Du Royans au pays de la Roanne, l'odyssée des renardes
Mardi 21 septembre 2010, Royans-Diois, 200 km, 3770 m D + en 12 h (10h37 sur le vélo)
http://www.openrunner.com/index.php?id=722249
note : openrunner donne 206 km, ce qui est possible, mais 4092 m D+, ce qui semble être une erreur que je ne trouve pas ! C'est vrai il y a les tunnels ... mais 400 m d'écart avec l'altimètre c'est trop !
Les grands projets ont tous une petite histoire !
"Je médite au 1er 200 km" Telle était la fin du commentaire qu'Alice m'avait laissé sur mon blog, après mon tour du Vercors en juin dernier. Je lui avais répondu que je trouvais ça trop facile pour elle, qu'il faudrait y ajouter un peu de déniv pour corser la chose ...
C'est ainsi que ce 21 septembre, Alice pose un jour de RTT pour faire une activité extra-conjugale avec moi (l'expression est de son mari ). La meteo était annoncée parfaite une semaine avant, puis très médiocre la veille (!!!) , finalement elle sera quasi parfaite .
Départ Route du col de Gaudissart
Nous nous retrouvons à 7 heures à mon camp de base de St Nazaire en Royans. Un assez bon point de départ pour nous deux , pas trop loin de nos domiciles respectifs. Tandis que le jour finit de se lever, nous roulons vers St Jean en Royans, où nous attaquons la montée du col de Gaudissart - normalement la plus raide du parcours -. A ce moment j'ignore si le Col de la machine est ouvert, car il a été refermé la semaine dernière. J'ai donc prévu un passage par l'Echarasson, ce qui devrait amener le D+ aux environs de 4000 m ...
Et là on découvre la route à venir
La montée à la fraîche passe bien, au rythme de la conversation , elle est bien moins raide que le jour où j'y suis allée seule avec un mental de mollusque . Une biche traverse la route . On découvre que le col de la Machine est bien ouvert , et tant pis pour le D+, car il est bien plus joli , une première pour Alice qui ne l'a jamais franchi en vélo.
Fabuleux !
Et c'est un pur bonheur. La partie la plus spectaculaire de la route est assez plate, ce qui permet une contemplation sereine, et touchée par le soleil levant. C'est beau à couper le souffle !
Et il y en a qui croient encore que les filles souffrent en vélo ...
Nous débouchons sur le plateau de Lente,. De petites brumes flottent au dessus de l'herbe où s'est déposé un soupçon de givre. Quelques personnes font des travaux dans le coin, et l'un d'eux nous regarde passer d'un air médusé, on dirait qu'il a vu deux extra-terrestres, une bleue et une orange . Ghost riders in the sky !
Lente, encore un peu de givre ...
Pour atteindre le point culminant de la sortie, il ne nous reste plus qu'à remonter vers Chaud-Clapier, une section très roulante. Le panneau "Tartes aux myrtilles à 500 m" est toujours là, mais il ne nous aura pas ! Il ne fait qu'orienter la conversation sur les recettes de tartes aux myrtilles . Le col de la Chau se passe à la descente, et quelle descente : ça décoiffe !
La station de Fond d'Urle, presque le point culminant du jour
Le début d'une belle descente
rhaaa quelle vue !
Premier obstacle après Vassieux, la route du col St Alexis est "fermée" de 8h à 17 h . Nous l'ignorons, décidées à passer à pied s'il faut. Et arrivant au col, nous rencontrons une équipe qui nous dit "demi-tour" car il y a des travaux forestiers mais nous décidons de passer quand même. Non mais ! Il y en assez des routes fermées dans le Vercors !!! Ce sera sans souci ... pas vu de tronc d'arbre débouler sur la route heureusement ... on s'est méfié ...
Diois, yapluka !
Et on enlève la veste, et on la remet, et on l'enlève, et on la remet ...
Nous voici de l'autre côté du tunnel du Rousset, et pas un touriste sur la plateforme d'où tout le monde, en général, contemple le paysage ... Il n'est pas loin de 11 heures, nous mangeons un petit morceau, et bientôt une voiture s'arrête, avec un couple. Le monsieur nous dit qu'on a du courage, on lui répond que c'est du plaisir, mais il n'a pas DU TOUT l'air convaincu ! (Il ne manquerait plus qu'on ne prenne pas plaisir à nos activités extra-conjugales )
Deux minutes après, ils remontent dans leur voiture ... ceux là diront qu'ils ont "fait" le Vercors cette année ... euh ...
Un long et grand moment de plaisir encore que cette descente du Col du Rousset vers Die . J'avais bien droit à cette descente après l'avoir remonté au mois d'août !
A Die nous prenons la route d'Ausson, pour éviter l'axe Die-Col de Cabre au maximum. Route d'Ausson, avec ses petits coups de cul, que j'emprunterai de nouveau dimanche, à la Drômoise.
