Un DodécAudax en trois actes
Lundi 18 avril 2016, vélo de route, Chambaran, Drôme des collines, Ardèche , 212 km, 2300 m D+ en 9h58 ... total 12h10 !!
En avril, plus besoin de se préoccuper de la nuit pour caser son "DodecAudax" . On peut même y insérer quelques pauses, et même faire un 200 "par morceaux" ... ce que j'ai fait ce lundi pour vivre cette journée à ma guise.
Première étape donc, me rendre à St Antoine l'Abbaye pour aller manger au resto avec Jérôme , en repos post-marathon. Au début il m'avait proposé Saou ! Mais j'ai refusé tout net, malgré le charme indéniable du petit village Drômois au pied de ses rochers. Saou est 50 km au Sud de Valence ... et le vent sera, en cette journée de lundi, de Nord et de force croissante : pas de Saou :-)
L'impression de fraîcheur est remarquable après la douceur de la semaine précédente. Le vent est déjà marqué, le soleil inconstant, et je case vite une petite bosse au-dessus de Chanos pour me réchauffer.
Je continue ainsi, tricotant les collines pour arriver à midi et demie à St Antoine l'Abbaye. Une fois parvenue en vallée de la Galaure, je joue avec le vent, en effectuant presque toutes les montées avec son aide : St Martin d'Aout , puis de Hauterives vers St Christophe-et-le-Laris, puis les beaux pourcentages de St Christophe vers Miribel.
Mon dernier passage sur cette bosse en deux ressauts date d'une sortie hivernale avec Franco, Coco et Fred. Je crois que Coco se souvient du traître virage supérieur :-) Moi aussi, je le trouve plus dur que le premier ressaut en ligne droite à 13% . En effet, après un beau replat, on fonce en toute confiance sur ce virage supérieur, rempli d'espoir de trouver un replat au-dessus. Eh non, raté :-)
Petite pause devant la belle église de Miribel , qui me permet aussi de découvrir la cour d'école à l'ancienne, avec deux préaux, et deux gros tilleuls au troncs éclatés.
Hop, de nouveau vent de face pour remonter la route de la Verne. Ca ne se passe pas trop mal, je dois être un peu abritée. C'est encore mieux dans les lacets de la Bourgeonnière, qui grimpent très gentiment à l'étang de Dionnay. Je ne suis pas trop loin de mon meilleur temps, accompli avec des circonstances très favorables (juste avant l'ardéchoise et avec le boss !) .
Je rejoins St Antoine en passant par le village de Dionnay et m'en vais repérer les restaurants ouverts.Dans l'enceinte de l'Abbaye, nous mangeons des ravioles aux "tentations d'Antoine"; dehors au soleil, il ne fait pas trop froid, je garde quand même une grosse veste apportée par Jérôme pour la durée du déjeuner !
Vers 14 heures il part faire une petite balade derrière le village, et je reprends ma route ; l'idée est de rejoindre Roybon, et j'ai bien du mal ; il faut affonter une montée vent de face, quoiqu'il arrive, et je digère :-) Etonnée de grimper quand même à 750 m/h au-dessus de St Appolinard dans ces circonstances !
La facilité ne tarde pas, je bascule sur Roybon et la vallée de la Galaure déroule son tapis rouge de faux-plat-descendant-vent-dans-le-dos. Enfin presque. D'abord parce que le vent, désormais très fort, est un peu de travers (je suis difficile ) . Ensuite parce que la "sieste active" est interrompue par les travaux à St Clair s/Galaure , que je contourne par une petite route ... qui aboutit à un gué sur la Galaure, bien en eau ... heureusement franchissable pour moi via une passerelle ... ce qui n'est pas le cas pour une jeune femme qui conduit un van et ne pourra pas traverser ...
A Chateauneuf de Galaure, je tombe sur un groupe du Friol Club avec Jacky ; le temps qu'il me dise bonjour et m'invite à les suivre, les autres sont déjà loin. Dans la petite bosse qui fait suite Jacky parvient à recoller le dernier du groupe ; ils ne sont pas loin tous les deux, mais je les perds définitivement dans la descente et je laisse tomber l'idée. Le désir de les rejoindre m'a fait faire une bonne montée, c'est toujours ça de pris !
Le retour est facile jusqu'à la maison, poussée par un vent très favorable mais malgré tout usant (poussières, rafales, bruit !) ; je m'offre un thé avant de repartir rejoindre Madeline à Guilherand, habillée en mode hiver cette fois, ou presque. J'ai 170 km au compteur, et la dernière étape sera un petit Rotisson du soir.
Etre en bonne compagnie pour terminer la journée est un excellent moteur ; de plus l'aller-retour à Rotisson n'est pas trop pénalisé par le vent qui a pris sa vitesse de croisière. Il faut juste pédaler furieusement à la descente ... c'est pas grave ;-) . Au col on se fait bousculer même à l'arrêt. C'est beaucoup mieux en dessous, et la descente est sereine, dans une belle lumière du soir.
Madeline s'est bien remise en route depuis notre dernière sortie ... je garde encore mon petit avantage en bosses (surtout raides) , mais je ne vais pas tarder à souffrir sur le plat !
Je rejoins la maison peu après 20h . Malgré le découpage en morceaux, l'ensemble respecte le délai du DodecaAudax , qui peut donc être validé.
Et en principe, mon petit doigt me dit qu'il y aura un autre "200" en avril ... que les dieux de la méteo soient avec nous pour partir à la conquête des Vosges !