Un duo dans les neiges d'Ardèche
Vendredi 31 janvier, vélo de route, 181 km, 1850 m D+, en 7h55 (total 8h45 environ)
Pour ce dernier jour d'un mois de janvier atypique, Franco et moi allons enfin voir l'hiver Bon,ce n'est pas tout à fait prévu ainsi avec une meteo plutôt bonne, et un soleil qui se montre assez rapidement. Encore que les 1°C au départ, ça pique, on avait oublié.
Pas chaud et pas très jour, Franco ne veut pas sortir de la voiture !!
Partis de la sortie d'autoroute de la Baume d'Hostun comme à notre dernier rendez-vous, nous faisons demi-tour au bout de 1,5 km !!!! En effet j'ai oublié mes surchaussures, je pense qu'elles sont dans la voiture (tiens , ça rime !) mais elles n'y sont pas, tant pis pour moi (ça rime encore !)
Chevaux et sulkys de Mours St Eusèbe sous le soleil levant
Vrai départ ce coup-ci et ça va dérouler correctement et sans doute rapidement jusqu'à Lamastre, en passant par Tournon. L'accès à Lamastre se fait sur une route large, heureusement peu fréquentée aux heures creuses, qui pousse très loin l'art du faux-plat, tant montant que descendant.L'ensemble est plutôt panoramique, et quand on voyage en bonne compagnie, ça paraît même court.
Le soleil qui s'était montré après notre départ, est resté là bas côté Drôme. L'Ardèche est très encombrée de nuages.
J'attends Lamastre pour prendre une décision sur le parcours, notamment en raison de la présence possible de neige sur la route, le reste nous étant assez indifférent. J'aurais aimé gagner Nozières via Desaignes via de petites routes inconnues, mais visiblement, ce n'est pas le jour, la neige est là au-dessus de 750-800 m. Par contre la route de Lamastre à Nozières est peut-être en conditions ... en plus, avec Franco, on en a vu d'autres ... allez, on tente. J'ai quelques idées de plan B si ça bloque.
700 m d'altitude ... 800 m ... 900 m ... on comprend que c'est gagné au moins jusqu'au col du Buisson, car la route est propre, même s'il y a 5 cm de neige sur le bord de la route. La température passe de 5 à 1°C ... mais on n'est pas si mal.
Nozières
La technique Franco : rouler avec un seul gant d'hiver ; ainsi on a froid à une seule main, mais on peut manger et prendre des photos !
Ne tire pas la langue, on a fait le plus dur !
On continue donc vers Lalouvesc. Aborder les crêtes via Nozières, c'est profiter de l'intégralité du balcon, un endroit où l'on roule presque sans voitures, sans difficulté non plus à l'exception d'un cours passage à 7% à 1,5 km de Lalouvesc, et ce pendant 18 km.
Vers le Col du Faux (donc au-dessus de 1000 m) , la quantité de neige augmente et on pénètre dans le brouillard. l'ambiance est impressionnante, superbe, on allume les lampes de visibilité.Il y a parfois des traces de neige à demi-fondue sur la route, sans danger en montée.
Seconde fois que je passe à Lalouvesc en ce mois de janvier ... je dois dire que j'aime cette ambiance, et mon compagnon de route partage cette impression.
Avant d'affronter la fraîche et assez longue descente, on s'offre une pause chocolat chaud ... on aurait bien mangé un pavé de St Régis ... mais si cette fois la patisserie est ouverte ... les pavés ne sont pas prêts ! Deux montées à Lalouvesc et pas de pavés ... ça devient critique . On n'a même pas pu envoyer un message au petit pour le faire enrager (d'ailleurs le portable passe mal)
Descendre de Lalouvesc à Sarras est un pur moment de jubilation cycliste. Si la première partie est une descente classique (pas de neige sur la route actuellement) , la suite se présente comme un plateau à traverser, plus descendant que montant, mais entrecoupé de courtes remontées à 2 ou 3 % qui permettent 1) de se réchauffer 2) de se bercer de l'illusion qu'on roule fort car avec un peu d'élan, un peu d'énergie, on franchit ces petits ressauts à une vitesse "de descente" . Après cet intermède, les gorges de l'Ay offrent une descente en pente douce qui arrive comme un cadeau, avec une température qui remonte jusqu'à un confortable 7 °C .
Pas croyable le changement de décor en une heure ...
Une fois qu'on en a terminé avec l' Ardèche on remonte en face à St Barthélémy de Vals, cette fois sous un soleil de plus en plus présent pour enchaîner les ondulations jusqu'à St Donat. Pour rejoindre ensuite Charmes et Margès, puis Peyrins et Génissieux, sur un terrain facile sans être plat.
Je dois ensuite faire marcher mon GPS interne, pour retrouver la voie verte qui mène à la passerelle de Port d'Ouvrey.
Une belle impression de calme se dégage de l'Isère, large, sans une ride, si ce n'est celles tracées par deux cygnes.
On quitte la voie verte pour bricoler à droite sur de petites routes, dont la route des Suisses, qui nous ramène à notre parking après un petit tournicotage, moins de 9 h après notre départ.
On pourrait arrondir à 200 (les jours sont plus longs maintenant), mais le parcours a une certaine logique et se suffit à lui-même, il nous satisfait entièrement ... quant au mois de janvier ... déjà qu'il risque de rester un éternel record