Ardéchoise 2010 : la saison de la chataîgne ? (suite)
Vendredi 18 juin 2010, St Pierreville (Camping l'ardéchois)- Laviolle (auberge chez Baratier) - 128 km - 2230 m D+
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Cette seconde journée commence sous un ciel limpide, c'est inespéré . Malheureusement en raison de problèmes de santé, Klaus nous quitte pour rentrer en trike sur Valence. Nous continuerons donc notre parcours tous les deux.
Avec un départ vers 7 heures, je m'apprête joyeusement à pédaler à la fraîche et à dévorer les prochains cols de Tauzuc et de la Fayolle. Mais au moment de reprendre nos montures, nous découvrons que le pneu avant de Jérôme est de nouveau à plat. Ca me met en rogne car je soupçonne ce pneu d'être quelque peu usé. De plus, je lui passe ma dernière chambre à air que je gardais jalousement. Du coup INTERDICTION de crever jusqu'à Privas, où nous devrons nous mettre en quête d'un vélociste.
Mais si c'est bien l'Ardéchoise 2010 !
Privas, on n'y est pas encore, mais cette fois ça a l'air de tenir. Nous voici en route sous un soleil radieux, pour une section superbe que je ne connaissais pas du tout. Il y a peu des cyclos dans le coin, vu notre départ retardé, seulement un groupe venu de Vesoul.
Des montées assez courtes alternent avec de longues sections en balcon, dont la route des crêtes qui de l'autre côté, mène à Mézillhac .De là notre étape du soir n'est qu'à une vingtaine de kilomètres, ce qui inspirera des idées de "coupes "à certains. Mais pour nous ,non non, pas question !
Nous voilà dans la looongue descente sur Privas par Pourchères, que nous connaissons ... dans l'autre sens.
Privas sous un ciel plombé
Au centre ville de Privas, il y a une boutique de motos , qui a stocké quelques chambres à air pour l'Ardéchoise, mais n'en a plus . Il nous dit que le marchand de cycle le plus proche est à 9 kilomètres !!!! Nous tentons l'Hyper U à 3 km et bingo, 4 chambres à air .... pour s'apercevoir ensuite qu'il y a une boutique de cycles (velo/moto) juste à côté (où j'insiste pour acheter un pneu de secours )
Nous voilà bien équipés, avec toutes ces péripéties, il est quasiment l'heure de manger, avant d'attaquer le col de Benas . Nous trouvons ce qu'il faut au Restaurant de la Place, Place du Foiral, où ils font beaucoup d'efforts pour nous servir rapidement.
Nous abordons les premiers lacets sous un ciel plombé. J'ai une pensée pour mon copain Pierre dont c'était le terrain de jeu lorsqu'il habitait ici. La seule fois où j'ai roulé avec lui, il a voulu me faire rouler à 15 km/h au lieu de 12 dans ce col, et j'ai explosé au bout de 300 m . Ce souvenir me donne envie de jouer à combien -de-temps-je-vais-mettre-pour-le-col-de-Benas. Je me mets donc à accélérer. Tiens, une goutte ... deux gouttes ... énormes , et bientôt ce sont des trombes d'eau qui descendent du ciel , les chemins se transforment en rivières de boue qui traversent la route .
Pendant une demi-heure nous allons prendre une douche haute pression, les gouttes font mal tant elles sont grosses.
Dans les pires moments ... je pense à mes lecteurs . Si je suis rouge ce n'est pas un coup de soleil, c'est la pluie qui fait mal
.C'est rien de dire qu'on est trempés Le plus stupide est que j'ai laissé mes protections de chaussures Vaude dans les bagages , par excès d'optimisme. le seul truc étanche que j'avais !!! Je suis bien habillée tout de même, avec des jambières et un pull thermique qui reste chaud, même trempé.
A cause de mon "jeu" j'arrive bien trop tôt au col. Il y a là une table avec des tréteaux de l'Ardéchoise, quelques sacs poubelle et des bouteilles d'eau. Je me fourre là-dessous pour attendre ; heureusement il ne fait pas très froid.
Un couple d'allemands arrive en voiture et me repère sous la table, nous rigolons tous, ils me proposent une place au sec pour attendre, mais entre temps Jérôme arrive et nous pouvons entamer la descente.
Contre toute attente il se met bientôt à faire soleil ... et chaud, nous allons même sécher jusqu'à Vals-les-bains (sécher à Vals-les-Bains ... oui je sais, elle n'est pas terrible) Et la vague tentation de rejoindre Antraigues et Laviolle par le fond de vallée, qui m'avait effleurée là haut au plus fort de l'averse (j'ai honte ) s'éloigne.
A nous le col de Genestelle ! Ce dernier monte raide au début, puis se calme nettement ; la route très panoramique permet de comprendre le relief compliqué, avec de multiples vallées dans toutes les directions. En fin de journée il semble assez long toute de même. Surtout qu'il pleut de nouveau, on avait déjà bien pris la douche, on n'avait pas besoin d'un deuxième rinçage. La descente sur le village d'Antraigues est super-belle. Une dernière remontée nous amène à l'auberge, avant le village de Laviolle. J'ai un début de fringale dans les deux derniers km, je passe le petit plateau ça tombe bien, le resto est tout proche.
La soirée sera très sympa, avec un groupe venu de Bourges, deux belges qui se la coulent douce et coupent le circuit tant qu'ils peuvent , et chose rare une équipe de cinq grenobloises avec un seul homme (le pôvre !) . je crois que j'ai bien fait honneur au repas qui était excellent ! Les aubergistes sont très sympas, on peut voir à l'intérieur une expo de superbes photos des hauts-plateaux enfouis sous la neige.
Les vasques de la délicieuse Volane sont à deux pas, mais la soirée est froide et grise, c'est l'automne, encore moins qu'hier il n'est envisageable de se baigner ... la fatigue se fait un peu plus sentir, car la forte pluie est plus usante pour l'organisme qu'un temps calme. Ceci dit personnellement tout cela me fatigue moins que la chaleur, on n'en attendait pas moins d'une renarde polaire !