Tourniol, question de point de vue !
Mardi 26 avril 2011, col de Tourniol et boucle par le Royans, vélo de route, 102,5 km, 1230 m D+
en 4h46 et environ 5h30 au total
Hier après-midi , je suis allée avec Jérôme parcourir l'étonnante crête qui domine le Col de Tourniol, ces rochers du Roi Gros Nez, dont la face qui domine la route est verticale sur 200 m, et l'autre, versant Léoncel , est bien moins raide et couverte de végétation.
Village de Léoncel en contrebas
Le fil des crêtes est parcouru par un "sentier" ou plutôt un discret balisage , assez complexe à suivre, mais sans véritable difficulté. C'est une balade courte mais spectaculaire, qui commence au dernier lacet avant le Col de Tourniol, pour se terminer au col lui-même .
Le projet du lendemain, vu d'en haut
Tandis que je contemple le col d'en haut ... germe mon projet du lendemain matin .
Depuis bientôt un an que ça dure, cette histoire de "passer sous l'heure" au Tourniol ... ah il y en a eu des tentatives ... la plus "sérieuse" étant celle de la Vercors Drôme où je me suis décarcassée pour 1h et 18 secondes ...
Une tentative un peu désespérante car je ne voyais pas comment faire mieux que ce jour-là ...
Un peu plus encourageant cet essai avec Alice , en 1h et 02 secondes , avec une petite conversation en cours
C'est devenu un de mes objectifs 2011 ...
Puis l'hiver est venu, avec des temps à 1h01, sous la pluie ... avec le vent ... en compagnie ... ou pas ... toujours la même limite ! Et pas mieux aux Limouches !
Et je ne dis pas comme ça jasait sur le forum de l'Ardéchoise !
Puis il a eu Presles ... je suis montée à 800m/h !
Jef m'a dit qu'il me voyait passer sous l'heure au prochain essai .
Pont du TGV sur la route d'Alixan, vers 7h
Donc ce matin j'y retourne . Je mets toutes les chances de mon côté.
Pas de sacoche guidon
Je suis du matin et je préfère le frais ? Va pour un départ à 6h40 avec 12°C
Une assez longue sortie l'avant veille, et pas roulé la veille, ça devrait être bien.
J'ai besoin d'échauffement donc départ de la maison. Un bref arrêt à Barbières pour manger un truc, descendre les jambières et virer les manchettes prévues pour la descente ; je retourne 100 m en arrière pour passer le panneau de sortie de Barbières en marche et non pas démarrer à cet instant ... et comme je ne suis pas douée avec mon chrono, je note mentalement mon temps roulé depuis la maison, 1h13 00
C'est parti !
Au bout de 50 m j'ai très mal aux jambes mais je serre les dents et je continue ! Je ne regarde pas la vitesse, juste deux fois l'altitude car celle des panneaux est fausse. En fait je ne regarde pas grand chose, tant je suis concentrée.
A la fin de la ligne droite je commence à me dire que mon départ n'est pas trop mal .
Dans la partie facile du milieu il y a un chevreuil au milieu de la route
Sinon, personne, juste trois voitures.
Ne pas laisser mon esprit vagabonder sinon mon corps reprend aussi sec son rythme de croisière. Profiter de chaque atténuation de pente pour accélérer au lieu de me reposer !!! Ah c'est vraiment dur de tenir jusqu'en haut ...
Je n'arrive pas à boire en montant, ça me casse le rythme
Heureusement je sais exactement ce qui reste à faire ...
A chaque virage, je me mets en danseuse pour ne pas laisser ma vitesse redescendre. Quand je montais en regardant ma vitesse instantanée , j'avais observé des ralentissements à ces endroits ... impossible à rattrapper.
Dernier lacet, départ de la balade d'hier ... c'était si court notre retour par la route ... quoi c'est dur ? il reste rien, rien, pédale !
En passant devant le panneau, j'affiche le temps roulé, étant partie avec 1h13 je m'attends donc à voir 2 h13 ou,je n'ose y croire, 2h12 ...
Non, c'est 2h08 ! D'abord je ne comprends rien, je crois à une erreur de touche ... puis quand je comprends je deviens limite hystérique, j'en oublie de lire les secondes, parcours encore 30 m sur le parking dans un état second et alors je vois 2h09 , ce qui me donne un temps de quelques secondes inférieur à 56 minutes .
Je suis obligée de contrôler l'heure pour vraiment y croire . Mais tout est cohérent.
Je suis contente d'être toute seule car je crois bien que j'en ris et j'en pleure en même temps Faut-il que je sois bête ... mais c'est si bon cette émotion sous le soleil du matin .
Après une bonne pause pour me calmer, je reprends ma route vers Léoncel et le Royans . J'ai des ailes (normal, ça descend)
Je m'arrête à la boulangerie Bonnardel à St Jean en Royans , car j'ai presque épuisé mes petites réserves de nourriture ! et le boulanger me dit "Vous roulez beaucoup, je vous ai vu sur internet" Lui aussi fait du vélo ! Du coup on discute un peu ! et les pains aux raisins sont délicieux
La déviation me pousse jusqu'à St Laurent, mais ça m'est égal ; je vole. Je traverse ensuite la plaine vers Eymeux , puis l'Isère , toujours en nageant dans le bonheur ! Ce n'est qu'à St Lattier qu'un incident me sort de ma béatitude ... une crevaison Quand je la manipule, la valve de la chambre à air me reste dans les mains .... mais aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres, le changement de chambre se passe bien et vite étonnant pour moi non ?
Grâce à l'embout offert par Jojo je passe dans un garage pour faire remettre un peu plus de pression dans le pneu , et repars, vent dans le dos (entre temps, il est devenu costaud) , via Romans pour arriver à la maison pour le déjeuner .
Bonne matinée