Croix de bois, croix de fer ... (acte I)

Lundi 28 octobre 2024, vélo de route, traversée du col de la Croix de Fer sens S->N , 84 km, 1976 m D+

Presque chaque année, nous partons faire un mini séjour à la Toussaint, souvent dans le Sud pour profiter de températures clémentes malgré les journées courtes. Cette année, ce sera la montagne : en effet une période douce, lumineuse et sans vent se profile.

L'idée de base était de traverser le col de la Croix de Fer pour revenir par celui du Glandon le second jour, en partant de Bourg d'Oisans et avec une nuit en Maurienne entre les deux franchissements. Le mode de voyage sera celui du "bikepacking" avec un minimum de chargement,
A l'arrivée à l'hotel Belledonne, situé au carrefour de Rochetaillée, nous découvrons sur les panneaux que la col du Glandon est fermé. Les sites officiels ne le mentionnaient pas, seul un article parle d'un éboulement survenu le 9 octobre 3 km sous le col de l'autre côté. Jérôme est partisan d'aller voir en descente, persuadé que "ça passe en vélo" , mais je ne suis pas chaude pour courir le risquee d'avoir à remonter les 3 derniers km très durs du versant N , et de prendre une route fermée.  On se décide donc pour un aller retour par le Col de la Croix de Fer .

L'inconvénient des régions de montagne à cette saison, c'est que tout est fermé, commerces, café, restos ... heureusement il y avait le kebab pour le dimanche soir ... et le saucisson/fromage dans le sac pour le lundi !

Lundi matin, avec une légère brume et une fraîcheur marquée, nous entamons la longue remontée (31 km) de la vallée de l'Eau d'Olle. Un peu de piste cyclable plate , les deux lacets du barrage du Vernet pour s'échauffer, et on attaque la première partie qui nous amènera au Rivier d'Allemont  . Je ne suis jamais montée par ce versant .

On a vite chaud ! Le soleil est déjà bien présent et éclaire ce versant E , où je suis si souvent allée faire du ski de rando (avec des départs autrement plus matinaux) . Quand aux pentes, après les premiers kilomètres cools, on peut dire que jusqu'au Rivier, ça ne pinaille pas . 8 %, 9%, 11%, 9%   ! Bref à peine la journée commencée , on aimerait avoir un développement encore plus petit 😶

L'avantage, c'est que l'on gagne du dénivelé rapidement. L'inconvénient, c'est qu'on va en reperdre un peu ... le replat au Rivier est bienvenu. Mais à part ça, tout est fermé. Pas question de prendre un petit café . Il y a juste des toilettes 5 étoiles, ouvertes, avec de l'eau , c'est déjà bien.  Après ce répit dans le style balcon ensoleillé, on plonge dans un trou sombre et froid où l'on traversera deux fois l'eau d'Olle. 

Après avoir perdu quasiment 100 m de ce dénivelé chèrement payé, il faut remonter, en deux ressauts successifs , un kilomètre à 11,8% de moyenne avec des passages jusqu'à 14 % : mieux vaut ne pas avoir tente et duvet pour ce genre de jeu .



 

La pente se calme ensuite très progressivement, jusqu'à déboucher aux environs du barrage de Grand maison, un endroit splendide dont on peut profiter tranquillement. Un paisible balcon, puis une bonne petite descente toute droite sonne comme une récompense dans ce paysage sublime.  Les marmottes, que l'on a entendu siffler un peu à basse altitude, semblent ici avoir entamé leur période d'hibernation.

Nous passons sous les hauts sommets de Belledonne, dont le Rocher Blanc que nous avons gravi en septembre au départ de Fond de France.

Vers 1700 m d'altitude, il faut se remettre à l'ouvrage.

Je commence à avoir un petit coup de mou en passant à 1900 m sous le col du Glandon , heureusement, les 3 km du final sont moins soutenus , et la col de la Croix de Fer et ses murets constituent un endroit parfait pour le pique-nique .

Après quelques minutes de descente sur le versant opposé, nous rencontrons le premier café de la journée ! Ça ne se refuse pas 😉. Ce petit établissement situé au-dessus du village de St Sorlin d'Arves semble être le seul ouvert, ce lundi, entre Bourg d'Oisans et St Jean de Maurienne, et il est très animé .

Des nuages basculent par dessus les hauts sommets et cachent le soleil, et la douce tiédeur du col disparaît au profit d'un temps un peu triste et légèrement venteux.

Au delà du village quasiment désert de St Sorlin d'Arves, la route descend encore assez tranquillement sur 300 m de dénivelé, jusqu'au lieu nommé Belleville avant d'amorcer une remontée que nous ne ferons pas aujourd'hui. Nous quittons la route principale
En effet, nous avons le temps de faire un détour par le col du Mollard et Albiez Montrond (qui est une station de ski) , sachant que demain, au retour, nous aurons la flemme de rallonger la remontée du versant N de notre col de la Croix de Fer .
Cette nouvelle montée assez soutenue, nous fait gagner de nouveau 400 m de dénivelé sur presque 6 km , nous amenant à la hauteur des alpages dans une ambiance peu lumineuse alors qu'il continue à faire beau plus au Nord.

Après ce nouveau col à notre palmarès, nous entamons une traversée globalement descendante vers Albiez le Jeune . J'ai vu sur la carte que la "route des 45 lacets" permettait de là, de rejoindre Villargondran et donc la vallée de la Maurienne .

 Surprise, nous trouvons encore un col, le col de la Confrérie  (confrérie des 100 cols ? )

Nous nous engageons ensuite dans la descente des fameux lacets ; je suis un peu déçue : la route est en très mauvais état, et il n'y a qu'un seul point de vue presque tout en bas ... on tournique donc 45 fois , secoués comme des pruniers à 25 km/h
 

Nous faisons une petite halte au Musée de l'Opinel à St Jean de Maurienne pour acheter ... un opinel, pour le pique-nique du lendemain, car nous avons oublié ce précieux outil ! (Ça doit être l'influence du spot de Anne Hidalgo  et son slogan "Les couteaux , ça reste à la maison" ne 🤣

Il y a un café et même une expo sur le vélo ! Mais nous avons encore quelques kilomètres à faire avant la nuit, pour rallier notre hôtel à Ste Marie de Cuines ; une petite route permet de circuler facilement en évitant autoroute et nationale , et nous passons au pied des lacets de Montvernier, qu'il faudrait venir faire un jour .
L’hôtel du Grand Chatelard est parfait pour les cyclistes, il y a même des crochets pour installer les vélos à l'intérieur de l'hôtel , un accueil chaleureux, un petit salon pour lire ou regarder les cartes ... et des chambres grand confort. Pas besoin de ressortir, le repas se fait sur place, et on mange très bien .

Mieux vaut de bonnes conditions pour récupérer, car demain, on remet ça !