Retour à la longue distance ... à travers la Savoie, le Jura et l'Ain
Samedi 28 avril 2018, vélo de route, 409 km, 4256 m D+ en 18 h 40 et 21h roulé (brevet sans le trajet AR hôtel)
Retour aux longues distances ce samedi avec ce brevet au départ de Grenoble "Jura et Ain" que je n'avais encore jamais eu l'occasion de parcourir.
Mon dernier brevet 400 km remonte à 2015 ... même si j'ai fait depuis un bon paquet de "200" et quelques "300", on perd quand même un peu la main. Faire 400 km, c'est mordre un peu sur le sommeil , que l'on parte le matin ou le soir. C'est aussi beaucoup plus de désorganisation du point de vue alimentaire, qu'il faut gérer.
Laurent, qui doit bientôt prendre le départ d'une épreuve longue, la Normandicat , me propose de m'accompagner sur toute la durée du brevet, le but étant pour lui de rouler sur ce brevet en mode endurance et de tester certains éléments de son matériel.
Nous nous retrouvons en soirée à Grenoble , et à 3 h 10, nous sommes les premiers place de Sfax où nous verrons arriver une quarantaine de participants, dont Pascal B, Patrick, Silvère, Thomas, et un petit groupe de l'ATSCAF.
Le départ se fait groupé, à allure tranquille, sur la piste cyclable plongée dans la pénombre. Il fait très doux, le gilet réfléchissant et les manchettes suffisent largement. Il fait encore bien nuit alors que le petit serpent lumineux s'enroule dans les lacets du col de la Placette, que nous grimpons à un bon petit train, malgré notre chargement.
Je n'aime pas beaucoup ce col à cause de la circulation, mais à cette heure matinale, il est calme. Un bout de plat plus loin, et c'est déjà la bosse de la Bauche, assez roulante, qui nous amène à Aiguebelette alors que le jour se lève nettement. Le ciel n'est pas franchement dégagé, mais il est relativement ... engageant ;-)
J'ai beaucoup aimé cette approche du Jura à travers la Savoie, qui ondule amicalement dans un paysage verdoyant et accueillant . Les villages qui dominent la situation on de l'allure ... de plus nous sommes encore "frais" , la température est idéale et nous avons l'impression d'avancer.
Nous croisons Florian qui vient au-devant des BRMistes de son club, et qui fait quelques kilomètres avec nous. Sympathique rencontre qui enrichit notre longue journée !!!
Un brevet permet toutes sortes d'approches, et à mon sens c'est ce qui en fait le charme. On peut vouloir le parcourir en mode sportif et limiter les arrêts, ou profiter plus ou moins du délai imparti.
Mais la longue distance en temps limité demande tout de même un peu d'entrainement, surtout sur des brevets au profil accidenté. Il faut garder à l'esprit que si l'on prolonge les pauses comme on le fait sur un voyage en cyclo camping, la durée totale du brevet augmente d'autant. Et au-delà d'une certaine durée on voit apparaitre par exemple le besoin de dormir, qui n'existe pas si l'on met 20 heures (limite officielle à 27 h pour 400 km, qui peut parfois être ajustée selon le parcours)...
De même si on roule à 15 km/h sur un terrain moyennement montagneux comme je le faisais au début ... on est hors délai ...
Mais pour le reste, le BRM offre une grande liberté entre disons 18 et 30 km/h de moyenne roulée !
A noter que 2018 est une année de préqualification pour PBP 2019 . Ce qui veut dire que plus on valide un brevet long en 2018, plus on peut s'inscrire tôt à PBP. N'ayant pas vraiment de projet de ce côté là pour l'an prochain pour l'instant, je fais ce brevet pour le plaisir du parcours et du partage, et aussi pour remettre un pied dans "le long", sans me fermer de porte .
Nous sommes maintenant à Bellegarde sur Valserine, avec une bonne demi-heure d'avance sur mes prévisions. Le vent jusqu'ici nous a été favorable ! et du coup je m'inquiète quelque peu pour le retour. J'ai prévenu Baptiste, qui habite non loin de là, de notre avance ... il fait son DodecAudax du mois dans le secteur et viendra nous retrouver plus haut dans la Valserine .
Le soleil est avec nous sur cette magnifique montée de la Valserine (qui comprend une grosse descente d'ailleurs !!!) Nous échangeons un peu avec d'autres BRMistes, car nous voyons toujours les mêmes personnes, parfois devant, parfois derrière nous . L'un a une très belle randonneuse de la marque Vagabonde.
De bonne humeur, nous délirons un moment avec Laurent sur des histoires de routes qui montent et descendent plus ou moins pour arriver au même point :-D
La rencontre avec Baptiste est un grand moment. Voilà bien longtemps que je n'ai pas vu mon "petit" , même si grâce aux réseaux sociaux nous communiquons souvent ! Il va faire un bon petit bout à nos côté .
