Rencontres, défis et ... solitude sur la Vercors Drôme !
Samedi 28 août 2010, Vercors Drôme, 137 km, 2800 m D+
http://www.openrunner.com/index.php?id=654856
Pour ceux qui ne connaissent pas, la Vercors Drôme est une cyclosportive montagnarde au départ de Romans, qui propose également une inscription en randonnée sur les deux plus petits parcours (le 80 km et le 137 km), le grand (167 km) étant réservé aux cyclosportifs.
Je me suis donc inscrite en randonnée sur le 137 km ; le mélange des genres (cyclosportifs et randonneurs) donne une ambiance particulière au départ et à l'arrivée que j'ai bien aimé sur l'Ardéchoise ou la Raphaël Poirée.
Jaky du forum de l'Ardéchoise, un limousin amoureux du ventoux, qu'il a gravi 4 fois de suite en mai puis 9 fois en juin , est venu loger à la maison pour participer à la Vercors-Drôme, en cyclosportif.
Comme prévu par la metéo, le temps a changé dans la nuit, il y a même eu une petite tempête qui m'a réveillée définitivement à quatre heures du matin. Le temps est désormais frais et venteux ... avec de gros nuages accrochés sur le Vercors ...
C'est dès le début un beau moment de rencontres, il y a peu de monde et c'est assez facile de se trouver. Ainsi nous retrouvons facilement Dominique, et je fais la connaissance d'un collègue de club de Jef ; et également celle d'Isabelle, lectrice du blog d'Olivier , et qui a également mis un com sur le mien il y a peu de temps ! (J'espère qu'Isabelle me donnera des nouvelles de sa journée ici !) Je vais également saluer Olivier, que j'avais vu arriver en vélo, sur la ligne de départ.
isabelle dans le sas de départ
Jef reconnaîtra !
Sas de départs prioritaires : où l'on voit qui est détendu avant la course !
Je pars avec deux petits défis persos en tête :
L'un m'est venu en regardant le temps alloué pour le diplôme d'argent dans ma catégorie (8h30) ; ce sera le temps à ne pas dépasser.
L'autre concerne le col de Tourniol : je ne voulais pas y toucher aujourd'hui, à mon temps au Tourniol, par peur de me griller mais j'ai été poussée hier soir par deux cyclobloggeurs (qui ne se sont pas concertés) et il ne faut pas me pousser beaucoup : je dois " passer sous l'heure" (Mettre juste 1h me suffira)
Le second me stresse bien plus que le premier, pour lequel il me suffit de réduire les pauses. J'ai beaucoup de mal à augmenter l'intensité d'un effort, pas l'habitude du tout. Très dur pour moi.
Je n'aime pas la partie jusqu'à Barbières, malgré le vent favorable. Je suis partie au milieu des cyclosportifs, ils roulent vite, je peux accélérer mais je veux en garder pour le Tourniol, alors je me fais doubler, doubler, doubler. C'est contrariant !
Au Tourniol, tout change, car maintenant je me retrouve avec des gens moins rapides. Je m'arrange pour passer le panneau à 43 mn 00 s de temps roulé exactement , puis coupe l'affichage du temps, je ne veux plus le voir.
Et là je double, double, double . Je ne croyais même pas ça possible ! Je finis par suivre un cyclo du club du Cheylard, très sympa, avec exactement le rythme qu'il me faut. Une fois que je lui ai dit ce que je voulais faire, on monte sans parler ! Je le double lui aussi à un moment, et le retrouverai en haut . J'ai détecté l'autre jour l'endroit où je dois passer le 30 dents, pour ne rien lâcher dans les pourcentages plus élevés de la partie supérieure. Je suis concentrée, pas trop conviviale pour une fois avec les autres cyclos ! pas aujourd'hui ! Et ça ne se passe pas trop mal, les kilomètres défilent régulièrement. Je tente de tenir le plus possible au dessus de 12 km/h, pas vraiment possible en haut ...
Ambiance brouillard au col du Tourniol
Passé le panneau , le temps de m'arrêter, enlever une cale, j'affiche l'heure en tremblant : 1:43:18 ... donc 1:00:18 secondes pour le Tourniol. (1h30 en 2007, 1h15 l'an dernier, 1h04 il y a trois jours) On n'est pas SOUS l'heure mais quand même A l'heure, j'exulte ! Il faut que je le dise, j'envoie un SMS à Cricri Le Tourniol est noyé dans le brouillard.
Le ravito de Léoncel : il y a encore du monde !
Pour récupérer je mange un peu à Léoncel, puis je bascule dans la fraîche descente, et là surprise : il n'y a plus personne !
Il semble qu'à cause du temps ou autre il y aie très peu de randonneurs sur le parcours du 138 km, donc tout le monde ou presque est devant. Ce me fiche un coup au moral, j'ai pourtant l'habitude de rouler seule, mais là ce n'est pas pareil ... Pendant 40 km, je ne vais voir personne !!!
La rouille ... le plus tard possible !!!!
Route du col du Pionnier
De plus jusqu'à Bouvante, je paye mon "jeu" dans le Tourniol, ou bien ma grosse balade trois jours plus tôt , je suis fatiguée et bizarrement émotive. Il pleut un peu. Je lis la réponse de Cricri qui me remet sur les rails. Curieusement la forme revient peu à peu dans les raides pentes sous le Col de la Croix. La solitude est telle que je pense que le ravito de Lente sera fermé à mon arrivée
Vue de la route du col de Gaudissart à St Jean en Royans
Pourtant il y a encore du monde là, dans le vent et la brume ! je repars vers le facile col de l'Echarasson et tout va de mieux en mieux ... La remontée du Royans vers Léoncel passe assez bien avec l'aide du vent. Et là, pour la première fois depuis plusieurs heures, je rencontre un cyclo, Stéphane, venu de l'Essonne. Il marche car il a des crampes ; il repart, me double, je m'accroche et on finit par faire route ensemble ! Mon rythme immuable de cyclotouriste semble l'aider ... Ce duo va nous faire rejoindre d'autres cyclos (il y en a donc encore !) vers le dernier ravito de Léoncel.
Tout le final contre le vent se fera donc avec Stéphane, et me semblera rapide et efficace , nous nous relayons même sur le faux plat descendant avec un violent vent de Nord, qui m'a même bousculée dans les Limouches. Le soleil lui est de retour !.
Avec Stéphane, à l'arrivée.
J'arrive à 16 h 12 au compteur (donc en 8h12) donc le premier objectif est atteint . (bon le compteur a peut-être un retard de cinq minutes mais pas plus)
Avec Dom, Pierre_13 et Jaky du forum de l'Ardéchoise
L'arrivée n'est pas moins sympa, avec les retrouvailles au réfectoire avec les copains du forum de l'Ardéchoise, Dominique (4 eme de sa catégorie) et Pierre qui ont très bien tourné sur le 167 km, et Jaky qui a du obliquer sur le 137 km à cause de la barrière, tous arrivés depuis une heure ou plus.
Je retrouve aussi Olivier avec toute sa famille, toujours rayonnant, heureux de sa magnifique performance et de celle de son compagnon de route Lionel Genthon.
Grâce à lui je fais aussi la connaissance de Franck, de la Team Salvoldi, que j'avais vu à l'Ardéchoise dans le col du Buisson retour.
Encore une belle journée malgré le temps maussade au départ ! Je me dis aussi que ces trois derniers mois intensifs n'ont pas été inutiles puisque je peux terminer sans fatigue importante un parcours à gros dénivelé comme celui-ci , le troisième du genre en huit jours ... Je reviendrai sûrement à la Vercors-Drôme !