L'art des choix ... dans le Vercors
Vendredi 1er août 2014, vélo de route, Vercors 260 km, 3675 m D+ en 13h12 (14 heures total)
Les "tours du vercors" divers et variés sont devenus un peu une tradition, depuis ma première édition "mythique" du 25 juin 2010 qui a révolutionné mon idée du vélo
Je le fais quand même souvent plus courts car me lever à 3 h du matin est réservé aux très grandes occasions.
Donc, depuis longtemps (au moins deux ans !) , j'avais envie d'une version montagneuse au départ de St Nazaire en Royans, qui collerait au Vercors dans sa partie Sud et Est, pour ensuite le chevaucher avec un retour par St Nizier.
De plus, je n'avais jamais gravi le col de l'Allimas par St Michel les Portes.
J'opte pour une version "tout de jour", sans équipement de nuit. Il y a assez de solutions "bis" pour gagner du temps s'il faut.
Je me gare à St Nazaire un peu avant 6 heures, mais je ne me presse pas pour partir car il ne fait pas tout à fait jour.
Je ne roule pas tout à fait aussi bien que début juillet à cause d'un rhume en début de semaine qui me laisse un peu d'asthme, surtout au démarrage de la sortie, mais dans l'ensemble ça va.
Ca va, je suis sur le bon chemin
Suprise, le ciel est tout couvert ! Mais ce n'est qu'un passage nuageux matinal, bientôt le soleil perce et éclaire la montée à Léoncel, qui ne me paraît pas longue. Il n'y a pratiquement pas de vent. Une biche traverse la route et s'y immobilise un court instant ; j'aime bien ces premières heures du jour ...
J'adore être là au petit matin ...
Mais où le Léoncel prend-t-il sa source ?
Ca c'est fait !
Il y a pas mal de petits insectes dans l'air et je mets les lunettes pour descendre à Beaufort ... mais je dois les enlever car elles se couvent de buée et je ne vois plus rien quel pays humide !
La petite Sépie qui se prend pour une grande rivière !
La remontée de la vallée de la Sépie vers Escoulin est magnifique. La Sépie est en crue, le petit ruisseau transformé en torrent impétueux : ce serait le moment d'en faire la descente en bouée ! Enchainer avec la Gervanne et finir dans la Drôme
La drôle de fontaine d'Escoulin
Départ du sentier pédestre du bec pointu au col de la Croix
Passé le Col de la Croix, je commence à voir quelques cyclistes. J'hésite pour Marignac : passer par la véllée fait probablement gagner un peu de temps. Mais je ne vais pas "rogner" si tôt dans la journée, sur l'esthétique du parcours.
Je franchis donc ce petit col pour la seconde fois de l'année.
Le Val de Quint
Arrivée au Col de Marignac, joli ciel
A Die, après trois cols franchis, je retrouve une section assez plate qui va durée jusqu'à Menée. Le début de cette section reste pour moi lié aux souvenirs du final de la Drômoise Comme dit Anne-Marie, ça ne me déplaît pas au diesel de taper dedans de temps en temps et en plus ça me laisse d'inoubliables souvenirs
Chatillon avec un petit air de vacances
Col ouvert, bonne nouvelle
J'adore ce passage. Le gars qui a taillé les buis ici doit partager mon avis.
Quand on a cette vue ce n'est plus qu'une question de minutes ...
Avant le basculement vers le Trièves
Le Col de Menée depuis Chatillon, comme le col du Rousset, grimpe de 800 m sur 21 km, il fait donc partie des cols longs et faciles. Sur le terrain, il est un peu diférent, car il a l'allure d'un faux plat montant qui se redresse progressivement, pour atteindre sa "pente de croisière" (5-6%) sur les 10 derniers kilomètres. Je l'aime beaucoup, surtout le passage au dessus des Nonnières qui mène sous les rochers de Combeau.
Au Nonières en mangeant mon sandwich, j'ai échangé quelques mots avec un automobiliste qui me fait peur en me disant qu'il y a plein de gravier de l'autre côté du col . Par chance, si visuellement on dirait du gravier, sur le terrain ça passe bien car le gravier est figé dans le goudron mais ça ne colle pas Ouf . Le Col de Menée est donc franchi vers 13 h10 et la descente qui suit est rapide et agréable.
Maintenant la vedette, c'est lui ! Le Mont Aiguille ...