Mijoux, le nom me semble douteux. Si ça s'appelle Mi -joux , et cela même si c'est une station de ski et que l'on voit un peu de neige, je soupçonne que cela signifie qu'on n'a grimpé qu'à moitié . Ca ne rate pas, il y a une jolie bosse au dessus, pour atteindre les grands espaces perchés de Lajoux , dont le nom me semble aussi pur et innocent qu'un ruisseau de montagne.
Toutes ces histoires que l'on se raconte au sujet des panneaux et des noms sont courantes chez les cyclos ... Laurent réussit quand même à lire Vaseline au lieu de Valserine (avec une touchante pensée pour notre Valex national, qui aurait bien aimé faire partie de l'équipe)
Baptiste nous quitte à St Claude , au terme d'une somptueuse descente avec un arrêt au saut du chien, un endroit assez vertigineux (pauvre chien, paix à son âme) . Nous décidons avec Laurent de faire une petite pause boulangerie car il est plus de 13 h , et le petit déjeuner a été réduit à un café à l'hôtel ( ce qui est déjà royal à 3 h du matin) .
L'accueil est fort sympathique (Chez Petit , au petit Baneton) on repart bien requinqués , et heureusement car la section de St Claude à Dortan (on ne dort pas tant que ça ;-) ) est la seule section désagréable du parcours. Le vent souffle de face, et si le profil est plutôt descendant on dirait que l'on fait du vélo sur une autoroute :-(
Au contraire, la section suivante dans l'ouest du Jura est calme et charmante (lacs, rivières et même rochers) et nous réserve une belle surprise : Isabelle et Jef , qui habitent dans ce secteur nous attendent en haut d'une belle montée vers Corvessiat . Ils nous signalent leur présence par une grosse clarine !
Après une nouvelle petite pause, nous repartons en compagnie de Jean-Philippe pour quelques km, qui nous prend en photos au Col de France, puis attaquons de nouveau en duo une dernière série de petites bosses assez usantes, qui ont le mérite de nous faire éviter les grosses lignes droites fréquentée du côté d'Ambérieu en Bugey. Mais je commence à avoir un peu de mal à encaisser les gros pourcentages, même courts.
C'est donc un soulagement quand on dépasse Lagnieu et que l'on débute une longue partie plate, de plus le vent semble avoir tourné et nous être plutôt favorable aussi au retour ! Je passe devant le kebab à Lagnieu ... c'était le kebab de mon premier 400 km :-D souvenirs souvenirs et accessoirement petit accès de salivation en silence ...
Quelle ne sera pas ma surprise lorsque, lors de la pause pour s'équiper pour la nuit, Laurent me dira :" il faudrait que je mange, mais je ne sais pas quoi manger . En fait, j'aurais envie d'un kebab frites".
Dans le prochain mailing pour un BRM, Jean-Philippe devrait préciser : Attention, ceci est un BRM difficile. Vous pourriez être sujets à de furieuses envies de kebab frites.
Mais, nous résisterons aux kebabs, aux McDo et à toutes les tentations.
On en avait assez des bosses, mais qu'elle est longue, cette partie plate ... une fois le dernier contrôle dépassé, je commence à me sentir "rentrée".
C'est à ce moment qu'une averse nous oblige à enfiler le Kway, pour s'arrêter dès lors que nous lui avons obéi. C'est le moment où il faut grimper pour pénétrer dans les gorges de Chailles, et l'habillement excessif nous fait le même effet , un gros coup de mou dans cette bosse insignifiante. On se remet en tenue été à l'arrivée aux Echelles ... et quand à St Joseph de Rivière une nouvelle averse se déclare, je dis NON ! Je refuse de grimper le Col de la Placette dans une étuve ! Il fait trop chaud !
L'averse se plie à mon autorité et se replie sur les hauteurs de Chartreuse. Elle nous laissera tranquille pendant toute la courte montée (qui ne se passe pas trop mal, quoi qu’affreusement lentement) et toute la descente.
Lorsque la troisième averse se présentera, dix kilomètres avant l'arrivée, nous capitulerons, et enfilerons de nouveau le Kway. Il n'y a plus de montée, et l'effort à petite vitesse sur la piste cyclable fait à peine transpirer.
Un autre BRMiste surgit alors dernière nous, nous faisons une arrivée groupée à 1 h 08 . Un bien beau BRM, avec la température la plus douce de tous mes BRM 400 , et un parcours varié mais pas très facile. Nous avons roulé à presque 22 km/h de moyenne, avec un temps de pauses cumulées de 2h20 ce qui est raisonnable pour un 400 km.
Merci encore à Laurent d'avoir choisi de m'accompagner tout le long sur cette belle traversée de quatre départements !