bien. Toutes les difficultés sont derrrière désormais ... les 16 km jusqu'au "contrôle" de Bourdeaux sont une formalité.
En s'arrêtant au panneau pour répondre à la question secrète nous trouvons ... Robert ! qui attend depuis une demi-heure dans le noir (devrais-je dire "qui trépigne" ;-) )
Parti avec un copain, ils se sont retrouvés à former un petit groupe ...mais des crevaisons les ont arrêtés et Robert s'est retrouvé seul devant ... la fatigue aidant, ils mettent énormément de temps à le rejoindre.
Il a l'air content de nous voir ! A partir du col de Lunel, il décidera de terminer le brevet en notre compagnie.
Le jour n'est désormais plus très loin. La silhouette massive de la Tour de Crest se dessine à l'horizon ...le petit déjeuner aussi ;-)
L'an dernier, la section Chabeuil-Crest avait été difficile avec un violent mistral. Ce n'est pas le cas cette année, et même si le vent de Sud est un peu faiblard et désorganisé au petit matin, on parvient avant 7 h à Chabeuil où nous attendent , un café ouvert ... une boulangerie avec de bons croissants ... merci à ceux qui m'ont offert ce royal festin ... mon plaisir suprême dans les brevets pour noctambules !
C'est reparti ... sur ce terrain des contreforts du Vercors dont je connais toutes les petites bosses.
Le temps est nuageux et doux, la perturbation suivante va nous laisser rentrer sereinement.
15h30 de pédalage, le GPS arrive en fin de batterie ... l'occasion pour moi de découvrir les solutions existantes pour recharger téléphones et GPS sur la longue distance.
Et d'autres petits bonheur nous attendent sur la route ... Anne-Marie et Olive viennent au-devant de nous. On va réussir à se rater à l'entrée de la voie verte ... à laquelle on peut accéder de deux manières ! Olive vient déjà d'escorter sur le final Lionel qui de son côté, a terminé avant 8 h du matin. Ces visites des copains venus partager quelques kilomètres sont super importantes à mes yeux ... plaisir anticipé depuis le petit déjeuner où j'ai reçu le message !
Une pause de 5 mn, un paquet de chips sorti de ma sacoche et quelques appels vont résoudre le problème de rendez-vous, et en attendant, on est rejoint par deux Tullinois dont Oreste, gros rouleur devant l'éternel.
L'équipe agrandie, on s'en donne à coeur joie, photos, échanges, parties de rigolade. Je ne verrai pas passer cette n ième Voie Verte ... pourtant qu'est-ce que j'ai pu trouver ça long parfois ! ...
La fin de la Voie Verte est très fréquentée en ce dimanche matin. On fait très attention, il ne faudrait pas que ce moment joyeux soit gâché ... une crevaison de la roue avant de Cricri, à 2 km de l'arrivée, rappelle que tant qu'on n'est pas arrivé ... tout peut arriver !
Heureusement ce n'est qu'un incident sans aucune gravité ... réglé efficacement et très rapidement par Valex.
On peut procéder à la suite du rituel ... la signature, l'heure d'arrivée, 11h22, le carton jaune dans la boîte ... les bisous de la victoire ... aujourd'hui, la fête se prolongera un peu par un excellent repas chez Anne-Marie et David (qui nous a cuisiné un gratin de crozets pendant qu'Anne-marie s'occupait de "l'escorte de BRMistes").
Le 3 eme brevet est donc bouclé dans des conditions ... très encourageantes pour la suite !
"Ce rythme qui t'entraine jusqu'au bout de la nuit
Réveille en toi le tourbillon d'un vent de folie "
Et maintenant ... pour oublier tous vos soucis ... à lire absolument ...
http://ferm-eut-gif-et-pedal.over-blog.com/2015/04/brm-400-grenoble.html
Et bien sûr sans oublier
http://cricri-le-cyclo.over-blog.com/2015/04/en-route-vers-paris-brest-paris-2015.html