Au dessus de Fond d'Urle ...
Samedi 11 février 2017, ski de randonnée, Vercors 980 m D+
Eh oui, encore du ski dans mes articles :-) , mes copains cyclistes vont être déçus. Ce n'est pourtant pas faute de rouler mais lors de mes petites sorties j'essaye de retrouver un peu de rythme et je ne prends pas de photos !
En revanche en ski de randonnée ... je sors l'appareil presque quand je veux ;-) Et il y a souvent de quoi faire !
Avant de faire du vélo, je faisais trente à quarante randos à skis chaque saison. Aujourd'hui, c'est trois ou quatre ... je sais pourquoi ...
- Le ski de rando, c'est loin de Valence. On me dit souvent "mais il y a le Vercors" ... certes, mais le terrain se prête plus au ski de fond ou nordique. Les itinéraires existent mais ils sont peu nombreux, surtout de ce côté... et l'enneigement dure assez peu. En moyenne, quand je pratiquais (le plus souvent à la journée ou à la demi-journée) , je faisais 3 à 4 h de route aller-retour , pour gagner Belledonne, les Ecrins, au mieux la Chartreuse. J'ai tenu 7 ans comme ça ... avec des levers à 5 h puis 3 h en mai .
- Dès qu'on décroche (surtout si on est loin) , on n'est plus au sein d'un réseau de pratiquants réguliers. On n'est plus aussi bien informé de l'enneigement, de la nivologie, de ce qu'on a pu observer le jeudi pour le samedi etc ... ce n'est pas vraiment un sport "occasionnel" comme la rando pédestre.
Je n'ai jamais fait beaucoup de randos à skis en solo, même à la grande époque. C'est quand même dangereux, même en cas de chute banale.
- A part ça, c'est un sport magnifique, qui fait marcher la tête et les jambes, et propose plusieurs approches pour le plaisir de tous (balade, compet, gros dénivelés, pentes raides etc ...)
Je considère "mon" Serre de Montué comme une exception. Avec un départ à 50 mn de mon domicile, ça reste raisonnable. Le danger d'avalanche y est limité (même s'il peut y avoir des plaques en partie haute) , et l'enneigement m'a parfois permis d'y aller en avril (en utilisant la piste, fermée à ce moment) . Le réseau téléphonique n'y est pas vraiment présent ... un inconvénient ...
Depuis longtemps, je voulais essayer le "départ bas", presque à l'altitude de la plaine de Lente, en face N . Il me fallait juste un bel enneigement en forêt, et c'était le cas hier.
Jérôme souhaitant faire du ski de fond, je me fais déposer en bord de route, après la rando je n'aurai qu'à parcourir un peu de distance pour rentrer à la station, en grimpant plus ou moins haut selon l'envie.
Je fais 100 m sur le large chemin du Col de la Rama, puis je tourne à gauche dans une forêt magique où je fais ma trace. On croise deux routes forestières, l'une à 1200 m, l'autre à 1400. Des skieurs sont passés sur la seconde . La forêt est de plus en plus belle, les arbres croulent sous la neige ...Il fait doux, pas un souffle de vent ...
Vers 1450 m, la forêt devient clairsemée, et j'arrive dans une grande clairière très plate, avec une dépression en son centre. D'un seul coup, me voici exposée au vent, et quel vent ...
Je vois qu'à droite, la forêt monte plus haut, et grignote les pentes supérieures. Je traverse (difficilement) en direction de ces arbres à droite et j'essaye de passer en lisière, pour gagner en traversée une petite combe à droite. Ce n'est pas simple, et je dois rester au niveau des arbres car ça souffle de plus belle et la neige est plaquée sur 10 cm dans la traversée.
Je retrouve une zone moins raide, relativement dégarnie et givrée et j'arrive à m'élever . 20 m sous le sommet il y a un semblant d'accalmie ... encore un peu, et je capitule deux ou 3 mètres sous l'antécime 1635 m . Impossible de gagner la crête, l'équilibre est menacé, même à pieds.
Je redescends quelques mètres pour retirer les peaux et passer en position descente, accrochée à mon matériel et inquiète de perdre quelque chose ... par chance il ne fait pas froid du tout, sinon je serais en danger !
Je file au mieux vers la forêt où je m'abrite, la neige y est douce, magnifique. Il en sera ainsi toute la descente, même en bas où elle s'est alourdie un peu, mais sur un fond bien portant.
Cette forêt est un régal, deux courts obstacle techniques : une petite zone de vernes (viser les gros sapins) et près de l'arrivée une zone chaotique (troncs, blocs) demandant un minimum de réflxion (mais ça passe nickel) .
Il me reste à remettre les peaux pour aller aussi haut que possible, en traversée vers le Sud, afin de profiter des pistes de la station et rejoindre la voiture. Ainsi cela fait plus de dénivelé mais c'est plus amusant qu'une longue distance à plat !