De la Bièvre au Vercors (DodecAudax de novembre)
Vendredi 3 novembre 2017, vélo de route, Chambaran, Vercors , 200 km, 2067 m D+ en 9h36 (total 10h05)
Ce que j'aime dans le Dodecaudax , c'est le côté jeu de stratégie que, lorsque les jours raccourcissent , que l'hiver s'approche, l'on doit mettre en œuvre pour adapter son parcours aux circonstances. La liberté est énorme, car même la venue de la nuit n'est pas en soi une limite.
J'essaye de passer autant que possible de jour, mais c'est juste pour le plaisir d'une petite contrainte assumée.
Faire 200 km me prend plus ou moins 10 heures, pauses (plus ou moins longues) comprises.
Je peux réduire le dénivelé ou rouler en groupe pour réduire le temps roulé. Ou encore, réduire les pauses. Mais en novembre, ça passe encore largement.
Je pars à 7h30, le jour est déjà bien levé mais le froid est assez vif. C'est un moment que j'adore ... au milieu des petites brumes qui lèchent le sol, voir les premiers rayons du soleil qui viennent éclairer les vignes dorées d'une lumière chaude malgré l'air piquant.
Hélas, l'intermède ensoleillé est de courte durée, car 45 minutes plus tard, je plonge dans le brouillard dès Tain l'Hermitage. Il termine sa nuit le long du Rhône et au delà, il ne me lâchera pas avant St Sorlin en Valloire.
Vais-je m'arrêter et sortir les gants du sac ? Et mettre le coupe-vent par dessus ma veste "demi-saison" ? La température descend à 2°C. Mais je me dis toujours que dans cinq minutes, je vais en sortir. Eh ben non. Je bute dans ce mur d'humidité froide. On dirait même qu'il me ralentit. Des brouillards, j'en ai connu de bien plus épais, quand j'habitais Milan. Une année, on est resté un mois dans le brouillard, avec une visibilité à se perdre en faisant les courses à pied dans le quartier ... à ne pouvoir rouler en voiture à 10 km/h que portière ouverte, pour voir la ligne blanche par terre !!!
Du côté de St Sorlin, enfin, je peux sortir de ma rêverie et du brouillard . Le soleil est là, la température fait un bond ! Après les vignes, je suis dans le pays de la poire !
Je grimpe dans le village de Moras, il me plait beaucoup, j'ai découvert qu'il y avait un superbe parc en contrebas du village. La descente de l'autre côté, très plate, est moins rapide qu'espérée, je sens les effets d'un petit vent de NE pernicieux ... mais c'était prévu. C'est une journée avec peu de vent, mais il ne me sera jamais favorable sur mon parcours. C'était à moi d'en choisir un autre, mais j'avais envie de celui-là ...
Je remonte la délicieuse petite vallée du Regrimay , qui mène à Lentiol . Question à 1000 francs, où se trouve la vallée du regrimay, tic...tic...tic ...
Je ne me souvenais plus que je n'aimais pas la section entre St Siméon de Bressieux et St Etienne de St Geoirs. Berk, ces lignes droites avec ce maudit petit vent ! Quelle erreur d'autant que je pouvais passer par St Pierre de Bressieux !
Enfin St Etienne, un peu d'animation avant de gagner La Forteresse où je suis autorisée par moi-même à manger mon sandwich. Je mange d'ailleurs la seconde moitié en grimpant le Col de Lachard ce qui explique en partie le temps que j'ai mis à le rejoindre ;-)
Il faut dire que je ne grimpe pas à chaque fois comme je l'ai fait en compagnie de Franco et d'Olive fin septembre.
C'est aussi que pour l'instant je n'ai fait que la moitié du travail : il faut maintenant rejoindre le Royans, et grimper dans le Vercors par l'interminable mais facile route de Léoncel.
Le vent de S n'est pas encore installé ... je rejoins facilement St Jean en Royans, et je me dis, dans un peu moins de deux heures je serai au Col des Limouches . Ce qui se révèlera exact.
Le ciel se voile fortement alors que je remonte le long du Léoncel , mais le soleil reste perceptible. la lumière est très douce, tout comme la pente et la température ambiante ... avec tous les points de repère dont je dispose, cette montée ne me semble finalement pas trop longue. Quel calme !
C'est seulement une fois à Léoncel qu'un petit vent de Sud, tardivement réveillé, me donnera un peu de fil à retordre (mais sur juste 4 km !!! je ne lui en veux pas )
Au sommet du col des Limouches, je suis rejointe par deux cyclistes du club de Valrhona ; nous prenons de l'eau à la fontaine, qui je ne sais pas par quel miracle, n'est pas coupée (à Léoncel les toilettes sont fermées, et d'autres points d'eau sont déjà en mode hiver, même à basse altitude)
Le franchissement de ce col donne du cachet à ma sortie ; je suis contente d'avoir fait ce choix. D'autant que la descente est un vrai bonheur, tant pour la qualité de la route que pour le paysage ... je suis carrément obligée de m'arrêter ;-)
Rentrer du Col des Limouches, c'est presque une descente continue jusqu'à la maison, même si à la fin il faut pédaler un peu ... Terminer un Dodecaudax par 35 km de bullage absolu tout en roulant vite, c'est quand même sympa ...
Le 200 de novembre, c'est fait, que vienne donc ce petit épisode hivernal, avec, je l'espère, enfin un peu de pluie car ici cela fait des mois qu'on ne sait plus ce que c'est ...