On dirait le Sud ....
Lundi 28 décembre 2009- Mardi 29 décembre 2009 - Calanques - Escalade
Entre les deux fêtes, Solange séjournant à Paris avec sa cousine, nous avions prévu un petit séjour ski de fond, ski de rando ... mais dimanche, la météo des jours à venir est toujours aussi déprimante : pluie annoncée à 2000 m, douceur, risque d'avalanche très élevé ... J'ai beau éplucher les sites à la recherche de la moindre lueur d'espoir, faire travailler mon imagination, rien ne marche. La montagne est de mauvaise humeur. Si je ne veux pas l'être aussi, il faut aller ailleurs ...
Jérôme me propose d'aller grimper dans les Calanques.
Si je m'y suis promenée avec ma fille à plusieurs reprises, je n'ai pas grimpé là-bas depuis l'époque où j'étais étudiante. Dans ma bande de copains, il s'en trouvait un dont les parents habitaient à Marseille, et il nous avait fait découvrir le plaisir de l'escalade dans les Calanques ... en février. J'avais été éblouie par la douceur de l'air, l'eau de la calanque presque tentante au coeur de l'hiver, et ces voies sur le calcaire blanc de tours rocheuses élancées d'où l'on admirait la mer ...
Grimpeurs sur la falaise Nord
Bonne pioche ! Lundi après-midi, il fait gris, mais il fait assez doux pour grimper. Comme nous disposons de peu de temps, nous allons au Col de Sormiou , juste au-dessus des quartiers Sud de Marseille . De part et d'autre de la route, il y a deux petites falaises . Nous aurons le temps de gravir six petites voies suréquipées en 4c (Gafi), 5a (Mina) , 4c (Bague au doigt) et 5b+ (Class classic) , 5a (Pro) et 5b (Hard) , sur un beau rocher sculpté bien typique des lieux qui offre des mouvements variés en dalle et petits murs raides. La falaise exposée Sud , avec vue sur la mer, est cet après-midi plus fraîche que la falaise Nord, qui elle est abritée du vent !
L'ensemble manque un peu d'ampleur (les voies font une quinzaine de mètres) mais ça permet de s'habituer au rocher . Nous terminons la journée par une petite balade sur un promontoire.
Vue du col de Sormiou (ou un peu au-dessus)
Nous passons la nuit à Cassis, à l'hôtel des Grands Jardins. Nous avons de la chance de trouver une chambre tout de suite car beaucoup d'établissements sont en période de fermeture annuelle. Nous sommes tout près du port où nous allons manger la marmite du pêcheur et l' aïoli au Perroquet , qui semble être la brasserie la plus animée à cette période de l'année. Le défilé des perturbations a laissé des traces, car de grosses vagues se brisent sur la plage. Dans la pénombre, elles prennent des dimensions fantastiques !
Cassis
Mardi, nous nous rendons à la calanque d' An Vau . C'est l'un des endroits les plus dépaysants que l'on puisse imaginer. Une véritable forêt de tours et de parois calcaires hérissées d'arbres qui s'accrochent on ne sait comment, protègent une petite plage enserrée entre les falaises. On peut s'y rendre en bateau ... ou à pied, depuis le col de la Gardiole, atteint par une petite route peu signalée depuis la route du col de la Gineste reliant Marseille à Cassis. Quelques dizaines de minutes sur un excellent chemin suffisent pour atteindre ce petit paradis.
Bien sûr, An Vau est une calanque très fréquentée, par les promeneurs, les grimpeurs, les randonneurs au long cours ... et l'été, par les baigneurs amenés par bateau.
Nous n'avions pas pu trouver avant le topo du site, aussi nous choisissons au hasard une tour rocheuse de bel aspect .
Grimper sans topo est stressant, car on ne connaît pas la cotation de la voie où l'on s'engage, et on ne sait pas si "ça passe " ou pas. De plus, dès les premiers mètres, je suis impressionnée par le type d'escalade "à l'ancienne", à grosses prises mais très raide. Le premier clou étant 7 ou 8 m au-dessus du sol, je dois poser un coinceur : voilà bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé !
Plusieurs passages très raides se succèdent, et je continue à compléter l'équipement qui me parait bien trop espacé.
Voilà qu'en plus en regardant en bas je prends Jérôme en flagrant délit de ne pas m'assurer ! J'ai presque envie de descendre mais je repère un joli passage plus à droite pour rejoindre le relais et l'envie revient.
En fait, c'était du 5a mais je ne l'ai su qu'après. C'est vrai que les passages sont assez faciles même si c'est particulièrement impressionnant.
En deux petites longueurs nous terminons la voie, par un superbe dièdre très raide mais mieux équipé (on distingue un grimpeur dans ce passage sur la photo)
. L'anneau de rappel se trouve dans une petite brèche confortable . En grimpant deux mètres de plus, on se trouve sur une plateforme rectangulaire, de 2 mètres carrés, parfaitement plane : c'est le sommet de la tour. Je me mets debout dessus, à la Rébuffat. C'est une sensation très forte, même pour quelqu'un de peu sensible au vertige. La "plateforme" est bien visible sur la photo ci-dessous, au sommet du "doigt", à gauche de l'arbre, en haut de la tour !
