Les pays-bas ... à vélo
Dimanche 10 août au samedi 16 août 2008 , Pays-Bas
Samedi 9 août, nous sommes prêts pour le départ . Les sacoches des vélos, bien remplies, pèsent autour de 10 kg. Jérôme a réparti la charge entre l'avant et l'arrière, tandis que j'ai opté pour une grosse sacoche à l'arrière, avec un "pont".
Nous transportons une petite tente (2kg -décathlon utralight Pro) , des matelas, un duvet chacun (Lafayette de Valandré et Ferrino lite 1100 ), un réchaud et une popote ainsi qu'un minimum de vêtements (du maillot + pareo à la veste en softshell légère) Nous faisons un petit essai avec les vélos chargés sur 10 km autour de la maison.
La nuit de samedi à dimanche est un peu agitée, car la pompe de piscine tombe en panne à minuit après avoir poussé un grand cri de détresse. Jusqu'à une heure du matin, à quatre pattes et munis d'une frontale, les mains dans l'eau, nous essayons en vain de la réparer avant d'abandonner la piscine à son triste sort et aux algues vertes qui ne manqueront pas de l'envahir ... de plus nous partons pour trois semaines en tout ...
Dimanche, après avoir déposé Solange dans un sympathique domaine équestre en Bourgogne (un paradis pour les cavalières nommé "Ferme équestre des Grilles" près de St Fargeau) , nous continuons notre route vers le Nord de la France. Tout près de la frontière belge nous dénichons un camping à la ferme bien vert (il vient de pleuvoir) dans le village de Sebourg où l'on trouve un café au nom improbable en ces lieux : "café de la montagne" !!! Il y a même une cascade !
Que ne ferait-on pas pour goûter l'herbe plus verte sur l'emplacement du voisin de camping ...
Lundi matin, après deux heures de route, nous déposons la voiture près d'un camping (Liesbos) , situé aux abords de la ville de Bréda. et c'est le début de notre périple de 5 jours à vélo !
Lundi 11- 95 km Breda --> Kinderijk
Cette première journée commence donc vers midi, avec la visite de Breda, agréable ville située à 12 km de là. Le ciel est couvert, il fait environ 20° , il ne pleut pas et le vent est modéré, ce qui est idéal pour rouler. Nous renonçons à acheter des cartes spéciales pour le vélo car il en faudrait pas mal pour couvrir l'ensemble de l'itinéraire.
Le nombre et la variété des vélos (surtout autour de la gare) frappe d'emblée. Les systèmes servant à transporter deux ou même trois enfants par vélo sont très courants !
Nous découvrons le système de numérotation des itinéraires cyclables aux Pays-bas : les numéros entourés d'un cercles verts identifient non un itinéraire, mais un point de croisement , avec des flèches vers les points suivants.. Tous ces points forment une sorte de réseau pour se balader dans les lieux les plus sympas. Tous les huit ou dix kms une carte du coin avec les numéros est affichée.
D'autres indications avec les noms de villes en rouge indiquent le trajet cyclable le plus rapide pour se rendre quelque part en vélo.
Au début, nous nous perdons un peu. Nous finissons par trouver la direction de Dordrecht et contourner la ville ; plus loin nous arrivons dans un coin superbe avec des canaux et de belles maisons aux jardins soigneusement entretenus. Les plantes, les plans d'eau et même les animaux (chèvres, moutons, biches) dans les jardins constituent une distraction permanente .... Toutes ces chèvres auraient-elles été ramenées d'un voyage en Ardèche ???
Nous ne voyons aucune signalétique de camping depuis le début, Après avoir demandé au VVV (office du tourisme) nous en trouvons un non loin des célèbres moulins de Kinderijk, que nous voyons en passant -mais il est trop tard pour visiter - Très peu indiqué, le camping (Landhoeve) n'en est pas moins confortable et très propre (et très vert, celà va sans dire) Son propriétaire est un géant souriant . Nous dînons dans un snack ( nommé cafeteria) à quelques kms de là en longeant le canal .
