BRM 600 (suite et fin)
Bilan du brevet 600 km de Grenoble
Après le récit, j'avais envie de regrouper ici quelques informations sur cette belle aventure
Le parcours : il est vraiment superbe. Indépendamment de sa longueur, c'est pour moi le plus beau de tous les brevets auxquels j'ai participé. Il comporte ce qu'il faut de bosses, de beaux paysages, et très peu de sections véritablement à grande circulation. Le début (échauffement) et la fin (retour au "calme" sont faciles ; la difficulté est concentrée sur la partie médiane, donc il est bien équilibré ... Bravo à Jean-Philippe pour ce tracé !
Gestion du temps
Nous avons mis un peu moins de 34 heures (33h45) pour faire cette boucle, pour 28h55 sur le vélo .Le temps alloué est de 40 heures.
Avec un départ à 4 heures, on arrive avec un petit déficit de sommeil, que l'on a enchainé avec une nuit blanche.
Ce n'était absolument pas le cas sur le 400, où la nuit blanche arrivait après une bonne nuit et une matinée calme.
Pour moi c'était vraiment là que se situait la différence : aucun signe de manque de sommeil pendant le parcours du 400, et deux "attaques de sommeil" pendant le 600 (cela a touché presque tous les participants) .
Le faire sans dormir constitue un beau défi ; ce n'est pas une torture non plus, la plupart des participants ont eu un regain d'énergie après le café du matin .... mais ce n'est pas forcément le meilleur choix, ni en terme d'efficacité, ni de sécurité, du moins après une petite nuit et pour une durée de plus de 24 h (si on est rapide c'est différent)
En effet, comme j'avais deux compteurs, dont un qui ne marchait que le jour (donc sans la lampe) j'ai pu voir qu'on était au ralenti la nuit ... même sur la simple vitesse "roulée" . De plus chacun était attaqué de manière décalée par rapport aux autres !
Nous sommes quand même arrivés avec plus de 6 h d'avance sur la fermeture, cela rend donc possible une nuit de 4 h , de préférence confortable (par exemple hotel au Puy en Velay) , en tenant compte des limites horaires de chaque contrôle.
C'est une solution (un peu "joueuse" quand on n'est pas très rapide) .
L'autre, c'est la micro-sieste. Malheureusement, le froid très présent ne donnait pas envie de s'arrêter, le seul moyen d'y échapper étant de grimper des bosses. Certain ont choisi de le faire de jour avec une bonne température, et plus très loin de l'arrivée. Mais il faut déjà arriver jusqu'à ce moment. Je n'ai pas l'habitude des micro-siestes ! mais j'ai testé après le brevet et cela a été très efficace pour plusieurs heures ensuite (retour en voiture)
Il y a d'autres moyens, d'efficacité variable selon les moments : canette de coca, gel à la caféïne, changement de rythme ... décharge d'adrénaline (mais quand on en arrive là c'est en général qu'on s'est fait peur )
Bref, on a fait au mieux, on s'en est bien sorti mais il faut retenir que pour des personnes bien entrainées, avec l'habitude mentale de rouler longtemps, le sommeil est le problème n°1.
Le froid
Etant peu sensible au froid quand je n'ai pas sommeil, j'ai un peu sous-estimé son effet "cercle vicieux" : quand on manque de sommeil on a froid et quand on a froid, on s'endort (le froid brutal "réveille" mais pas pendant des heures)
J'ai fait quelques erreurs ...
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Avec 5°C, un petit vent, et 2°C voire moins à 1200 m d'altitude à l'aube, la veste d'hiver s'imposait. Je ne l'avais pas ; heureusement Gillou m'a passé un sweat polaire.
J'avais aussi deux buffs suplémentaires pour me faire une sorte de cagoule et je ne les ai mis qu'à St Julien Chapteuil ... parce que j'avais peur de m'arrêter et faire attendre les autres ... erreur de ma part, car c'est très efficace.
Bref, il faut être nettement plus habillé que pour une sortie courte de jour à température égale.
A noter qu'on a eu une très bonne météo globalement, pas de pluie et peu de vent !!!!
L'alimentation
Mes sacoches, mes poches, contenaient des vivres très variées (clafoutis , barres maison, cake salé, petits sandwiches, gateaux à l'anis, compotes et mini saucissons ) et j'en suis assez contente ! Je n'ai pas eu faim (même si le dimanche midi les odeurs de barbecues me faisaient craquer et je n'ai jamais eu de mal à m'alimenter. Le dîner à Langeac était bienvenu et agréable (constitué d'un plat et d'un café) .
J'avais un gel au café et ne l'ai pas utilisé ... j'en aurais eu besoin à un moment ... mais j'ai oublié
Le groupe, les accompagnants
La présence des amis est primordiale surtout sur un brevet "avec nuit complète". Outre le fait de faciliter les choses, cela donne une dimension humaine à l'aventure, le but étant que tout le monde arrive au port dans de bonnes conditions.
Quant à ceux qui viennent faire un bout de chemin avec nous, ils "structurent " le temps, redonnent un rythme, et apportent le renouveau en plus de leur présence chaleureuse.
L'entrainement
Rouler beaucoup ne fait pas forcément progresser en terme de vitesse ... mais pour l'endurance ... je dois dire que le résultat est là. Pas d'effondrement en fin de brevet, un simple "tassement" de la vitesse en côte. Tout comme pour la récupération. Les jambes n'ont pas posé problème, pas de douleurs ni de courbatures (sauf un peu 1 h après le brevet après être restée assise par terre )
Arrivée imminente avec une escorte !
Pas de douleurs ni irritation à la selle ! Et ça c'est génial !
La récupération se résume surtout à celle de la nuit blanche comme pour tous ceux qui font la fête, gueule de bois en moins car je n'ai bu que de l'eau, du café et du coca . Ca prend quelques jours quand même ... mais pour le reste j'ai roulé tranquillou mardi et pas mal du tout mercredi, quant à jeudi il a fallu suivre les CCK dans les Limouches
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La pratique de la longue distance
C'est une discipline magnifique, cela apporte une dimension supplémentaire et c'est très motivant.
Je pense malgré tout que même si j'étais libre tous les WE, j'éviterais de faire de longues distances (plus de 300 km) trop proches les unes des autres.
L'été approche , place maintenant à d'autres types de sorties avec de belles bosses ... en vue de l'Ardéchoise qui n'est plus très loin !