Espagne 2024 (4) la Sierra de Javalambre, point culminant du voyage

Jeudi 20 juin 2024, vélo de route, Tuejar Venta del Aire , 76 km, 1400 m D+

Cette étape magnifique, qui va nous faire voyager dans des coins perdus de l'arrière pays, n'est pas forcément la plus difficile, malgré le dénivelé important. En effet, les montées se font par paliers, alternant souvent avec une descente de deux ou trois km. De plus, la température est "just perfect" : un petit 18°C au départ, et les nuages et l'altitude aidant, on n'aura jamais plus de 25°C , même au retour du soleil .

Ça commence de manière un peu pénible pourtant, forte descente depuis le camping, puis d'emblée 7% pendant 2 km, avec mon GPS qui s'éteint, qui met du temps à redémarrer ! Enervant 😁

L'avantage, c'est que ça ne pinaille pas, le premier col à 900 m d'altitude est bientôt franchi et on redescend pour arriver au premier village, Titaguas .  Nous y trouvons une boulangerie avec une grande salle pour un premier café et le ravitaillement du futur déjeuner.

Une section vallonnée nous amène à Aras de Los Olmos , dernier village avant de tourner résolument en direction du Nord et d'"attaquer " la montagne.

Laquelle se présente d'ailleurs, pour l'instant, de manière insolite : pas de virages, mais une immense ligne droite sur un plateau. Pas de sapins ou de prairies, mais des champs d'amandiers, jusqu'à près de 1200 m d'altitude .

Le ciel se dégage tandis que nous remontons la longue ligne droite, dont la pente s'incurve gentiment jusqu'à 5%  ... première petite descente et on arrive à Losilla, avec sa petite halte aménagée à l'ombre (panneaux, départs de randonnée ...)

La montée suivante sera plus redressée avec son final à 8% , avec la seule section de tout le voyage où la route n'est pas très bonne car il y a des travaux en cours.  Par contre on termine à un vrai col, dans un paysage devenant plus accidenté, avec une sorte de grand canyon sous les derniers lacets du col .  La descente derrière est un vrai régal (ils ont du me la privatiser, c'est pas possible ... pas vu une seule voiture depuis le début)

En bas de cette descente, et donc au pied du dernier gros col, nous nous arrêtons pour le casse-croûte dans le mignon village de Arcos de Las Salinas , qui est bien désert malgré son petit air touristique.  Il est dominé par les sommets les plus hauts du massifs, sur l'un desquels est situé un observatoire astronomique.

Pour la montée au point culminant du circuit (1370 m) , il nous reste environ 350 m D+ à grimper , qui vont dérouler sans souci particulier si ce n'est une petite chute de Jérôme quasiment à l'arrêt suite à un déraillement où la chaîne s'est bloquée. Petit souci vite réparé, les deux cyclos crados reprennent la montée vers le village le plus élevé : Torrijas .

Comme le col précédent, la montée se fait en deux temps : longues lignes droites à 4 ou 5% avec le vent dans le dos , puis trois ou quatre grands lacets un peu plus raides pour terminer en faisant le tour d'un monticule.

On découvre alors le village de Torrijas (36 habitants) , on ignore encore qu'il abrite en son sein le seul café ouvert  sur au moins 40 km, et quelle pépite ! Il fait également restaurant, hébergement, et d'autres services encore, avec une terrasse avec vue grand large. Et toilettes pour laver les mains pleines de cambouis.
Mais pour le trouver, il faut accepter de quitter la route principale et de monter dans le village 😎

Passer à Torrijas, c'est gagner un ticket pour 15 km de descente , une descente en pente très douce, avec quelques replats. On commence à se préoccuper de l'hébergement du soir, non réservé, pourquoi pas dans le prochain village, Manzanera  ?

Hélas autant la traversée de la Sierra de Javalambre  nous a enchantés, autant Manzanera va nous déprimer ... certes, c'est l'heure de la sieste, mais les maisons sont en mauvais état, on ne voit pas âme qui vive, l'"hostal" ne semble plus fonctionner , le café est fermé, le camping est envahi par les mauvaises herbes  ! Un cauchemar dans une nature aussi jolie !

Alors on fuit le village fantôme par une nouvelle bosse (nous nous trouvons toujours entre 900 et 1000 m d'altitude) qui, en trois ou quatre km, nous amène sur un gigantesque plateau dépourvu de végétation, dont la terre rouge est creusée de profonds canyons souvent secs. Très sauvage !

On teste encore un dernier village avant de sortir la carte "booking" car j'ai quand même , sur internet, repéré un hôtel dans ces contrées désertiques .... au niveau où notre chemin croise de grands axes.

Le dernier village s'appelle Albentosa. Il n'était pas obligatoire de passer par là mais je dois avouer que sa traversée ne laisse pas indifférent : il faut descendre au fond d'un grand ravin (très joli) par une route toute pourrie et, une fois au fond du trou, atteindre le village par des pentes redoutables et très ensoleillées.

En ne voyant pas de chambres d'hôtes dans ce village, on a littéralement calé sur une place ombragée, et sorti l'arme connectée pour réserver à l'hostal "Los Maños"  sur le plateau, à 3 km . C'est un routier, ils ont de la place ;nous y trouverons aussi un repas pour le soir , c'est confortable, et ils nous proposeront même ... un garage pour nos vélos .
Surprenant au milieu de nulle part ! Même si l'endroit est un peu curieux pour des cyclistes, nous sommes contents d'avoir trouvé quelque chose.  Et c'est un bon point de départ pour l'étape du lendemain, sans s'écarter du circuit.