Mardi 12 - 103 km Kinderijk -->Haarlem
La pluie se déclare aux premières heures du jour et avec le vent, le double toit touche la "chambre"; tout est vite trempé. On replie à la première accalmie après un petit déjeuner au bac à vaisselle, seul endroit abrité du coin.
Après le bac à vaisselle, c'est le bac aussi que l'on prend pour traverser le canal . La pluie reste continue mais pas trop forte. rien à voir avec le déluge qui, on le saura plus tard, s'abat sur la Drôme ce mardi 12 août.
Avant d'atteindre Gouda, nous nous perdons dans un système de polders. Il n'y a plus de flèchage et nous sommes désorientés. Les montagnes pour savoir dans quelle direction on roule, ça manque un peu ici !
Nous finissons par demander à des ouvriers sur un chantier en bordure de route
"To go to Gouda, is it this way ???"
"Gouda ??????"
Instants de stupeur... ils ne connaissent pas cette ville qui doit être au plus à 20 km ?
"Ahhhh Rhhhouda !!! Rhouda !"
"Yes!!!"
On dormira moins bêtes ce soir, et la prochaine fois nous mangerons du rhouda au cumin, et non du gouda au cumin !
Je m'arrête pour photographier un touchant spectacle : une femelle d'une espèce d'oiseau que je ne connais pas couve ses oeufs sur un nid de branchages au milieu du canal, tandis que le mâle lui apporte de petites herbes pour étoffer le nid !
A l'arrivée dans cette ville (vraiment très belle) la pluie devient très forte et transforme les cyclistes en pauvres choses dégoulinantes . Nous nous réfugions dans un café pour notre premier coffee met appelgebak (café avec gateau aux pommes) du voyage .
Une demi-heure plus tard, nous visitons la ville transformée par le premier rayon de soleil de la journée.
Gouda et son fromage
Nous reprenons la route avec un ciel de plus en plus bleu, mais nous découvrons en même temps un vent d'Ouest ou Sud Ouest qui vaut bien le mistral dans la vallée du Rhône : 9 km/h contre le vent, plus de 30 sans pédaler lorsqu'on l'a dans le dos . La section qui suit Gouda est très agréable : toujours le spectacle des canaux, dans bateaux et des jardins où s'expriime beaucoup de créativité ...les enfants ne sont pas oublié avec un nombre impressionnant de trampolines par habitants.
Après une pause à Alphen, où nous sommes renseignés avec précision par un habitant du coin qui parle un anglais parfait - c'est bien soubvent le cas - et une alternance de passages contre le vent ou sous le vent (hissez la grand voile) nous arrivons à la chambre d'hôtes que nous avons réservée à Haarlem (chez Hans de Kiefte et Marjet Aarsen) . Marjet nous emmène jusqu'à notre chambre par un escalier qui met à l'épreuve les jambes après ces 103 km ! Plus raide que ça, il aurait fallu des barreaux d'échelle ...
Une fois là-haut nous sommes très bien installés, et à deux pas du centre ville de Haarlem. Cette petite ville proche d'Amsterdam(24 km) lui ressemble un peu. La cathédrale possède un incroyable plafond en bois. Nous mangeons du saté, spécialité indonésienne, dans un resto où nous discutons avec le patron et quelques clients, dont un qui évoque la montée de l'Alpe d'Huez. C'est fou ce qu'on rencontre de hollandais qui parlent français !!!
Mercredi 13 - Haarlem - visite d'Amsterdam - Haarlem 66 km
Heureusement que nous ne dormons pas sous la tente, la tempête fait rage au lever du jour !
