Ardéchoise 2014 : le vélo qui voulait faire les Sucs
Samedi 21 juin 2014, vélo de route, les Sucs 235 km, 4300 m D+ en 11h03 (roulé environ 10h50)
Ardèche Verte mercredi, arrivée vendredi de Laurent B qui loge à la maison pour participer aux réjouissances du samedi, peu à peu on approche du jour J .... vendredi en fin de matinée, je propose à Laurent une petite boucle de 60 km dans les coteaux au-dessus du Rhône, histoire de s'habituer un peu au climat local Je lui sers un petit 13-14% mais très court . On grimpera bien assez demain ! L'après-midi permet de faire connaissance et de se détendre un peu avant l'échéance ... la nuit sera assez courte (toujours un peu agitée pour ma part !)
Team Mont Ventoux, le benjamin et le doyen !
Il est prêt ...
Samedi, cinq heures pétantes ... arrivée du "petit" Baptiste que je suis contente de revoir ! On charge nos trois vélos, nos trois candidats aux parcours de l'ardéchoise et c'est parti.
A St Félicien, je retrouve Georges Dupuis, puis avec Laurent je vais prendre place dans le sas des prioritaires (je suis très impressionnée ) Je dois cette position de privilégiée à ma place de 10 eme fille sur l'Ardéchoise l'an dernier, je ne suis pas sûre d'ailleurs qu'on était beaucoup plus que 10. Cela me permet de faire une belle rencontre avec Za Barthe Franquin, qui, on le verra plus loin, sera ce jour, pour la 3 eme fois consécutive vainqueur féminine de l'ardéchoise vélo Marathon ...
Za prête pour la Marathon ...
Allez Michel !
Dans le sas, je retrouve aussi Lionel et Michel Aubriot. Devant, ce sont les VIP et Robert Marchand (qui a maintenant 102 ans) , qui partira quelques minutes avant le reste des troupes.
Il fait 17°C ... le temps est splendide ...
Laurent et mon voisin Pierrot
Robert Marchand et Isabelle
Allez Lionel !
Départ imminent
7h30 ... le départ est donné ...
J'espérais secrètement retrouver les jambes de mercredi, et très vite je constate avec bonheur que c'est le cas. Les vitesses affichées sur mon compteur dans le col du Buisson sont pour moi hallucinantes et sans me faire violence. Je suis emportée dans le mouvement, c'est royal . De plus je vois plein de monde (qui me double, bien sûr, étant partie dans les 300 premiers)
Georges est en route, il fera la Volcanique, son fils Patrick partira sur Les Sucs
Je vais ainsi voir Jean-Luc et Christine Stuby, Patrick Gilles et Valex en route pour l'AVM ; en haut du Col du Buisson, je retrouve Georges avec qui je fais un bout de chemin ... mais je le perdrai dans la descente. Je vois passer successivement Gillou, Baptiste et Franco (croyant qu'il fait l'AVM, je "l'envoie devant" pour ne pas le retarder ) puis Maurice .
Les Nonières sont avalés avec le même brio . On doit avoir, en plus de l'euphorie, un peu le vent dans le dos. Je ne regarde pas ma moyenne au Cheylard mais j'entends dire quelqu'un "que ça ne fait pas 2 heures qu'on est parti" alors qu'on fait déjà route vers Dornas ...soit plus de 25 de moyenne ...
Le Cheylard
Bientôt je suis rejointe par Bruno Matthieu, que je n'ai pas vu depuis le BRM 400. Nous roulons globalement à la même vitesse, mais pas dans le détail. Là il me largue dans le faux-plat montant. Je me calme un peu dans la montée de Mézilhac, tout en gardant un bon rythme.
Parfois on se dit qu'on va s'économiser ...aujourd'hui je me tiens le raisonnement inverse : rouler du mieux que je peux quand il fait frais. Il sera temps de repasser à l'ordinaire quand le soleil m'y forcera. J'ai fait assez de 200, et parfois en tapant dedans au début, pour savoir que ça ne m'empêchera pas de rejoindre St Félicien.
J'ai relu il y a peu de temps un article datant de 2009 ... où je disais surveiller le compteur pour ne pas descendre sous les 10 km/h dans la montée de Mézilhac !!! On dirait que la barre s'est un peu relevée
10h30 Mézilhac
Oh un Cricri devant ...
