Le DRU (Défi des Retardataires de l'Ubaye) Part I
Mercredi 11 juillet 2012, vélo de route, Ubaye, 120 km , 2520 m D+, en 7h (tot 8h30 environ)
On prend l'équipe de "l'AVM tronquée" et on recommence ! Cette fois-ci nous voilà en route pour un mini-séjour en Ubaye. On a juste douze jours de retard sur le DFU, tant pis, on va faire le DRU : défi des retardataires de l'Ubaye .... en plus cool !
La journée commencera seulement à 11 h du matin sur le vélo mais elle a commencé tôt pour moi, puisque je prends le TER de 5h24 de Valence à Grenoble pour ensuite aller à Barcelonnette en voiture avec mes coéquipiers. J'ai pris un sac à dos avec tente, duvet, matelas aussi je ne fais pas de détour, comme en plus il fait nuit et que j'ai seulement l'éclairage minimum, je ne fais que les 4,5 km nécessaires jusqu'au centre ville.
J'arrive à 4h55 à la gare, elle est encore fermée, ensuite je crois bien que je suis seule dans ce train jusqu'à St Marcellin ! Pas de problème de place pour poser mon vélo ! On se retrouve tous les trois chez Laurène, et hop , en route pour L'Ubaye.
L'installation au camping "Le Tampico" effectuée, nous partons pour l'objectif principal du jour : le Col de la Bonnette. A partir de Jausiers on ne risque pas de le rater avec tous les panneaux qui vantent la "Plus haute route d'Europe" !
Que nous reste-t-il à grimper à partir de là ? grosso modo le dénivelé et la distance d'un Ventoux . A plus haute altitude.
Les premiers kilomètres se déroulent dans une chaleur lourde, avec un soleil de plomb qui sera bientôt masqué par les cumulus. Les 34°C au thermomètre du vélo, avec un petit vent, ne me paraissent rien comparé au col d'Ey , ma référence suprême et donc je démarre assez bien. Il faut dire qu'à cette altitude (1200 environ à Jausiers) il est bien rare que la température à l'ombre dépasse 30°C et même 25°C , certes le soleil cogne, mais l'air qu'on respire n'est pas bouillant.
non non on ne s'arrête pas au chalet-bar-restaurant
Ca suit bien derrière, Laurène est dans mes roues, les pentes présentent des variations importantes mais quasiment toujours entre 5 et 10% à l'exception d'un ou deux replats marqués. On double des cyclos pourvus de sacoches. Après avoir dépassé un petit chalet auberge, on atteint les altitudes supérieures, où il fait bien plus frais, d'autant qu'il n'y a plus vraiment de soleil.
Laurène me fait remarquer que le paysage devient minéral, je lui réponds "Miaou", mais elle met du temps à comprendre, l'effet de l'altitude sur les neurones sans doute ?
En tout cas cela n'en a pas trop sur ses jambes, elle nous dit qu'elle doit absolument maintenir une certaine fréquence de pédalage donc s'envole devant dans les ressauts les plus raides ! Elle me distance sans souci dans cette partie ! Cisou s'offre le luxe de ralentir pour discuter avec les deux cyclocampeurs et donne un petit coup d'accélérateur ensuite. Moi au milieu, je poursuis mon chemin
Elle accélère !
On longe un magnifique patit lac
Pour ma part je remarque que la vitesse à pourcentage égal est moins élevée qu'en bas. Il est sûr qu'au dessus de 2500 m on ne fournit plus tout à fait autant de puissance ... ça laisse le temps de profiter d'un paysage de haute-montagne où l'on ne vient pas tous les jours. On remarque la piste qui va en direction de St delmas le Selvage, on a l'intention de remonter par là (il y a 3,5 km de piste non goudronnée)
ah ah je me suis fait gratter là
Hi hi tranquille je ne suis pas la dernière !
La caserne de Restefond
Un ou deux kilomètres très faciles précèdent le morceau final, la route qui s'enroule autour de la cîme, sans atteindre son sommet. Un vent furieux souffle en ces lieux avec de fortes rafales , une partie de ce contournement se fait vent de face ! Je trouve ça très difficile ... et je ne comprends pas pourquoi on n'avance pas car mon compteur joue le yoyo, un coup 5%, un coup 10 % alors que j'en "ressens" beaucoup plus , et continu !
La difficile rampe finale (en fin de compte cela atteignait les 13%)
De ce côté-là il fait beau mais quel vent !!!
Marrant de penser que l'orage menace de l'autre côté ! On pensait descendre cette route ...
Le "Sommet de la route la plus haute d'Europe" étant coché, comme il ne fait pas bien chaud on redescend au vrai col, bousculés par les rafales. Il faut prendre une décision , descendre derrière ou non , pour remonter par St Delmas et le col des Moutières ?
Cela ferait une journée à presque 3000 m D+, avec celle de demain qui est plus sérieuse encore ... de plus le temps se dégrade, il tombe même quelques gouttes. On change d'idée ... nous décidons de redescendre à Jausiers pour aller ensuite grimper le Col de Vars , ce qui en cas de pluie est moins "engagé" .
La descente malgré un très bon revêtement ne permet pas de se lâcher totalement , car elle est parfois étroite, et on n'a pas toujours visibilité sur les voitures qui montent . Quelques grondements de tonnerre nous confortent dans notre décision.
Une pause-bistrot à Jausiers et on repart avec un vent curieusement favorable (pourtant on est en régime de Nord, je ne comprends plus rien dans ces montagnes !!!) vers le Col de Vars, donc vers le Sud . Cela fait du bien cette partie très roulante en légère montée, on atteint ainsi facilement St Paul sur Ubatye, en se disant que le Col de Vars est un "gentil col".
Ca monte tout doux le long de l'Ubaye toute bleu, c'est un gentil col !
Bon les nuages ont une sale tête !
De plus on a l'impression d'avoir un peu laissé les pires nuages derrière nous, on ne garde du temps orageux qu'une chaleur moite et de gros cumulus.
Laurène "à l'agonie" se défend encore pas mal
Mais l'animal n'a pas dit son dernier mot car les derniers kilomètres sont très soutenus avec une grosse sucession de rampes à 9-10% ! Laurène dit qu'elle est à l'agonie, pourtant elle grimpe toujours assez bien. Elle voudrait bien me piquer en douce mon plateau de 28 et me refiler son 30 ; comme je me méfie je reste 50 ou 100 m devant mes deux compères.
De petits spectateurs sont venus nous applaudir
On termine pourtant sous le regard des marmottes.
Pour Laurène et moi c'est le 5 eme col à 2000, on va pouvoir postuler au club de Cent Cols ... il ne nous reste maintenant qu'une magnifique descente, large,, très roulante jusqu'à Barcelonnette, même la partie finale assez peu descendante et vent de face se négocie très rapidement, pour moi dans la roue de Cisou qui n'est pas gêné par le vent. ... ce qui fait remonter un peu la moyenne quand même !
On mange à la pizzeria du camping (très bonne) et on ne traîne pas en ville , le réveil est mis sur 5h30 pour le lendemain avec pour projet le très beau tour de Miss Anne Haycraft !