Depuis notre confortable camp de base de Harrlem, nous partons en vélo et sans sacoches pour visiter Amsterdam. Nos sympathiques hôtes nous ont proposé de prendre sur la table du petit déjeuner de quoi faire un pique-nique. Nous empruntons une piste cyclable qui longe des voies rapides ou des autoroutes. A défaut d'être pittoresque, c'est efficace et nous arrivons bientôt dans les rues d'Amsterdam. Contrairement à ce que l'on dit, circuler à vélo dans le centre est assez technique ! Il y a énormément de monde, piétons, vélos, vélo-taxis, trams, et parfois des voitures ... par contre le vélo permet de relier facilement les différents quartiers. Il fait un temps frais avec des giboulées violentes et beaucoup de vent, qui nous laisse tout de même de bons moments de répit. Les locaux semblent considérer les averses avec indifférence !
C'est la journée des misères pour moi, car des maux de ventre me rendent la marche pénible (à vélo ça va) et de plus, je me tors la cheville devant le Rijk Museum ! Vive les sports extrêmes ... Le bâtiment où se trouve ce musée est très imposant, situé sur une immense esplanade. Le musée par contre est plus petit qu'on pourrait l'imaginer. Le toiles sont très bien éclairées ; je craignais un peu la foule, mais finalement les gens se répartissent assez bien. Nous allons également faire un tour au beginnage, ainsi que le long des canaux et dans les rues très animées de la ville.
Le retour à Haarlem s'effectuera par une très belle piste un peu plus longue, qui traverse des parcs où les oiseaux sont nombreux. Il est étonnant de trouver un coin aussi tranquille aux portes d'une grande ville. Une belle averse nous cueille au milieu du trajet. Nous voyons passer un incroyable bolide, pas le temps de le photographier ! Il s'agit en fait d'un vélo couché, muni d'une carapace protectrice d'où ne dépasse que la tête du cycliste !
La fin est très, très dure avec le vent de face, qui a le mérite de nous sécher en un clin d'oeil ! La soirée s'achève à Haarlem, dans un petit resto espagnol (Los Braseros) qui prépare une excellente cuisine.
Jeudi 14 - 90 km Haarlem - Lexmond
Le temps est toujours variable, frais et nuageux.
Nous quittons Harrlem et contournons Amsterdam par Amstelveen. Pendant une trentaine de km, on roule toujours sur des pistes cyclables, mais en traversant des zones industrielles ou de bureaux. pour ceux qui connaissent, cela évoque un peu les pistes de la Zirst de meylan , parfois en pire (bordure d'autoroute) parfois en mieux ( canaux, parcs, champs) . C'est dans l'une de ces zones plus agréables que je fais une bêtise : Alors que nous avons la piste ENORME pour nous seuls, en regardant des purs sangs qui galopent dans un champ, je percute Jérôme (à 25 km/h) qui ne ressent qu'un petit choc .
Déséquilibrée par mes sacoches, je m'affale sur le côté. Je mets quelques secondes pour me relever : rien de cassé, un genou et surtout un coude un peu ouvert (mais rien à recoudre) , et une brulure d'abrasion sur le dessus du bras (due à la roue ????) qui m'embêtera au moins huit jours.
Le prochain arrêt sera à la pharmacie où j'achète des pensements un peu plus larges que mes pansements à ampoules et un désinfectant . Du style qui fait hurler Kaï Kaï Kaï en prenant la fuite dans les bois . Il faut espérer qu'il sera aussi efficace que piquant !
La suite est moins aventureuse ... nous arrivons bientôt dans la ville d'Utrecht. Pour entrer dans cette ville, nous longons un canal sur lequel se trouvent de nombreuses péniches, qui sont le lieu de travail des prostituées. Nous n'avons pas visité le quartier rouge à Amsterdam, mais ici on le traverse entièrement. Les hollandais en ont un peu honte et nous disent de ne pas trop regarder à droite ...
Les premiers quartiers traversés sont bruyants, poussiéreux avec beaucoup de travaux, mais le centre ville est très sympa, avec des terrasses le long des canaux tout en bas, et des rues en hauteur. J'y visite un magasin qui vend du matériel de trekking, camping, sport ... uniquement pour les filles !
Nous réservons un camping pour le soir un peu plus loin. En traversant un grand pont au dessus d'un canal, nous sommes surpris (enfin presque) par la nieme et dernière averse du voyage. Les éléments jouent leur dernière carte et envoient le paquet !