A l'intersection de la route de Barnave (et du Col de Pennes), coup de théâtre : le col est indiqué comme fermé
Comme il y a une déviation vers Jansac, j'espère bien que ce n'est pas le col qui est fermé, mais la route entre Barnave et le col. Nous nous apprêtons à reprendre la nationale, quand brutalement nous devons freiner et nous détourner en urgence sur le bas-côté. Un camion énorme est entrain de doubler un autre camion, et il occupe TOUTE l'autre voie, au point de dépasser le goudron . On sent sa chaleur nous frôler et ça fait très peur !
Jansac, toujours le soleil
Heureusement 3 km plus loin, on quitte cette route vers Jansac, le col est bien ouvert, tout s'arrange. On a juste un petit coup de mou collectif, normal, on vient de dépasser midi et un bout de sandwich arrangera les choses. Jusqu'au col de Pennes, après un somptueux passage de la route taillée dans les marnes, qui rappelle les Hautes-Alpes à Alice.
Un très beau passage dans les marnes
Avant que tout ça s'écroule ...
Une pancarte bien malmenée !
Nous devons avoir atteint ici notre point le plus éloigné du départ. Eloigné de tout du reste, car en cherchant un petit café, il nous faudra attendre pas loin de 50 km pour le trouver . Cette recherche nous fera même passer dans les ruelles de Pontaix, ce qui vaut le détour ! Après la fabuleuse descente sur la Roanne, nous devons affronter un peu de vent de face dans les gorges, ce qui me fait craindre un retour du vent de Nord, mais je me trompe, c'est un phénomène local
La route est gravillonneuse, pas très agréable.
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Vallée de la Roanne
Même chose dans le Val de Quint, après avoir rejoint Ste Croix, le vent de face est pénible sur le faux-plat ! C'est mieux quand on attaque le col de la Croix, raide sous le hameau de Lallet (ce qui est aussi le nom de mon quartier.Me voilà rentrée ???) , puis plus facile. On ne verra aucune voiture bien sûr , quel calme ....
Col de la Croix, fait pas froid !
On arrive à Beaufort, l'heure du café est passée maintenant, nous cherchons une boisson à bulles car on a eu relativement chaud dans le col. Mais là aussi, les deux cafés/restau sont fermés ! Reste le bureau de tabac-épicerie, avec boissons fraîches, tables, chaises, et tout ce qu'il faut .
Une petite pause boisson et ça repart !
De quoi attaquer Bacchus, et décider ensuite. Il n'y a pas de vent et notre col se monte tranquillement. Alice dit avoir eu mal aux jambes sous Plan de Baix, mais ça ne se voit pas, car elle ne ralentit pas. Elle qui n'avait jamais dépassé 135 km, le 200 va être servi sur un plateau
Elle a peut-être mal aux pattes, mais si je ne prends pas mes photos en roulant, elle s'envole !
D'un commun accord, nous décidons de ne pas descendre direct ... mais de remonter aux Limouches et de rentrer par les Monts du Matin ; on n'arrivera pas aux 4000 m D+, mais on s'en approchera, et mon record de déniv sera battu . Avec cela, le circuit sera plus beau car il ne repasse pas au même endroit, pas même entre St Nazaire et St Jean.
C'est mon tour de me traîner un peu dans les Petites Limouches, manque de sucre sans doute, pas un gros coup de mou mais un ralentissemnt du rythme.
le retour se profile ...
Et c'est toujours aussi beau ....
Le moral reste au top tout le temps, c'est quand même cool à deux, avec des rythmes bien accordés ... le final se fera à un rythme qui n'est guère différent de celui de mes petits tours dans le secteurs, petites bosses de la Vercors drôme debout sur les pédales .... et long faux plat descendant vers Hostun en pédalant à fond (et en causant toujours) , quand on sait que c'est terminé , on peut y aller ! Alice veut "passer sous les 12 heures " Un dernier petit clin d'oeil de la nature avec un renard qui traverse la route ...
Lumière du soir .... c'est presque fini !
Bien sûr à la voiture ces fichus compteurs n'indiquent pas 200 km, bien qu'on sache qu'ils sont toujours en-dessous de la vérité il faut aller arrondir, du coup on remonte la petite côte vers St Jean ! Et voilà c'est fait ! retour à la voiture moins de 12 heures après l'avoir quittée. Un sacré beau circuit, par la variété des cols et des paysages traversés, l'impression de voyage et de vacances qui s'en dégage, le calme des routes (à l'exception d'à peine 10 km) un duo efficace aussi !
Et une distance et un dénivelé qui pour Alice représente aussi une chose : celle de l'ironman d'Embrun ! Rien à dire ces boucles de folie c'est ça que j'aime ....