Un jour parfait
jeudi 20 mai 2010, Valgaudemar, Col du Chardon face Sud , ski de randonnée , 1440 m D+
Aujourd'hui, point de lever à 2h45, c'est mercredi soir que nous nous rendons dans le Valgaudemar pour y planter la tente. Ainsi nous serons sur place pour l'objectif du jour Le Gioberney par le col du Says . Partir la veille au soir a des avantages indéniables - on l'impression de rester un peu en montagne - mais c'est un peu plus compliqué à organiser. Je n'ai pas l'habitude de préparer mes affaires à une heure aussi insolite et j'ai peur d'oublier quelque chose.
La nuit est claire, froide et étoilée, enfin ! Même s'il n'y a qu'un petit croissant de lune, la face Nord du Sirac très blanche se détache dans le ciel nocturne.
Nous nous mettons en route vers 6 heures, alors que les premiers rayons du soleil touchent les hauts sommets. Sur le parking, nous avons le plaisir de rencontrer Laurent M., avec qui je n'ai pas randonné depuis plusieurs années ... on a quand même fait le Turia ensemble en 2001 , ce n'est pas rien ! Il part pour les Rouies, une grosse bambée, avec son coéquipier.
Le soleil sur les Rouies ... ... sur Chauvetanne et le Sirac
Très vite , nous allons nous replier sur un autre objectif que celui de départ , la face Sud du Col du Chardon, dans le même secteur. Entre autre, parce que les pentes sous le Col du Says ont coulé et ne sont pas très attirantes ...comme elles sont raides, mieux vaut les skier en bonnes conditions.
Paysage splendide
Une heure de portage des skis sur un sentier bien marqué, et l'on peut chausser, et remonter des pentes sans souci jusque sous le couloir final. Après cette saison chaotique, ce n'est rien de dire qu'on apprécie le temps parfait et les paysages du sud des Ecrins tout autour de nous -et en particulier l'Aiguille de Morge skiée il y a deux ans. Deux chamois gambadent dans le coin, le premier n'est pas sauvage du tout. Nous remontons la rive gauche orographique du vallon, et nous gardons le fond pour la descente.
le col vu d'en dessous ... on va vraiment skier ça ?
Vers 10 heures du matin, nous remettons les skis sur le sac pour gravir le couloir sous le col . Lui aussi est tapissé de boules : j'hésite à laisser les skis ici, et finalement je les charge sur le sac ... on verra bien. Le col passe bien à pied, sans crampons.
Laurent quelques dizaines de mètres sous le col
De là-haut, on retrouve la Meije et la Barre des ecrins . L'an dernier, nous avions skié la face Nord de ce col. Maintenant, la descente ! le début est pentu et en neige dure. Cette année, je n'ai que rarement skié au-delà de 40°, et encore, c'était en poudreuse. J'hésite un peu pour le premier virage, mais finalement la partie lisse passe bien. La suite me semble plus compliquée, avec plus de relief - je passe en dérapage la zone qui ne me plaît pas - et nous voilà rapidement sortis du secteur délicat.
Laurence à la descente
Au-delà, c'est l'extase ! Si la sortie précédente nous avait offert le meilleur de la poudreuse, là c'est le meilleur aussi mais en neige de printemps parfaite .... Il n'y a rien de plus facile que cette neige-là, où l'on "tourne avec les oreilles".
C'est plus facile que de skier sur une piste. Devant nous de larges pentes, lisses comme un billard .... autant dire que nous n'en ferons qu'une bouchée ... et que ça paraît trop court ...
Grands espaces Petit verrou
Un petit bout de sentier, puis un énorme résidu d'avalanche bosselé où l'on peut skier en étant un peu secoué nous amène à la cabane puis au chalet hôtel, au milieu des promeneurs qui déjeunent ou partent en balade.
Attention au pont de neige sur le torrent
Les conditions sont au top, la saison de ski peut (re)commencer
Secteur de morges encore très blanc ...