Lorsque nous arrivons dans le petit camping de Lexmond, les résidents (très calmes et plus tout jeunes) nous regardent d'un air soupçonneux et nous devons les rassurer sur le fait que nous avons réservé ! Il faut dire qu'on fait un peu peur avec notre air humide !
Le propriétaire arrive vers 8h du soir .... c'est un ex-champion de triathlon qui était parti faire un tour en vélo ! le soleil est de retour et nous allons dîner au village au restaurant "Die Drie Snoecken" où nous sommes chaleureusement accueillis par la patronne, qui propose plusieurs sortes de stofje (ragoûts). Nous sommes presque les seuls clients ...
Il fait très beau ce soir et le ciré en plastique que nous avons suspendu dans les arbres pour protéger la tente ne servira pas ...
Vendredi 15 Lexmond-Breda 79 km
Nous nous sommes endormis sous les étoiles, nous nous réveillons avec le soleil et il fait presque chaud. La nuit a été un peu agitée avec une bête qui soufflait sur la tente (un blaireau ?) et des cris de hérons à un mètre de nos têtes. Le coin est connu pour l'observation des oiseaux (hérons, aigrettes et aussi de nombreuses cigognes) .
Après un petit déjeuner au soleil, nous repartons sur une piste magnifique le long du canal. Nous devons nous arrêter parfois car la route se soulève pour laisser passer un ou dix bateau sur un canal perpendiculaire !
Nous faisons une pause café, toujours au soleil dans la charmante ville de Gorinchem , où nous penons ensuite un bateau taxi pour traverser la rivière.
Gorinchem
Breda
Peu à peu, la route perd de son charme et nous nous offrons un dernier petit fourvoyage dans une zone industrielle, avant de tomber sur le réseau d'itinéraires de Breda, qui pemet une entrée par un coin sympathique de la ville. Une dernière petite pause en son centre, et c'est le camping où nous avons laissé la voiture. Nous y passerons une dernière nuit avant le retour sur Paris récupérer notre fille, puis le départ pour la maison familiale en Normandie.
Remarques
Les plus : le réseau d'itinéraires à vélo , l'intérêt des villes et d'une grande partie de ces itinéraires. L'accueil des gens toujours prêts à vous aider
Les moins : se balader dans les villes avec les sacoches, pas pratique pour faire les boutiques ! la météo, qui peut être un problème si on campe . Il n'y a pas tant de campings que ça et ils sont peu indiqués.
L'aspect sportif : C'est tout plat donc très facile de faire plus de 80 km/jour, même avec les sacoches, sauf en cas de vent de face. La moyenne n'est pas forcément très élevée, car on roule souvent en ville, avec des feux tricolores. Le vent vient surtout du Sud Ouest, ce n'est pas comme à Valence !
Ne pas manquer
le gâteau et le café en terasse en pleine matinée, tous les centres des villes, les jardins avec les chèvres et les trampolines, la visite d'un magasin de vélo pour y voir d'étranges engins !
Les regrets
ne pas avoir été voir la côte (trop de vent à haarlem)
ne pas avoir emmené une tenu de vélo plus discrète (la tenue cycliste "club" semble bizarre là bas !)
Le matériel
La tente est très légère , pratique à monter mais résiste mal à la pluie. Pour le duvet, comme il est trop chaud, je l'ai utilisé ouvert, avec un sac à viande à l'intérieur pour me couvrir les épaules. Le côté très léger et compressible le rend très pratique à vélo. Les portes bagages montés sur les vélos de route ont bien résisté,même si celui de Jérôme penchait un peu à gauche. Pour la pluie en roulant : nous n'avons pas utilisé de capes de pluie, seulement une veste de pluie légère de montagne. le reste se mouillait et séchait ensuite. le plus embêtant, c'est les chaussures, qui sèchent mal ! Tout le contenu des sacoches était dans des sacs plastiques, c'est aussi efficace que des sacoches étanches.
Pas une seule crevaison !!!!
