Ouh la tricheuse !
Dimanche 16 mai 2010, vélo de route, Drôme Provençale, 130 km, 1800 m D+
Vendredi et samedi, j'étais pleine de bonnes intentions ; mais le temps gris, d'une tritesse sans nom, et surtout la violence du mistral ont eu raison de mes envies de sortie ... l'équation pour ce dimanche n'était guère plus simple à résoudre ... un choix entre un ensoleillement misérable au Nord, et des rafales à 75 km/h au Sud .
Alors me vient une idée ... puisqu'il y a du mistral, autant l'utiliser. Jérôme étant tenté par une balade l'après-midi autour de Bourdeaux, je décide d'y aller en vélo. ce qui me rajoutera 65 km (comme je ne me perds pas comme Fantomette , je n'accumule pas autant de bornes ... ). Ces soixante-cinq-là sont une tricherie de premier ordre, car ils vont se faire quasiment tout le temps avec le mistral dans le dos
Ma première rencontre du jour ... mais quel cochon !
Et c'est parti ! Le ventilateur géant fait bien son travail, ça se sent tout de suite sur la moyenne ! Je ne me casse pas la tête sur la route, c'est Montélier - Crest sur la bande cyclable, et je vole ! Tant et si bien que j'arrive à Aouste sur Sye avec une avance considérable - il faut dire que j'avais pris une énorme marge .
Le col, au pied de la falaise ... "Les lardons" Bientôt l'omelette ?
Je suis trop en avance. Je dois revoir mes plans, et l'itinéraire s'impose, d'une logique imparable. Pour aller à Bourdeaux, il y a aussi le col de la chaudière. De plus je ne l'ai encore jamais gravi de ce côté-ci. Je trouve les deux premiers kilomètres plutôt faciles et cela m'étonne, car il a une certaine réputation. En vue du hameau des Auberts, cela s'énerve sérieusement et je trouve que tout à gauche, c'est pas assez à gauche . Et juste après, il y a au contraire deux kilomètres très faciles où je retrouve des vitesses à deux chiffres ! Cela ne dure pas. J'ai toujours le vent dans le dos, et cela va m'aider surtout pour le final. Il y a beaucoup de touristes en moto et en voiture, qui parfois font une courte pause au col, malgré les nuages et le décoiffage.
Je m'habille chaudement pour la descente, où je ne vais pas vite car les rafales de vent sont bien présentes, et perturbent l'équilibre.
Me voilà à Bourdeaux avec une petite demi-heure d'avance et 78 km au compteur, le temps de faire une petite visite au vieux village - qu'on ne peut parcourir qu'à pied) et de faire une pause au symapthique café du centre, où Jérôme me rejoint.
En route pour un petit tour des cols locaux : le col de Sausse (790 m) où le vent se déchaîne -on tient à peine debout - , puis les gorges des trente Pas et le col de Valouse (735 m), un peu plus raide . Là c'est dans la descente qu'il faut pédaler furieusement pour avancer malgré le mistral.
Col de valouse
Certaines rafales font tomber la vitesse d'un coup et vous immobilisent pendant une seconde, ça surprend ! Le retour, qu'on craignait le plus, toujours à cause du vent, se fera par Vesc et le col de l'homme (qui passe presque inaperçu de ce côté-là), et sera finalement plus commode. La circulation de l'air est parfois imprévisble, et dépend de la configuration du terrain.
Et biiiiiiiiiiiiiiim une belle sortie de 130 km avec un peu de déniv, pas si facile à caser avec cette météo bizarre ...