Cuisson et lyophilisation sous l'oeil du Gros Léon
Dimanche 20 mars 2011, Aiguille d'Argentière (3237 m) , massif du Goléon , La Grave , ski de rando, 1700 m D+
Au programme de ce dimanche, un beau sommet du côté de la Grave, face à la Meije : l'aiguille d'Argentière, par ses pentes Sud-Ouest .... eh oui il y a une aiguille d'Argentière par ici aussi ...
Une première pour nous tous, jamais nous n'avons gravi ce sommet auparavant .
Laurène, venue de Crest, passe me chercher à la maison à 5h15 ! Notre équipe compte en effet aujourd'hui une nouvelle recrue (avec mes deux copains grenoblois, nous serons donc quatre ) Curieusement je n'ai encore jamais fait de ski avec Laurène ! Mais grâce au vélo je sais qu'on peut lui proposer une rando à skis sérieuse
Valfroide au petit matin
Il y a si longtemps que je n'ai fait de ski de montagne que mon matos n'est pas au point : boucle de chaussure cassée, gilet en duvet (totalement inutile) mais pas de casquette et de crème solaire , pas assez d'eau ... mais pire encore, plus de piles dans l'ARVA ... et pareil pour Benoît. Et ne pas avoir d'ARVA , ça, c'est carrément bête ... surtout que les conditions nivologiques ne sont quand même pas au top . Pas la peine de me dire que j'aurais du poireauter dans la voiture .... ce soir en rentrant j'ai changé les piles ....
A part ça le temps est au grand beau, un petit vent frais qui doit s'arrêter ensuite parcours la vallée. Le déficit de neige nous permet de nous rendre en voiture jusqu'au village de Valfroide , malgré un final un peu délicat . On chausse les skis à la voiture . Nous traversons des hameaux avec de très anciennes maisons en pierre , des ruelles non dégagées , personne n'habite ici l'hiver ....
Montée au "Cruq" sur fond de Meije
Nous prenons à gauche en direction du Cruq des Aiguilles , un col qui permet de rejoindre le pied de notre objectif en évitant le grand plat du lac du Goléon , moyennant 250 m D+ supplémentaires.
Un peu physique, mais ça le fait !
Une descente en neige bizarre ( soufflée), mais quand même assez skiable, nous amène au bout du replat . A partir de là, on remet les peaux, et c'est une autre paire de manches.
Voilà l'objectif, avant notre passage.
La montée sera effectuée en rejoignant l'arête à gauche au-dessus des rochers
La descente, dans le plus large et haut couloir, juste sous le sommet
Préparation pour l'étuve
Il fait TRES chaud et le Gros Léon (Goléon - le plus haut sommet du coin) nous regarde cuire à petit feu. . Rien à faire, à époque égale, on a bien plus chaud en ski de rando qu'en vélo. La réverbération est intense, le soleil féroce. le moindre souffle d'air est un soulagement. Je mange de la neige et je m'en fait un shampoing
Il me semble bien cependant qu'après huit mois de sport très régulier, je souffre moins de cette chaleur qu'auparavant ... elle influe moins sur ma vitesse de progression.
Fin de cuisson
Comment on prend des coups de soleil sur les bras ...
La première partie passe plutôt bien , puis ça se redresse pour rejoindre la crête. Si la partie basse est assez transformée, plus haut il y a un peu trop de neige fraîche ... La crête finale est bien chargée, et exposée ; nous effectuons de nombreuses conversions pour nous tenir dans des zones parsemées de petits rochers . On y laisse tous pas mal d'énergie !
Les aiguilles d'Arves, majestueuses
Et le Gros Léon (Goléon) c'est lui ! A droite les aiguilles de la Saussaz
Laurène, e pericoloso sprgersi !
La vue du sommet est prodigieuse , tant sur les massifs lointains que sur la Aiguilles d'Arves, toutes proches. Pas un souffle de vent ! cependant nous ne sommes pas sereins, il faut redescendre ... par où ? la neige fraîche de surface demande à partir vers le bas . Notre choix se porte sur le grand couloir sous le sommet, peu exposé, dont l'orientation Sud laisse espérer un fond plus sain. Pour se protéger en cas de coulée nous avons mis la veste, la capuche, et les gros gants. Avec la température ambiante c'est l'effet sauna assuré !
Nos compagnons "purgent" la pente, qui donne une bonne grosse coulée dès les premiers virages , puis descendent rapidement le couloir devenu plus sûr ...
Laurène et moi restons là dedans , à hésiter . La pente est très raide, nous sommes à présent sur une neige dure en surface, mais qui cède parfois sous les skis . Le dérapage (mon option pour l'instant ) y est très désagréable.
Laurène fait une petite chute vite rattrappée (par un planté de ski!!) en tentant le virage.
Je continue en dérapant (je n'ai plus l'habitude de la pente raide ) ! Mais le dérapage c'est moche et ça donne des crampes . Arrivée dans une zone moins raide, je finis par tourner et je me sens tout de suite mieux .
Une fois hors du couloir, nous filons jusqu'au replat du lac dans une neige un peu lourde mais qui ne me déplaît pas.
Le replat : superbe , mais loooooooooog . Sortez moi les skis de fond !
Il reste à négocier le replat, c'est très long .... en même temps l'endroit est superbe . Une dernière descente en neige mouillée, dans un terrain plutôt ludique et sillonné de traces (les gens qui vont au Goléon) , nous attend sous le verrou du lac. Les cuisses chauffent ! le reste aussi ! je skie en tee-shirt manches remontées, les petits gants quand même en cas de chute.
Aaaaaah , de l'eau !
La fontaine dans le petit hameau est bienvenue ! On est un peu lyophilisés J'ai même un coup de soleil sous les avant-bras ! et sur le cou, je n'avais pas mis de crème à ces endroits qui étaient encore couverts le matin ... à 3000 m dans un pareil four aux parois toutes blanches le moindre bout de peau exposé cuit instantanément !
Au bilan un rando "bien au chaud" avec un beau dénivelé,et un paysage fantastique ....une nivologie encore douteuse , et pas tout à fait printanière surtout en haut ... une neige correcte à skier ... et une valeureuse nouvelle recrue !