Et au final, l'envie de faire plein d'autres voyages à vélo !
Samedi 9 août, nous sommes prêts pour le départ . Les sacoches des vélos, bien remplies, pèsent autour de 10 kg. Jérôme a réparti la charge entre l'avant et l'arrière, tandis que j'ai opté pour une grosse sacoche à l'arrière, avec un "pont".
Nous transportons une petite tente (2kg -décathlon utralight Pro) , des matelas, un duvet chacun (Lafayette de Valandré et Ferrino lite 1100 ), un réchaud et une popote ainsi qu'un minimum de vêtements (du maillot + pareo à la veste en softshell légère) Nous faisons un petit essai avec les vélos chargés sur 10 km autour de la maison.
La nuit de samedi à dimanche est un peu agitée, car la pompe de piscine tombe en panne à minuit après avoir poussé un grand cri de détresse. Jusqu'à une heure du matin, à quatre pattes et munis d'une frontale, les mains dans l'eau, nous essayons en vain de la réparer avant d'abandonner la piscine à son triste sort et aux algues vertes qui ne manqueront pas de l'envahir ... de plus nous partons pour trois semaines en tout ...
Dimanche, après avoir déposé Solange dans un sympathique domaine équestre en Bourgogne (un paradis pour les cavalières nommé "Ferme équestre des Grilles" près de St Fargeau) , nous continuons notre route vers le Nord de la France. Tout près de la frontière belge nous dénichons un camping à la ferme bien vert (il vient de pleuvoir) dans le village de Sebourg où l'on trouve un café au nom improbable en ces lieux : "café de la montagne" !!! Il y a même une cascade !
Que ne ferait-on pas pour goûter l'herbe plus verte sur l'emplacement du voisin de camping ...
Lundi matin, après deux heures de route, nous déposons la voiture près d'un camping (Liesbos) , situé aux abords de la ville de Bréda. et c'est le début de notre périple de 5 jours à vélo !
Lundi 11- 95 km Breda --> Kinderijk
Cette première journée commence donc vers midi, avec la visite de Breda, agréable ville située à 12 km de là. Le ciel est couvert, il fait environ 20° , il ne pleut pas et le vent est modéré, ce qui est idéal pour rouler. Nous renonçons à acheter des cartes spéciales pour le vélo car il en faudrait pas mal pour couvrir l'ensemble de l'itinéraire.
Le nombre et la variété des vélos (surtout autour de la gare) frappe d'emblée. Les systèmes servant à transporter deux ou même trois enfants par vélo sont très courants !
Nous découvrons le système de numérotation des itinéraires cyclables aux Pays-bas : les numéros entourés d'un cercles verts identifient non un itinéraire, mais un point de croisement , avec des flèches vers les points suivants.. Tous ces points forment une sorte de réseau pour se balader dans les lieux les plus sympas. Tous les huit ou dix kms une carte du coin avec les numéros est affichée.
D'autres indications avec les noms de villes en rouge indiquent le trajet cyclable le plus rapide pour se rendre quelque part en vélo.
Au début, nous nous perdons un peu. Nous finissons par trouver la direction de Dordrecht et contourner la ville ; plus loin nous arrivons dans un coin superbe avec des canaux et de belles maisons aux jardins soigneusement entretenus. Les plantes, les plans d'eau et même les animaux (chèvres, moutons, biches) dans les jardins constituent une distraction permanente .... Toutes ces chèvres auraient-elles été ramenées d'un voyage en Ardèche ???
Nous ne voyons aucune signalétique de camping depuis le début, Après avoir demandé au VVV (office du tourisme) nous en trouvons un non loin des célèbres moulins de Kinderijk, que nous voyons en passant -mais il est trop tard pour visiter - Très peu indiqué, le camping (Landhoeve) n'en est pas moins confortable et très propre (et très vert, celà va sans dire) Son propriétaire est un géant souriant . Nous dînons dans un snack ( nommé cafeteria) à quelques kms de là en longeant le canal .
