Trois curés en montagne
Jeudi 25 mars 2009
"Trois curés en montagne" de Jean Sarenne, écrit en 1938, occupe une place à part dans la littérature de montagne.
Les récits d'exploits et de grandes courses sont certes passionnants, mais relativement courants. De plus, lorsque les grands alpinistes relatent leurs débuts, ils nous semblent souvent fulgurants, on a l'impression qu'ils ont toujours été à l'aise, performants, tant cette partie est rapidement évoquée.
Rien de cela ici : le récit raconte les débuts de trois séminaristes passionnés de montagne, mais qui n'y connaissent rien du tout ! C'est à la fois abordable pour qui n'est pas familier du milieu montagnard, et savoureux pour qui connaît les Ecrins comme sa poche ... Portraits cocasses, situations périlleuses, doutes et enthousiasmes se succèdent : incroyable comme on s'y retrouve ...tout comme dans les réflexions générales sur la pratique de la montagne, sur la prise de risque .
Les impressions dans les moments difficiles sont finement croquées ...
"Je ne voyais plus de l'ami que son derrière.Il bougeait, grisâtre dans la nuit. C'était bon de le voir encore, ce derrière. Je me sentais plein de sollicitude pour lui, presque affectueux ..."
"Ce doit être un rimaye, me dit Jo. Et il sourit, comme pour s'excuser de l'emploi d'un terme aussi technique. Nous étions un peu confus et troublés. Il faut dire que les lèvres de la crevasse étaient un peu trop ouvertes pour notre ardeur de débutants. Elles semblaient avides, et découvraient de longues stalagtites de glace semblables à des dents de requin ... En vérité j'aurais préféré une moins belle rimaye, mais j'gnorais encore les délicates intentions de la Providence . "
"Tout le malheur des hommes tient peut-être à ce qu'ils ne peuvent pas trouver l'aventure dont ils ont besoin. Ils sèchent dans la monotonie comme poisson sur la rive."
Les habitués de la Bérarde apprécieront encore plus que les autres ce récit où appraît en filigrane le monde de la montagne de l'entre-deux guerres, Ils reconnaîtrons les refuges, les passages de la montée au promontoire, du Pic Nord des Cavales et du Giobernay.
"Trois curés en montagne" de Jean Sarenne, écrit en 1938, occupe une place à part dans la littérature de montagne.
Les récits d'exploits et de grandes courses sont certes passionnants, mais relativement courants. De plus, lorsque les grands alpinistes relatent leurs débuts, ils nous semblent souvent fulgurants, on a l'impression qu'ils ont toujours été à l'aise, performants, tant cette partie est rapidement évoquée.
Rien de cela ici : le récit raconte les débuts de trois séminaristes passionnés de montagne, mais qui n'y connaissent rien du tout ! C'est à la fois abordable pour qui n'est pas familier du milieu montagnard, et savoureux pour qui connaît les Ecrins comme sa poche ... Portraits cocasses, situations périlleuses, doutes et enthousiasmes se succèdent : incroyable comme on s'y retrouve ...tout comme dans les réflexions générales sur la pratique de la montagne, sur la prise de risque .
Les impressions dans les moments difficiles sont finement croquées ...
"Je ne voyais plus de l'ami que son derrière.Il bougeait, grisâtre dans la nuit. C'était bon de le voir encore, ce derrière. Je me sentais plein de sollicitude pour lui, presque affectueux ..."
"Ce doit être un rimaye, me dit Jo. Et il sourit, comme pour s'excuser de l'emploi d'un terme aussi technique. Nous étions un peu confus et troublés. Il faut dire que les lèvres de la crevasse étaient un peu trop ouvertes pour notre ardeur de débutants. Elles semblaient avides, et découvraient de longues stalagtites de glace semblables à des dents de requin ... En vérité j'aurais préféré une moins belle rimaye, mais j'gnorais encore les délicates intentions de la Providence . "
"Tout le malheur des hommes tient peut-être à ce qu'ils ne peuvent pas trouver l'aventure dont ils ont besoin. Ils sèchent dans la monotonie comme poisson sur la rive."
Les habitués de la Bérarde apprécieront encore plus que les autres ce récit où appraît en filigrane le monde de la montagne de l'entre-deux guerres, Ils reconnaîtrons les refuges, les passages de la montée au promontoire, du Pic Nord des Cavales et du Giobernay.