Les Copains : au pays des Fourmes
Samedi 6 juillet 2019 et dimanche 7 juillet 2019 , vélo de route, Monts du Forez , 286 km, 5400 m D+
Voici un plan prévu de longue date avec Alice.
A la base, il y avait l'idée de faire une virée de deux jours entre copines ; depuis mes traversées du massif central pour aller en Normandie, j'avais envie de visiter ces vastes secteurs de moyenne altitude au potentiel routier impressionnant, que je n'avais fait qu'effleurer. En parallèle, Gillou m'avait parlé de la cyclosportive "Les Copains" , qui depuis quelques années, organise des randonnées sur deux ou trois jours.
La consultation de leur site internet m'avait convaincue, le plus long des deux parcours sur deux jours était pour nous.
Vendredi soir, nous prenons la direction d'Ambert, lieu du départ de notre randonnée. La route est sans histoire, ainsi que notre installation au camping. Mais pendant que nous sommes au restaurant, le ciel nous réserve une (grosse) surprise douce amère, sous forme d'une monstrueuse averse. De quoi, certes, rafraîchir l'atmosphère, mais aussi remplir de belles flaques d'eau la tente que nous avions laissée un peu entrouverte. Nous dormirons donc dans l'humidité , bercées par le bruit des grosses gouttes d'eau qui tombent encore des arbres ... finalement, heureusement qu'il ne fait pas froid !
Un accueil très agréable nous attend à la récupération des dossards, c'est très calme ... nous ne sommes que 100 à partir sur deux jours ! Nous repartons avec les maillots, un carnet de route détaillé, des housses de vélo ... nous pourrons même récupérer au retour une photo papier de notre duo offerte par l'organisation. Il n'y a plus qu'à se délester de notre bagage, et c'est parti !
Nous partons ce premier jour pour 125 km ... avec toutes les explications pour un premier arrêt dans un café à 30 km, où une consommation est offerte par Les Copains
Un peu de brume accompagne ces premiers kilomètres, sur un terrain vallonné assez roulant, et la température ne dépasse pas 20°C, ce qui me comble de bonheur.
C'est dans le village d'Arlanc que nous faisons notre première pause, au café "Le chalet". Certains vont louper ce ravitaillement liquide, mais pas nous . Pas de chronomètre aujourd'hui, on ne traîne pas, mais on ne lésine pas sur les pauses prévues : on se laisse juste porter par le rythme imaginé par l'organisation. La suite montrera que nous étions pile-poil dans ce cadre : chaque jour, nous arriverons à 12h30 pile pour la pause repas.
Après Arlanc nous attend une nouvelle surprise : la bosse de St Victor sur Arlanc , une toute petite route mais grande par ses pourcentages ! Sur plus de 3 km plusieurs ressauts à 16% se succèdent, séparés par quelques sections où cela "replate" à 8% (copyright Baptiste) . Nous commençons à transpirer car le soleil est de plus en plus franc !
Nous ondulons ensuite joyeusement sur des "plateaux" qui me rappellent ... la Slovénie, jusqu'à l'heure du déjeuner , à St Pal de Chalençon. Un repas complet entré-plat-fromage-dessert-café qui est bienvenu après les efforts de la matinée, pile au moment où la faim commence à se faire sentir ... avec bien sûr la délicieuse Fourme d'Ambert.
Une grimpée plus marquée nous mène à Meyderolles, point culminant du jour à 1040 m d'altitude. La chaleur commence à se faire sentir , c'est le début des arrosages au bidon et des recherches d'ombre . Les routes sont bonnes et les descentes souvent rapides. Une bonne partie du dénivelé de cette journée se fera sur les "ondulations", parfois en prenant de l'élan tout simplement.
Il est encore tôt dans l'après-midi lorsque nous arrivons à Saillant, un village pourvu d'une fontaine , où nous devons quitter le circuit pour se rendre à notre hébergement, à 5 km de là. En plus du carnet de route, nous avons un magnifique plan en couleur, avec des photos, pour le trouver ... impossible de se perdre !
Une petite accélération sur des "toboggans", nous jouons à faire la course, l'écurie est proche, les pouliches sont lâchées ... mais un dernier kilomètre bien relevé en plein soleil freine quelque peu nos ardeurs en arrivant à "St Joseph des montagnes", un gîte de groupe situé dans le village de St Romain.
Il n'est que 15h30, nous avons le temps de boire, nous reposer, faire un tour dans le village ... dommage que le café à la sublime terrasse soit fermé ce jour-là car il aurait eu des client(e)s ... nous avons quand même profité de la terrasse.