Je suis doublée par Michel Buisson qui fait la Volcanique. Il me dit que Cricri est juste derrière, je profite d'une petite pause ravito pour le laisser revenir; il me salue et continue sans s'arrêter, alors je remonte sur mon fidèle destrier et me lance à ses trousses. Nous allons rouler plus ou moins ensemble pour toute la partie Gerbier et Sucs, tout en convenant de ne jamais s'attendre.
Nous nous offrons quand même le plaisir de passer au même instant le contrôle de Lachamp Raphaël
Dans cette partie plutôt roulante, sans longues remontées , Cricri et Bruno sont plutôt devant moi, et je m'en rapproche à chaque bosse. Je fais un arrêt aux estables pour boire sucré et remplir mon bidon, je les rejoins finalement au Col du Vialard, c'est le premier arrêt de Cricri.
24°C ... c'est parfait, jusqu'ici ... le paysage est fabuleux ... et on se régale.
Il n'y a plus personne ... la petite centaine de participants des sucs est disséminée dans la montagne. Quand aux AVMarathoniens, je n'ai jamais compris avec certitude quand les premiers nous ont dépassé.
Dans la belle et dangereuse descente vers St Clément, je vois les copains prendre pas mal d'avance ... je regrette de ne pouvoir faire des photos (il faudrait m'arrêter) et je me dis que je reviendrai pour la grimper ... la route à flanc de montagne abrupte nous fait plonger dans la chaleur, qui pour l'instant monte du bitume en vagues irrégulières. Pour atteindre Chanéac, il faut remonter un peu, en plein cagnard.
13h30 Chanéac
On arrive à La Chapelle sous Chanéac, sous un soleil féroce
Un petit coup d'oeil au thermomètre, 39°C .
Tant pis, je prends deux minutes de pause. je bois, je recherge le bidon et surtout ... je mouille le maillot pour qu'il me garde au frais. Cette petite pause a été cruciale.
S'imprégner de l'ombre ...
Et maintenant je mets le petit plateau, je monte, et je ne regarde surtout pas ma vitesse. Par temps chaud je peux être désespérante, je préfère ne rien savoir. Ca ne se passe pas si mal. Les passages les plus raides sont à l'ombre.
Un peu plus haut, je double Cricri qui fait une pause sous les arbres. Je continue de manière régulière et imperturbable, en me disant : plus tu montes, moins il fera chaud
Il n'y a pas foule dans ce coin !
Yesss, lac de St Martial, pas de baignade aujourd'hui !
La descente sur Borée suffit à rafraîchir le moteur, à Borée je retrouve Bruno qui a l'air en surchauffe, il me demande si ça va, je lui dis que oui, et je me dis que c'est vrai, ça va bien. Un coup d'oeil à la pendule me dit que j'ai grimpé les 590 m en 45 mn , ce qui pour moi n'est pas mal du tout. Cela me donne des ailes.
Et voilà Michel Aubriot !
Michel me photographie, j'ai l'air super méchant , gniark gniark gniark
Je n'ai qu'un petit souci, 500 m désagréables au début de chaque montée. Puis ça repart. La petite remontée vers St Martial, que je n'aimais pas, est accueillante aujourd'hui sous des sapins à l'ombre épaisse.
Quel désert à St Martial ... j'imaginais encore un peu d'animation ... je pars dans la descente , et je suis doublée par Michel .... voilà un AVMarathonien qui va nous faire un joli chrono ! (pour info l'AVM rejoint le parcours des Sucs après avoir fait environ 45 km et 1000 m D+ supplémentaires)
Le faux plat descendant jusqu'à St Martin de Valamas, normalement reposant, me casse les pieds : il y a un vent qui remonte la vallée, rouler à 30 km/h en solo me demande un pédalage soutenu . Finalement je me sens plus à mon aise dans la montée de St Agrève, où malgré un peu de vent là aussi, je monte bien et je commence à trouver quelques cyclistes à reprendre.
Il y en a de plus en plus.
St Julien Boutières
16h10 St Agrève
Avant d'arriver à Freydaparet, Patrick Gilles (AVM) me dépasse. Je repense à Yann qui m'avait dépassé au même point en 2011, en me disant, je pense que je vais faire un bon temps. Patrick est fort à son l'aise sur l'AVM !
