Migration climatique (J1) !
Jeudi 27 juillet 2017, Valence-Clermont-Ferrand, 270 km, 3419 m D+ en 13h20 (total 14h45)
L'heure est venue de la migration estivale vers la Normandie (en trois jours) ; je ne le sais pas encore, mais elle me permettra d'échapper à un nouvel épisode caniculaire !
La migration, cela commence par un lever à 4h30, et un départ dans la "petite nuit" . Le ciel est déjà clair à l'Est, et très vite les premières lueurs du jour se présentent. Je regarde du côté de Mauves si je ne vois pas Jacques Barge , mais non, pas d'autre cycliste que moi à l'horizon .
Les 35 premiers kilomètres me sont plus que familiers !
Un jeune chevreuil m'accueille dans la vallée de la Cance.
Ensuite, ce sont les chèvres, qui en font tellement que je suis obligée de m'arrêter pour leur tirer le portrait . Je crois que c'est parce que je leur ai transmis le bonjour du boss ; après cela, elles ne me lâchent plus .
Un peu plus loin, c'est un festival de montgolfières ! Il y en a partout , l'une est si proche que ses passagers me saluent ... juste au-dessus de la route, elle occupe tout l'horizon.
La "bonne série" prend fin lorsque je découvre que j'ai perdu ma veste de pluie "ardéchoise" , attaché sur le dessus de ma sacoche, probablement pas assez serré . Et bien sûr, que se produit-il d'autre quand vous découvrez que vous partez pour encore 750 km sans kway ? le ciel lâche des gouttes .
Il pleut alors qu'il n'a pratiquement pas plu depuis DES SEMAINES !!!
Le ciel est sombre sur le Pilat, mais je n'ai pas vraiment le choix : j'ai juste un nouveau petit problème à régler, trouver où acheter un vêtement de pluie.
Ces gouttes semblent isolées, la montée du Col de la République se passe comme elle doit se passer, je ne suis pas vraiment gênée par le chargement. Je fais même un détour pour valider le col, comme nous avions fait avec Cricri en 2014, sur un mémorable brevet 600 km . C'est d'ailleurs cet itinéraire que je veux emprunter pour un bon moment, et que j'ai enregistré dans le GPS.
Le GPS, parlons-en un peu justement ;-)
Jusqu'à St Genest Malifaux, je lui ai obéis fidèlement. Mais ensuite ... je me souvenais du brevet, de cette descente sur Firminy via Jonzieux, qui malgré son côté "voie rapide" avait l'avantage d'être ... rapide, même en vélo. Or, ce n'est pas celle que j'ai tracée ...
Mon côté rebelle reprend le dessus, et je me dis, au diable le GPS ... me voilà à Jonzieux ...
Mais à Jonzieux, je n'ai pas trouvé la fameuse descente, et me voilà partie en direction de Marlhes ... le nom me dit quelque chose, mais la direction n'est pas bonne ... en fait, je roule carrément vers le Sud Est au lieu du Nord Ouest ... Il faut 7 km de montées et descentes, avant que je consente à m'arrêter, faire le point , poser la question à un autochtone ... Seule solution, retourner à Jonzieux ... et hop, je viens de rallonger mon parcours de 14 km et au moins 200 m D+.
Je suis en rogne contre moi-même ! On dirait que je prends plaisir à compliquer les choses et m'ajouter des obstacles .
La suite ? Je retrouve la descente du BRM, puis ma trace GPS à Firminy . Je me promets de ne plus lui désobéir ... mais la suite montrera que ce ne sont que des promesses de politicien !
OUPS ! Un panneau annonce des travaux sur le Pont du Pertuset , une déviation ....
J'en prends tout de même la direction, et ouf, pas de travaux, c'est ouvert.
Le soleil est de retour, je grimpe vers St Bonnet le Chateau, me voilà de nouveau dans une bonne série.
Je fais une pause coca à St Bonnet . L'air est léger, tonique ; la partie qui suit est un régal de petites routes, forêts, bosses et replats qui se succèdent . La Chapelle-en-Lafaye et sa fontaine, Ferréol ... j'atteins une sorte de point culminant et je jubile d'avance à l'idée de la descente qui va suivre ....
Hélas ... la descente existe bel et bien, mais elle est précédée du panneau qui gâche tout
La couche de gravillons étant conséquente, je dois me contenter d'une descente sérieusement ralentie ... quel dommage ... J'arrive à St Anthème et attaque la montée vers les Pradeaux, sur une large route, en me disant, sur une route pareille la prochaine descente sera bonne ...
En tandis que je m'élève vers le facile col des Pradeaux à 1195 m , le ciel s'obscurcit ... les premières gouttes commencent à tomber ... et l'averse s'installe pour de bon ... n'ayant rencontré sur ma route ni magasin de sport, ni velociste , je n'ai toujours aucune protection contre la pluie . J'ai bien un maillot manches longues que je veux garder sec pour le lendemain matin à 5 h, on ne sait jamais jusqu'où le thermomètre peut descendre .
De nouveau, je rêvais de cette descente sur Ambert, et ce sera une vraie punition !!!! Gravier sur 5 km avec de véritables tas où l'on s'enfonce, pluie soutenue, et pour couronner le tout la crème solaire qui me coule dans les yeux ...
A Ambert, je fais une pause dans un magasin de sport à l'ancienne, plutôt orienté "sports d'équipe", en regardant tomber l'averse. Le sympathique commerçant me vends une veste de pluie en PVC taille 16 ans , pas bien chère mais encombrante et lourde pour ce type de voyage. La veste n'est pas respirante, mais elle me réchauffe et me rassure pour la suite.
Et bien sûr, dès que j'enfile cette veste, le soleil refait son apparition. Il ne tombera plus une goutte de tout le voyage ...
Comme souvent lorsque je fais un écart par rapport à la route, le GPS cafouille un peu lorsque je repars. Je m'engage en suivant les panneaux "Clermont Ferrand ", et il n'est pas content du tout, mais quand je fais demi-tour, cela ne lui plait pas non plus.
Je regarde la carte et du coup, je choisis de suivre les panneaux, de ne pas chercher ; la D906 suit la Dore, c'est un axe important, mais par contre elle dénivelle moins que la route que j'avais prévu et j'avance vite sur cette section , ce qui me permet de sécher complètement.
Je prendrai la route "par la montagne" (St Dié d'Auvergne) une autre fois !
L'heure tourne, il fait bon malgré un ciel chaotique toujours un peu menaçant . Après un ravito goûter à Courpières "part de flan + brioche aux pralines" , je quitte cette route à gauche en direction de Lezoux .
Le final par Pont du Chateau n'est pas très drôle, il y a beaucoup de circulation, et j'aurais pu faire beaucoup mieux ; curieusement , juste avant l'arrivée à Gerzat, je retrouve une petite route calme. Je me donne comme objectif de franchir le seuil de l'hotel avant 20 h , c'est réussi car j'arrive à 19h51 . J'ai trouvé l'hôtel B&B très facilement , sans avoir recroisé ma trace GPS !
La pizzeria pour le dîner est toute proche (50 m) , je peux dormir avec mon vélo dans la chambre, et des machines permettent de boire chaud et de grignoter à n'importe quelle heure - parfait pour les cyclos longue distance qui se lèvent à 4H30 le matin ! De plus, contrairement à mon arrivée qui traversait des zones très urbaines et fréquentées, là je suis aux portes de la campagne pour le lendemain Que demande le peuple ?