Une dizaine de personnes logent dans notre gîte, un groupe de triathlète, un groupe de quatre avec une fille, Babette que nous reverrons très souvent le lendemain, et deux solitaires. Nous faisons honneur au copieux dîner servi à 19 h (parfait pour des cyclos affamés) . Le spectacle du soir est offert par le ciel, averse et arc en ciel mais ce coup-ci, nous sommes au sec !
Avec cet hébergement, nos deux journées vont être assez différentes du point de vue quantitatif, avec 161 km pour la seconde journée contre 125 pour la première. Sur le plan du dénivelé, cette journée de dimanche va dépasser les 3000 m , contre 2300 m D+ pour la première, on reste donc sur un petit "coef 2" et aussi pratiquement sur les mêmes moyennes roulées.
Si notre avancée est la même le samedi et le dimanche, le terrain n'est pas le même ... après une cinquantaine de kilomètres de petites bosses assez faciles à l'exception de la première, on attaque le col du Béal, qui inaugure une série de cols plus longs, relativement roulants, à l'image de ceux de l'Ardéchoise. La température est modérée aux premières heures de la matinée, puis elle grimpe quand les nuages se dissipent, sans excès toutefois.
Comme hier, avant d'aborder les vraies difficultés, nous avons une petite pause café prévue dans le village de Roche, où nous retrouvons nos compagnons de la veille au soir.
Le col du Béal nous tend les bras, avec ses 10 km de pentes raisonnables et ombragées, c'est plutôt sympathique. Nous parvenons ainsi à 1390 m, c'est le col le plus élevé du circuit !
Allez hop, aux 10 km de montée succèdent 8 km de descente, puis de nouveau 6 km de montée pour arriver au "panier repas" , au col du Chansert . La proximité du pique-nique fait passer la pilule, là encore il s'agit d'un col plutôt agréable, ombragé, aux lacets bien marqués et aux pentes classiques autour de 6% .
Les randonneurs sont comme des coqs en pâte, car en plus du panier pique-nique, on peut aller boire ou manger des fruits au ravitaillement de la cyclosportive, dont nous avons désormais rejoint le parcours.
Une fois le repas terminé, nous plongeons dans la vallée, en redescendant d'une seule traite de 600 m ... la température en profite pour grimper allègrement ... et nous aussi, car nous sommes très vite à "l'attaque" du gros morceau de la journée, le col des Supeyres, super, super, ça va grimper pendant 14 km . Sa longueur est en fin de compte rassurante, les pentes resteront gentilles. C'est juste qu'il fait chaud et qu'il faut digérer le taboulé .
Une fontaine providentielle permet de nous mouiller à mi-hauteur du col. Quelques cyclistes ne s'y arrêtent pas ... et le regrettent amèrement quelques centaines de mètres plus loin ... on commence à doubler du monde, avec notre petit rythme lent mais obstiné. Et finalement ça va mieux plus haut. Je convoque mes amis les cumulus, ils me cachent le soleil ... les arbres offrent eux aussi abri et un soupçon de fraîcheur.
1366 m, nous revoilà sur les hauteurs. Yapluka onduler jusqu'au col du Barracuchet, où l'on pourra trouver des boissons gazeuses, notre grosse envie du moment.
Une nouvelle descente aux accélérations grisantes, et nous revoilà du côté de St Anthelme. Le hasard va nous faire repasser dans le village où nous avons dormi , St Romain ... pour en sortir vers le haut, au col de Chougoirand . La digestion terminée, j'étais plus à mon aise dans ce col là, où j'ai eu le plaisir de trouver beaucoup d'ombre.
Une descente d'anthologie constituera le final de ce superbe séjour. Une première partie avec deux petites remontées qui terminent de brûler les cuisses ... et une seconde sur la route venant des Pradeaux, où je prends ma revanche sur 2017, où j'avais eu tant de gravillons sur mon trajet Valence-Normandie. Impossible de suivre Alice, la reine de la descente, mais sur cette excellente route, c'est tout de même un régal . Entre les deux parties, on traverse par une raide remontée le village de St Martin des Olmes, très animé avec des costumes , de la musique et des encouragements.
Un parcours sécurisé dans la ville d'Ambert nous amène dans le village des exposants, installé dans un beau parc près du lac, où de nouveau, un copieux repas nous sera servi ... un vrai sans faute tant côté parcours que logistique ... et s'il faut encore ajouter un point positif, ce serait le calme côté circulation car il y a extrêmement peu de voitures !
Un grand merci à Alice pour son agréable compagnie sur cette virée cool mais sportive
En conclusion une très belle découverte, et une excellente option malheureusement peu connue pour rouler deux ou trois jours entre amis avec une logistique soignée et des prix accessibles .