Allez maintenant, Rochepaule. Double. Celui-là. Et le suivant là devant. Tu peux le faire. 13,5 km/h. Ca va. Garde cette vitesse. Celui-ci aussi, il roule trop doucement, dépasse-le. Je me prends au jeu.
A Rochepaule, j'ai un petit creux, j'attrappe quand même du pain, du fromage et un morceau de banane, et reprends de l'eau. Ce sera mon dernier arrêt.
Dans la dernière remontée à Lalouvesc, là aussi encore pas mal de monde. Il y a ceux qui gromellent et ceux qui poussent le vélo ... ceux qui sont arrêtés ... j'ai bien un peu de mal maintenant, je commence à sentir le dénivelé accumulé , je paye le prix des envolées du matin ... mais je monte encore assez bien ... certes un peu plus "au mental". Mais quand on en est là !
Bientôt la pente s'écrase ... derniers kilomètres de "montée" ... je devrais reprendre de l'eau au ravito, mais le vélo refuse de s'arrêter !
Vas-y ! Vas-y ! Pédale jusqu'à St Félicien !
Mais je voudrais bien faire une pause pipi aussi ...
Quoi ! A 25 km de l'arrivée ! Pas de pause! Tu t'en occuperas après !
Bon ben ... par chance un gars sympa me propose de prendre la roue jusqu'au col du Buisson, on double tout le monde ...puis c'est la descente ... rha la petite remontée finale, elle fait mal !
18h33 St Félicien
A l'arrivée, près du podium où je n'arriverai pas à monter bien qu'étant 3 eme de catégorie ... et en fait 3 eme fille tout court (mais les résultats définitifs ne sont pas connus au moment du podium ...) , je retrouve Laurent qui a connu quelques difficultés en route et a du tronquer une partie du parcours, ainsi que Michel (1 er de sa catégorie sur l'AVM) puis bientôt Za une nouvelle fois sur le podium de l'AVM.
Lionel a également terminé l'AVM, quelques minutes après mon arrivée. Il me talonnait en fait
Michel sur le podium de l'AVM (1er de cate)
Non loin de là Bruno puis Cricri en finissent avec les Sucs, Franco lui ayant bouclé une demi-heure avant moi .
Et maintenant Za ...
Un SMS m'avertit de l'arrivée imminente de Gillou et Baptiste : ils sont ensemble à Lalouvesc.
Cette année, un dispositif avait été mis en place par l'organisation pour éviter des arrivées trop tardives : faire descendre les personnes arrivant après 19h30 à Lalouvesc direct sur St Félicien, sans passer par le Col du Buisson. Cela tronque 8 km de faux plat descendant. J'avais discuté de ce sujet avec le responsable de la sécurité, et je lui avais dit "oh nooon ! ne faites pas ça à ceux qui terminent tard l'AVM ! " En effet, c'est décevant, cela donne la sensation de n'avoir pas bouclé la totalité, malgré les 270 bornes/ 5300 m de D+.
Cela arrive à Baptiste et Gillou, et ils sont déçus ... Valex passera en force le barrage pour boucler le vrai parcours en mémoire d'un ami récemment disparu. Globalement, je trouve qu'il y a peu de considération à l'arrivée pour les finishers d'un si beau parcours, et cela me choque. Moi je vous le dis, les copains, vous avez fait un truc magnifique .
Quant à moi, absolument ravie de mettre 1h34 de moins qu'en 2011 .!!!.. alors que cette année j'ai roulé la plupart du temps seule, et avec des températures qui en principe m'effrayent un peu.
La soirée se termine au camping de St Victor , nous sommes 17 ! Super soirée à l'initiative de Valex qui rassemble les copains de toutes les régions ... qui permet de retrouver Yann qui a fait un parcours de 3 jours avec son père, Pierre Carlin et son épouse Valérie qui a fait ses premières armes aux Boutières,
Un beau point final à une semaine riche en rencontres et en émotions.
Yann en compagnie de son papa qui viennent de faire le parcours du Tanargue en trois jours.
PS Je ferai un petit récapitulatif des parcours bouclés par les membres de la TMV sur le site dédié !