Les cols du Vercors et les pièges de la plaine
Mercredi 1er Aout, Vercors
Aujourd'hui, je n'ai pas une demi-journée devant moi, mais une vraie journée complète ! Je décide donc d'aller faire du vélo LONGTEMPS ! Je ne croyais pas si bien dire ... Comme dit ma fille, je vais aller me la pêter toute la journée avec mon maillot de l'ardéchoise !
Je démarre d'Alixan, histoire de m'échauffer un peu. Je suis légèrement perturbée par la perte de mon compteur, enfin de la partie qui se trouve sur la roue. On finit par s'habituer à regarder ces petits trucs-là !
La vraie montée commence à Barbières, même si on a déjà gravi 200 m. Juste après le village, la petite gorge étroite marque le début des hostilités.
La température modérée (17°C) et l'ombre encore bien présente simplifient l'ascension.Je pensais l'avoir réalisée une fois en 1h15 , mais ça doit être une légende née d'un optimisme excessif ou d'une montre en panne, car il me faut 1h28 pour parvenir au col depuis Barbières, sans traîner particulièrement. (Bien sûr, tous les vrais cyclistes mettent moins d'une heure ) Le col est visible bien longtemps avant, avec une sensation de proximité un peu traître.
Suit une courte descente où le vent s'accentue et je rejoins Léoncel (son café, son abbaye, sa boutique ...)
J'attaque un peu avant midi et après un petit sandwich la montée au col de la Bataille (eh oui, vu que j'avais déjà cocher le Tourniol, il m'en faut un deuxième pour valider la sortie ...) Le début , et jusqu'à l'auberge du Grand Echaillon, est particulièrement ardu . Je suis ravie de m'arrêter faire une pause sur la terrasse de l'auberge, où je mange un super dessert (pain d'épice au piment d'Espelette, pêches cuites, glace ...) en compagnie d'un vrai cyclotouriste avec sacoches, tente, duvet, qui traverse le col dans l'autre sens.
De là, arriver au col de la Bataille est carrément facile, une formalité. Encore faut-il résister à ça ...
Le col est superbe, battu par les vents été comme hiver ...
Je pensais la suite descendante, mais aujourd'hui la route ne cesse de remonter. Encore une facétie des routes dont il faut toujours se méfier. Après une heure de lutte avec l'asphalte farceur, j'atteins le col du pionnier où m'attend une descente bien méritée sur St Jean en Royans . Je me sens toujours très large pour ma contrainte de retour à 18h15 à la voiture !
Un peu avant 16heures, j'atteins St Nazaire et je me sens presque rentrée. Encore une petite photo et là ...
St Nazaire
Début de la galère
Bienvenue en enfer !
Le vent de Sud Ouest prend tout à coup de l'ampleur . Pas de chance, c'est exactement contre lui que je dois aller pour rentrer. J'ajoute à ce désagrément l'erreur fatale de vouloir rentrer en suivant la bourne et l'Isère pour éviter la colline de Jaillans. La paresse s'avère bien mauvaise conseillère ! De plus , je confonds "Voie verte" avec "Projet de voie verte" sur la carte. (Heureusement mon vélo de route a bien voulu "faire le VTT")
Ca donne ça !
Je roule , je roule, sans jamais voir de village , je finis par tomber sur Eymeux où je dois aller consulter le monument aux morts pour savoir où je suis ... J'emprunte des impasses qui ne sont pas marquées comme telles , demi-tour, on remonte ... arghhh ... en plus je n'ai plus d'eau, pas une maison, et les heures filent, filent ! Au milieu de tout ça je reçois un coup de fil professionnel, c'est étrange !
Je finis par retrouver la nationale, où je dois rouler à au moins 10 km/h sur le plat, vu le vent violent et mon état de lyophilisation avancé. Les raffales sont assez dangereuses vu la circulation. Je finis par voir l'église d'Alixan, comme un mirage vers ... 18h35 !!! Plus de 2h30 depuis St Nazaire, ça c'est carrément un record ...
En somme , la plaine, c'est bien plus dur que la montagne, c'est trop fatiguant !