A 800 m d'altitude il règne une chaleur non pas intense mais très humide un peu désagréable. Désagréable aussi, la section sur la route provenant de Lus la Croix-Haute ... incontournable sauf à aller chercher dans le Trièves comme lors de la "sortie mythique", mais dans ce cas c'est 300 km assurés.
Et maintenant, je fais quoi ? Il est passé 13h30 . Un instant, je suis tentée de filer sur Grenoble par le Col du Fau, pour assurer la "marge" pour un retour par St Nizier.
Puis, après une âpre discussion avec moi-même, des arguments imparables l'emportent pour une ascension du col de l'Allimas.
- la nationale est horrible
- je n'ai jamais fait l'allimas par là et j'en ai envie
- il fait un peu orageux, et si jamais je renonce à l'Allimas et que cela m'empêche de remonter par St Nizier, je n'aurai pas fait grand chose
Col de l'Allimas : la rampe dessous à l'air bien raide, j'ai du faire un "penchage" accidentel !
Quand on vient de Clelles, la route qui relie la nationale au village de St Michel les Portes est raide bien comme il faut : j'ai relevé un passage à 14 % ! Mais maintenant je suis à 900 m, et je me dis que 450 m à monter , ce n'est pas la mer à boire.
C'est un piège bien sûr, il y a une descente au milieu (pleine de gravier, argh)
Bref, l'Allimas, c'est un col difficile (je fais la limace ). J'ai bien aimé (sauf la descente) . Le final est particulièrement pentu avec des inclinaisons dépassant les 10%
Le piège de La Batie : derrière, ça descend.
Mais là, j'y suis. On voit le panneau signalant le gravier
En route vers Gresse
La section du col jusqu'à Gresse est à fuir !!! Gravillons encore, par plaques épaisses particulièrement traitres.
Heureusement la suite est agréable. J'ai renoncé à aller chercher le Col des Deux et L'Arzelier, que je connais dans les deux sens, toujours dans l'idée de gagner du temps. Pourquoi alors ai-je tourné vers St Guillaume, je ne sais pas. Peut-être pour refaire avec de la vue la belle route du BRM 200 montagne.
Je ne me rapellais plus qu'on avait descendu autant ! Sacrée remontée du coup, et autant j'avais aimé le col de l'Allimas, autant celle-là ne m'a pas emballée ... une espèce de montée raide comme ça pour "rien" .. pas même un petit col ...
St Guillaume dans le fond ...
Enfin bref, je finis par arriver à Vif, il y souffle un bon petit vent (de face , je crois que c'est lui aussi qui a compliqué ma montée précédente) et j'ai quelques hésitations sur la route, avec une erreur que j'ai déjà faite une autre fois .
Si tu n'es pas à 17 h au pied de la montée de St Nizier, tu n'y vas pas, je me dis.
Passerelle de Comboire.Question meteo je n'ai pas d'excuse
Il est 17h 22 à ce moment là .Mes calculs me disent de rentrer par la voie verte. Ce que je fais ... je vois indiqué "Sassenage" ... je suis tentée un instant de remonter par Lans en Vercors ... cela fait beaucoup de dénivelé en moins par rapport à St Nizier. Et puis non ... quelque chose me fait rester sur la Voie Verte ...
J'y trouve un compagnon de route dont le rythme me convient, discuter un peu rend les 35 km de piste moins longs (je n'en suis vraiment pas fan et je préfère la garder pour les brevets ) Il ne reste qu'à rentrer, la nationale fait l'affaire jusqu'à la voiture dans la lumière dorée du soleil déclinant, le "tour" du vercors est bouclé.
Cognin les gorges : un petit clin d'oeil à Coco
Mon impression générale est celle d'une belle boucle, que l'on pourrait améliorer en partant une heure plus tôt et en gardant son caractère montagneux avec une des deux remontées possibles dans le Vercors. A mon avis, le passage par l'Arzelier est plus amusant que par Miribel Lanchatre. Si on y renonce, il vaut mieux descendre par Monestier.
Jusqu'à ce matin, j'avais quand même l'impression d'avoir joué "petit" en rentrant par la vallée ..
Et puis ... et puis ...
ce matin, j''ai lu ça
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2014/07/30/la-route-des-gorges-de-la-bourne-coupee
La nature (en l'occurence MA nature de petite joueuse) fait ben les choses ... car avec la déviation par les Goulets j'aurais terminé dans le noir