Mardi 12 - 103 km Kinderijk -->Haarlem
La pluie se déclare aux premières heures du jour et avec le vent, le double toit touche la "chambre"; tout est vite trempé. On replie à la première accalmie après un petit déjeuner au bac à vaisselle, seul endroit abrité du coin.
Après le bac à vaisselle, c'est le bac aussi que l'on prend pour traverser le canal . La pluie reste continue mais pas trop forte. rien à voir avec le déluge qui, on le saura plus tard, s'abat sur la Drôme ce mardi 12 août.
Avant d'atteindre Gouda, nous nous perdons dans un système de polders. Il n'y a plus de flèchage et nous sommes désorientés. Les montagnes pour savoir dans quelle direction on roule, ça manque un peu ici !
Nous finissons par demander à des ouvriers sur un chantier en bordure de route
"To go to Gouda, is it this way ???"
"Gouda ??????"
Instants de stupeur... ils ne connaissent pas cette ville qui doit être au plus à 20 km ?
"Ahhhh Rhhhouda !!! Rhouda !"
"Yes!!!"
On dormira moins bêtes ce soir, et la prochaine fois nous mangerons du rhouda au cumin, et non du gouda au cumin !
Je m'arrête pour photographier un touchant spectacle : une femelle d'une espèce d'oiseau que je ne connais pas couve ses oeufs sur un nid de branchages au milieu du canal, tandis que le mâle lui apporte de petites herbes pour étoffer le nid !
A l'arrivée dans cette ville (vraiment très belle) la pluie devient très forte et transforme les cyclistes en pauvres choses dégoulinantes . Nous nous réfugions dans un café pour notre premier coffee met appelgebak (café avec gateau aux pommes) du voyage .
Une demi-heure plus tard, nous visitons la ville transformée par le premier rayon de soleil de la journée.
Gouda et son fromage
Nous reprenons la route avec un ciel de plus en plus bleu, mais nous découvrons en même temps un vent d'Ouest ou Sud Ouest qui vaut bien le mistral dans la vallée du Rhône : 9 km/h contre le vent, plus de 30 sans pédaler lorsqu'on l'a dans le dos . La section qui suit Gouda est très agréable : toujours le spectacle des canaux, dans bateaux et des jardins où s'expriime beaucoup de créativité ...les enfants ne sont pas oublié avec un nombre impressionnant de trampolines par habitants.
Après une pause à Alphen, où nous sommes renseignés avec précision par un habitant du coin qui parle un anglais parfait - c'est bien soubvent le cas - et une alternance de passages contre le vent ou sous le vent (hissez la grand voile) nous arrivons à la chambre d'hôtes que nous avons réservée à Haarlem (chez Hans de Kiefte et Marjet Aarsen) . Marjet nous emmène jusqu'à notre chambre par un escalier qui met à l'épreuve les jambes après ces 103 km ! Plus raide que ça, il aurait fallu des barreaux d'échelle ...
Une fois là-haut nous sommes très bien installés, et à deux pas du centre ville de Haarlem. Cette petite ville proche d'Amsterdam(24 km) lui ressemble un peu. La cathédrale possède un incroyable plafond en bois. Nous mangeons du saté, spécialité indonésienne, dans un resto où nous discutons avec le patron et quelques clients, dont un qui évoque la montée de l'Alpe d'Huez. C'est fou ce qu'on rencontre de hollandais qui parlent français !!!
Mercredi 13 - Haarlem - visite d'Amsterdam - Haarlem 66 km
Heureusement que nous ne dormons pas sous la tente, la tempête fait rage au lever du jour !
Depuis notre confortable camp de base de Harrlem, nous partons en vélo et sans sacoches pour visiter Amsterdam. Nos sympathiques hôtes nous ont proposé de prendre sur la table du petit déjeuner de quoi faire un pique-nique. Nous empruntons une piste cyclable qui longe des voies rapides ou des autoroutes. A défaut d'être pittoresque, c'est efficace et nous arrivons bientôt dans les rues d'Amsterdam. Contrairement à ce que l'on dit, circuler à vélo dans le centre est assez technique ! Il y a énormément de monde, piétons, vélos, vélo-taxis, trams, et parfois des voitures ... par contre le vélo permet de relier facilement les différents quartiers. Il fait un temps frais avec des giboulées violentes et beaucoup de vent, qui nous laisse tout de même de bons moments de répit. Les locaux semblent considérer les averses avec indifférence !
