Retour à Mézilhac
Lundi 20 février 2017, vélo de route, 203 km, 2086 m D+ en 9h36 (total 10h12)
En février, il m'arrive encore de faire des parcours Dodecaudax plats, ou du moins se cantonnant aux collines. Mais ces jours-ci ressemblent à s'y méprendre au printemps ... à donner envie d'aller taquiner la montagne, comme nous l'avons fait avec Franco la semaine dernière ...
C'est ainsi que Mézilhac est venu s'immiscer dans mon projet de 200 mensuel. Depuis Valence, un aller retour à Mézilhac par une route ou l'autre, et c'est 150 km dans la musette. Il suffit d'arrondir un peu le parcours, de lui ajouter quelques bossettes légères et le tour est joué !
J'arrive à partir un peu avant huit heures, dans une petite fraîcheur matinale, et mollement poussée par un vent de Nord en pyjama qui n'a pas encore pris son petit déjeuner. Damned, pour l'instant ce pénible serait même plutôt de Nord Ouest, et tend à sortir de la vallée de l'Eyrieux au lieu de la remonter comme d'habitude ...
Je parviens tout de même au Moulinon, point d'entrée dans la délicieuse vallée de l'Auzène que j'ai partagée une fois avec Madeline et une fois avec Coco N l'été dernier. Cet endroit partage avec la vallée de la Cance, ou celle de la Glueyre un certain nombre de points communs : calme, pente très douce, rivière encaissée, roches, pins et bruyères ...
La vallée est abritée, mais le vent se manifeste par de fortes rafales dès St Julien du Gua . Il m'inquiète un peu à cause des 15 km entre le col de la Fayolle et Mézilhac !
En fin de compte, si certains tronçons de route sont très exposés, d'autres sont un peu protégés et je prends grand plaisir à cette route de crête ... quelle vue ... quelle sensation d'espace . Tanargue d'un côté, Alpes de l'autre, cette chevauchée en plain ciel va me prendre certes un peu de temps ... mais ça vaut le coup !
Entre souvenirs et contemplation, j'arrive à Mézilhac , lieu où se "superposent" des dizaines de passages, dont plusieurs participations aux divers parcours de l'ardéchoise. La température n'est pas très basse (6°C environ) mais le vent de Nord augmente beaucoup la sensation de froid ...
Curieux la manière dont le cerveau fabrique les souvenirs : certes je me rappelle du contexte de chaque passage ... du ressenti lié à la météo (froid, vent, chaleur ...) mais surtout de mes préoccupations et émotions ce jour-là .
Mon premier passage est très ancien, il date de l'époque où nous habitions encore à Grenoble (peut-être 2001 ...)
Je trouve un abri devant l'hotel (fermé) du col , pour rajouter une couche pour la descente, et manger un morceau. Il n'y a plus qu'à me laisser glisser jusqu' au Cheylard .
Ah Sardiges, Dornas, Mariac ...ou plutôt Mariac, Dornas, Sardiges, dans le sens où je traverse ces villages dans les premières heures de l'ardéchoise !
De mémoire je ne suis passée qu'une fois dans le sens de la descente : de nuit, sur un brevet 600 qui restera dans les mémoires.
Montée de Mézilhac, ardéchoise 2007, le jour où j'ai vu Cricri , Valex , Nainvert et Yann pour la première fois
Je m'attends à un vent favorable pour la montée aux Nonières, c'est le cas en général par vent de N , mais décidément il ne fait rien comme d'habitude, car aujourd'hui il déboule par dessus la colline en tourbillonnant un peu. Une vraie vacherie.
A Lamastre , je cherche à traverser le Doux pour remonter sur Arlebosc, mais la route est fermée. La déviation (que je suis du coup un peu obligée de suivre), me fait passer par le Crestet et Boucieu, rajoutant une bonne petite bosse non prévue au programme. Mais c'est finalement la section suivante avec la légère remontée pour rejoindre Les Clots, qui me demandera le plus d'énergie, tant le vent est usant et défavorable à ce moment.
Je continue un peu la bagarre jusqu'à St Jeure d'Ay, pour ensuite rejoindre Eclassan et la belle descente sur le rhône, d'un bleu éclatant sous la lumière dorée de la fin d'après-midi. Il est 16h30, plus de souci avec la nuit lorsqu'on atteint fin février, le Dodec passe très largement sans se poser la question (je n'ai même pas de lampes).
Ce sale gosse capricieux qu'est le vent me refuse son aide encore une fois, devenant Est et faiblard avec le soir ; ce n'est pas bien grave , le retour se fait à 24-25 km/h, avec une température agréable, un final en douceur à défaut d'être "brillant" :-)
Ainsi termine le 50 eme Dodec : très beau parcours, dénivelé correct, forme convenable mais moyenne un peu décevante !
Je viens d'avoir confirmation de mon inscription à la Corima Drôme Provençale ... il faut bien rouler un peu contre le vent pour la préparer :-D