Trio féminin au Ventoux
Mercredi 9 septembre 2015, vélo de route, Ventoux et contreforts,
111 km et 2262 m D+ en 5h19 (total 5h57)
Ma dernière visite au Mt Ventoux remontait à un an et demi ... pour une inconditionnelle de la première heure de la Team Mt Ventoux, ça commence à faire long.
Une peu d'organisation, de demandes de congé, et d'observation de la météo et notre dévolu se jette sur mercredi. Et nous voilà en route. Nous, c'est à dire Alice, Anne-Marie et moi.
Une magnifique journée nous attend. Fraîcheur le matin, relative chaleur l'après-midi, et vent jamais très fort. Le point de départ sera Malaucène.
Après le passage au petit col de la Madeleine, aux pentes douces et parfumé par les pins qui chauffent au soleil du midi, parfait pour l'échauffement, nous voici à la fontaine de Bédoin.
Chaque fois que j'ai gravi le Ventoux par Bedoin, (à l'exception d'une première ascension en 2005 extrêmement lente) , je venais de Valence en vélo avec un certain chargement, déjà des bornes dans les pattes et la nécessité de gérer pour le long retour. Le jour de la Ventoux Night, j'avais probablement mieux grimpé mais nous avions été arrêtés au chalet Reynard.
Il me restait à grimper ce versant sans trop trainer lors d'une sortie "normale".
Anne-Marie nous double et prend rapidement son rythme avec "Timy" son nouveau vélo. Elle a une différence de vitesse très importante avec Alice et moi, et sur une telle grimpée, il s'agit de plusieurs dizaines de minutes d'écart.
En revanche, Alice et moi n'avons presque jamais plus d'une ou deux minutes d'écart. Je suis en général devant dès que ça grimpe, derrière quand ça descend ... mais celle de derrière voit pratiquement toujours celle de devant !
Toutefois sur le Ventoux ... à chacune son rythme, à chacune sa grimpée. Ca ne cause pas, du moins pas maintenant.
On peut imaginer que gravir 1600 m D+ d'un seul jet, c'est long . Certes ... cela prend du temps ... mais en même temps, on est bien occupé.
Depuis le début, j'ai en ligne de mire deux hollandais avec qui j'ai fait le yoyo à St Estève. Ils sont passés devant et je manque de les rattrapper dans le dernier raidillon avant le chalet. Il y a ceux qui doublent, ceux que l'on double (eh oui ... même en roulant à 8 km/h ) ... et aussi les familles en voiture qui guettent leur héros en bord de route. Les héros ont droit à une petite serviette pour s'essuyer le front. Ils s'arrêtent souvent. Ensuite ils mettent le turbo, tant pis s'ils transpirent, il y a la petite serviette.
Une dame en vélo à assistance électrique, accompagnant son cycliste de mari, me double en me disant qu'elle n'a aucun mérite. Je trouve qu'elle en a. Je lui dit qu'elle est bien mieux là que sur un canapé. En revanche elle fatigue son homme, la miss VAE, et lui transpire, mais il n'a pas droit à la petite serviette.
Les jambes sont assez bonnes, et comme toujours quand c'est le cas, je suis sensible aux variations de pente. Je fais en sorte de ne pas trop dépasser 160 au cardio afin d'en garder pour les relances ....et aussi de conserver le rythme jusqu'en haut. Le résultat n'est pas trop mal au niveau des sensations.
Il y a aussi ceux qui doublent et qui vous disent (surtout aux filles)
"allez ... on va jusqu'au bout !"
Comme si j'allais jeter le vélo dans le fossé et oublier d'aller jusqu'à la tour. Ben voyons !
Deux kilomètres avant le sommet, nous croisons Anne-Marie qui redescend. Elle se dépêche de perdre de l'altitude car depuis le chalet, il ne fait plus très chaud et un gros vilain nuage cache le soleil.
Bref, deux heures et quelques minutes se sont écoulées depuis la fontaine de Bédoin, lorsque j'essaye de me frayer un chemin dans une foule dense pour atteindre le panneau du sommet, suivie par Alice qui arrive une minute après. C'est de loin notre meilleur temps, pour toutes les deux. Je ne suis pas enregistrée dans le segment; en revanche celui d'Alice donne 2h05 sur strava.
Bien habillées, Alice et moi nous descendons jusqu'au chalet Reynard mais point d'Anne-Marie ! Elle a disparu ! Point de réseau non plus, on fouille un peu dans le chalet , on descend quelques centaines de mètres côté Sault pour remonter ensuite, on finit par prendre la seule bonne décision : descendre à Sault selon le parcours prévu.
C'est ici, bien au chaud dans le versant Sud, que nous retrouverons notre frileuse qui a abusé des sorties caniculaires cet été ;-)
Ici débute la partie roulante de l'itinéraire, prévue pour rouler ensemble : les gorges de la Nesque. Une montée tranquille donne accès à un balcon descendant du plus bel effet.
L'occasion d'une séance de photos mutuelles en prenant notre temps ...