C'est la journée des misères pour moi, car des maux de ventre me rendent la marche pénible (à vélo ça va) et de plus, je me tors la cheville devant le Rijk Museum ! Vive les sports extrêmes ... Le bâtiment où se trouve ce musée est très imposant, situé sur une immense esplanade. Le musée par contre est plus petit qu'on pourrait l'imaginer. Le toiles sont très bien éclairées ; je craignais un peu la foule, mais finalement les gens se répartissent assez bien. Nous allons également faire un tour au beginnage, ainsi que le long des canaux et dans les rues très animées de la ville.
Le retour à Haarlem s'effectuera par une très belle piste un peu plus longue, qui traverse des parcs où les oiseaux sont nombreux. Il est étonnant de trouver un coin aussi tranquille aux portes d'une grande ville. Une belle averse nous cueille au milieu du trajet. Nous voyons passer un incroyable bolide, pas le temps de le photographier ! Il s'agit en fait d'un vélo couché, muni d'une carapace protectrice d'où ne dépasse que la tête du cycliste !
La fin est très, très dure avec le vent de face, qui a le mérite de nous sécher en un clin d'oeil ! La soirée s'achève à Haarlem, dans un petit resto espagnol (Los Braseros) qui prépare une excellente cuisine.
Jeudi 14 - 90 km Haarlem - Lexmond
Le temps est toujours variable, frais et nuageux.
Nous quittons Harrlem et contournons Amsterdam par Amstelveen. Pendant une trentaine de km, on roule toujours sur des pistes cyclables, mais en traversant des zones industrielles ou de bureaux. pour ceux qui connaissent, cela évoque un peu les pistes de la Zirst de meylan , parfois en pire (bordure d'autoroute) parfois en mieux ( canaux, parcs, champs) . C'est dans l'une de ces zones plus agréables que je fais une bêtise : Alors que nous avons la piste ENORME pour nous seuls, en regardant des purs sangs qui galopent dans un champ, je percute Jérôme (à 25 km/h) qui ne ressent qu'un petit choc .
Déséquilibrée par mes sacoches, je m'affale sur le côté. Je mets quelques secondes pour me relever : rien de cassé, un genou et surtout un coude un peu ouvert (mais rien à recoudre) , et une brulure d'abrasion sur le dessus du bras (due à la roue ????) qui m'embêtera au moins huit jours.
Le prochain arrêt sera à la pharmacie où j'achète des pensements un peu plus larges que mes pansements à ampoules et un désinfectant . Du style qui fait hurler Kaï Kaï Kaï en prenant la fuite dans les bois . Il faut espérer qu'il sera aussi efficace que piquant !
La suite est moins aventureuse ... nous arrivons bientôt dans la ville d'Utrecht. Pour entrer dans cette ville, nous longons un canal sur lequel se trouvent de nombreuses péniches, qui sont le lieu de travail des prostituées. Nous n'avons pas visité le quartier rouge à Amsterdam, mais ici on le traverse entièrement. Les hollandais en ont un peu honte et nous disent de ne pas trop regarder à droite ...
Les premiers quartiers traversés sont bruyants, poussiéreux avec beaucoup de travaux, mais le centre ville est très sympa, avec des terrasses le long des canaux tout en bas, et des rues en hauteur. J'y visite un magasin qui vend du matériel de trekking, camping, sport ... uniquement pour les filles !
Nous réservons un camping pour le soir un peu plus loin. En traversant un grand pont au dessus d'un canal, nous sommes surpris (enfin presque) par la nieme et dernière averse du voyage. Les éléments jouent leur dernière carte et envoient le paquet !
