Les pensées secrètes de la cyclote de base au Tourniol
Samedi 17 avril 2010, col de Tourniol , 37 km, 900 m D+
Le col de Tourniol, voilà une occupation pour une après-midi en solitaire, sachant que je dois déposer et récupérer Fille à Montvendre à quelques heures d'intervalle.
Je ne sais pas pourquoi aujourd'hui j'ai envie d'un aller-retour, pas d'une boucle; ce n'est pas mon style. Mais en fait, si, je sais : il n'y a que la montée qui m'intéresse, parce que j'ai envie de faire mieux que la dernière fois sur le fameux Tourniol.
Il n'y a pas encore de donc je peux espérer y arriver
C'est amusant, dans le monde du vélo ou du ski de rando, la réaction des pratiquants "de base" vis-àvis des "avions" ; il y a un discours "pseudo-contemplatif" qui est de rigueur, du genre, mais ces gars-là, à la vitesse où ils vont, ils ne voient même pas le paysage, moi ça ne m'intéresse pas d'aller vite, etc, etc .
Je ne colle pas du tout à ce point de vue, car même si je n'ai jamais été capable de "performances intéressantes", je comprends tout à fait le plaisir qu'on peut avoir à progresser, à se sentir en forme ... je pense même qu'on profite bien mieux du paysage quand on est "facile" que quand on est "à la rue".
Du coup, pour tout vous Zavouer, quand je me balade toute seule et que je vois des cyclos que je ne connais pas, je jubile quand j'en double un ! Je me suis tellement fait doubler que je ne peux pas m'empêcher de me réjouir
Je me gare à Peyrus histoire de m'échauffer sur la jolie petite route qui va à Barbières par St Vincent la Commanderie ; je découvre qu'il y a là un "Col de Toutes Aures" (encore !) Celui-ci est bien facile .
Barbières, le printemps est là La petite route à gauche est celle de" l'enfant du Tourniol"
un col petit mais raide.
A la sortie de Barbières, je regarde l'heure. A partir de ce moment, je n'ai plus le droit de m'arrêter (je suis intraitable sur ce point) . Je repère quelques cyclos devant (il y a tout un club dans le coin) ; deux me semblent avoir une allure raisonnable. Je vais les manger (ça m'occupera) !
Prends ton temps, je me dis, il faut les manger, mais pas n'importe comment. Juste avant de doubler, il faut ralentir légèrement, pour doubler la tête haute, avec un bonjour clair et souriant , et pouvoir maintenir l'allure ensuite. Je suis horrible , pour arriver à mes fins je pense des choses très négatives, par exemple qu'ils ont mangé trop de dinde à Noël et de chocolat à pâques, et qu'ils sont restés dans leur canapé tout l'hiver parce qu'ils faisait froid
Après cet apéritif, vient un morceau de choix : une dame qui pédale énergiquement. Voici un défi difficile. Je me dis que je l'aurai à l'usure, mais la montée est peut-être trop courte pour ça. Je me retrouve 50 m derrière elle, mais la pente devient plus forte et impossible de faire mieux, nous avons la même vitesse. Le salut viendra d'un de ses collègues de club : depuis le début, il monte et redescend le Tourniol pour accompagner au mieux son équipe ... et il vient lui faire causette. C'est le moment que je choisis pour passer devant
Il y a du monde dans le coin !
Je suis toute seule maintenant, et je commence à regarder l'heure, pleine d'espoir. Il y a 4 ans je mettais 1h30 ; mon tout dernier temps (l'en dernier) était 1h14 ... cette fois, c'est 1h07 après mon départ que je dépasse la pancarte , très contente, non pas de mon temps mais d'avoir gagné 7 minutes sur l'an dernier.
Même les cyclos de bases peuvent jouer avec le chrono ...
A Peyrus, rencontre sympa
avec un couple de jeunes grands-parents en tandem
La descente sera très agréable avec cette température enfin printanière.