Lorsque nous arrivons dans le petit camping de Lexmond, les résidents (très calmes et plus tout jeunes) nous regardent d'un air soupçonneux et nous devons les rassurer sur le fait que nous avons réservé ! Il faut dire qu'on fait un peu peur avec notre air humide !
Le propriétaire arrive vers 8h du soir .... c'est un ex-champion de triathlon qui était parti faire un tour en vélo ! le soleil est de retour et nous allons dîner au village au restaurant "Die Drie Snoecken" où nous sommes chaleureusement accueillis par la patronne, qui propose plusieurs sortes de stofje (ragoûts). Nous sommes presque les seuls clients ...
Il fait très beau ce soir et le ciré en plastique que nous avons suspendu dans les arbres pour protéger la tente ne servira pas ...
Vendredi 15 Lexmond-Breda 79 km
Nous nous sommes endormis sous les étoiles, nous nous réveillons avec le soleil et il fait presque chaud. La nuit a été un peu agitée avec une bête qui soufflait sur la tente (un blaireau ?) et des cris de hérons à un mètre de nos têtes. Le coin est connu pour l'observation des oiseaux (hérons, aigrettes et aussi de nombreuses cigognes) .
Après un petit déjeuner au soleil, nous repartons sur une piste magnifique le long du canal. Nous devons nous arrêter parfois car la route se soulève pour laisser passer un ou dix bateau sur un canal perpendiculaire !
Nous faisons une pause café, toujours au soleil dans la charmante ville de Gorinchem , où nous penons ensuite un bateau taxi pour traverser la rivière.
Gorinchem
Breda
Peu à peu, la route perd de son charme et nous nous offrons un dernier petit fourvoyage dans une zone industrielle, avant de tomber sur le réseau d'itinéraires de Breda, qui pemet une entrée par un coin sympathique de la ville. Une dernière petite pause en son centre, et c'est le camping où nous avons laissé la voiture. Nous y passerons une dernière nuit avant le retour sur Paris récupérer notre fille, puis le départ pour la maison familiale en Normandie.
Remarques
Les plus : le réseau d'itinéraires à vélo , l'intérêt des villes et d'une grande partie de ces itinéraires. L'accueil des gens toujours prêts à vous aider
Les moins : se balader dans les villes avec les sacoches, pas pratique pour faire les boutiques ! la météo, qui peut être un problème si on campe . Il n'y a pas tant de campings que ça et ils sont peu indiqués.
L'aspect sportif : C'est tout plat donc très facile de faire plus de 80 km/jour, même avec les sacoches, sauf en cas de vent de face. La moyenne n'est pas forcément très élevée, car on roule souvent en ville, avec des feux tricolores. Le vent vient surtout du Sud Ouest, ce n'est pas comme à Valence !
Ne pas manquer
le gâteau et le café en terasse en pleine matinée, tous les centres des villes, les jardins avec les chèvres et les trampolines, la visite d'un magasin de vélo pour y voir d'étranges engins !
Les regrets
ne pas avoir été voir la côte (trop de vent à haarlem)
ne pas avoir emmené une tenu de vélo plus discrète (la tenue cycliste "club" semble bizarre là bas !)
Le matériel
La tente est très légère , pratique à monter mais résiste mal à la pluie. Pour le duvet, comme il est trop chaud, je l'ai utilisé ouvert, avec un sac à viande à l'intérieur pour me couvrir les épaules. Le côté très léger et compressible le rend très pratique à vélo. Les portes bagages montés sur les vélos de route ont bien résisté,même si celui de Jérôme penchait un peu à gauche. Pour la pluie en roulant : nous n'avons pas utilisé de capes de pluie, seulement une veste de pluie légère de montagne. le reste se mouillait et séchait ensuite. le plus embêtant, c'est les chaussures, qui sèchent mal ! Tout le contenu des sacoches était dans des sacs plastiques, c'est aussi efficace que des sacoches étanches.
Pas une seule crevaison !!!!
Et au final, l'envie de faire plein d'autres voyages à vélo !