Cherchez le grimpeur qui donne l'échelle Je suis debout sur un doigt
D'après le topo que j'ai acheté à mon retour ... cette tour se nomme "Petite Aiguille". Après déjeuner nous allons rendre visite à la Sirène Liautard visible à droite. La voie est cette fois bien équipée et très esthétique, et semble attirer beaucoup de monde depuis que nous sommes arrivés. Nous commençons à nous habituer au style des voies classiques des calanques, avec de bonnes prises assez patinées mais franches, et des murs très raides avec des rétabissements sur de larges plateformes. Ces voies sont des voies "historiques" des calanques, elles étaient déjà très fréquentées à l'époque de Rébuffat, de Livanos ...
Jérôme dans la "Sirène Liautard " . Il abordera bientôt le surplomb, dans le "V" au-dessus de lui.
Un petit tour sur la plage pour terminer ...
Plouf, pas plouf ?
L'heure du retour a sonné, mais nous voilà bien dépaysés par ces deux jours loin de la montagne qui ne "veut" pas de nous !
Entre les deux fêtes, Solange séjournant à Paris avec sa cousine, nous avions prévu un petit séjour ski de fond, ski de rando ... mais dimanche, la météo des jours à venir est toujours aussi déprimante : pluie annoncée à 2000 m, douceur, risque d'avalanche très élevé ... J'ai beau éplucher les sites à la recherche de la moindre lueur d'espoir, faire travailler mon imagination, rien ne marche. La montagne est de mauvaise humeur. Si je ne veux pas l'être aussi, il faut aller ailleurs ...
Jérôme me propose d'aller grimper dans les Calanques.
Si je m'y suis promenée avec ma fille à plusieurs reprises, je n'ai pas grimpé là-bas depuis l'époque où j'étais étudiante. Dans ma bande de copains, il s'en trouvait un dont les parents habitaient à Marseille, et il nous avait fait découvrir le plaisir de l'escalade dans les Calanques ... en février. J'avais été éblouie par la douceur de l'air, l'eau de la calanque presque tentante au coeur de l'hiver, et ces voies sur le calcaire blanc de tours rocheuses élancées d'où l'on admirait la mer ...
Grimpeurs sur la falaise Nord
Bonne pioche ! Lundi après-midi, il fait gris, mais il fait assez doux pour grimper. Comme nous disposons de peu de temps, nous allons au Col de Sormiou , juste au-dessus des quartiers Sud de Marseille . De part et d'autre de la route, il y a deux petites falaises . Nous aurons le temps de gravir six petites voies suréquipées en 4c (Gafi), 5a (Mina) , 4c (Bague au doigt) et 5b+ (Class classic) , 5a (Pro) et 5b (Hard) , sur un beau rocher sculpté bien typique des lieux qui offre des mouvements variés en dalle et petits murs raides. La falaise exposée Sud , avec vue sur la mer, est cet après-midi plus fraîche que la falaise Nord, qui elle est abritée du vent !
L'ensemble manque un peu d'ampleur (les voies font une quinzaine de mètres) mais ça permet de s'habituer au rocher . Nous terminons la journée par une petite balade sur un promontoire.
Vue du col de Sormiou (ou un peu au-dessus)
Nous passons la nuit à Cassis, à l'hôtel des Grands Jardins. Nous avons de la chance de trouver une chambre tout de suite car beaucoup d'établissements sont en période de fermeture annuelle. Nous sommes tout près du port où nous allons manger la marmite du pêcheur et l' aïoli au Perroquet , qui semble être la brasserie la plus animée à cette période de l'année. Le défilé des perturbations a laissé des traces, car de grosses vagues se brisent sur la plage. Dans la pénombre, elles prennent des dimensions fantastiques !
Cassis
Mardi, nous nous rendons à la calanque d' An Vau . C'est l'un des endroits les plus dépaysants que l'on puisse imaginer. Une véritable forêt de tours et de parois calcaires hérissées d'arbres qui s'accrochent on ne sait comment, protègent une petite plage enserrée entre les falaises. On peut s'y rendre en bateau ... ou à pied, depuis le col de la Gardiole, atteint par une petite route peu signalée depuis la route du col de la Gineste reliant Marseille à Cassis. Quelques dizaines de minutes sur un excellent chemin suffisent pour atteindre ce petit paradis.
Bien sûr, An Vau est une calanque très fréquentée, par les promeneurs, les grimpeurs, les randonneurs au long cours ... et l'été, par les baigneurs amenés par bateau.
Nous n'avions pas pu trouver avant le topo du site, aussi nous choisissons au hasard une tour rocheuse de bel aspect .
Grimper sans topo est stressant, car on ne connaît pas la cotation de la voie où l'on s'engage, et on ne sait pas si "ça passe " ou pas. De plus, dès les premiers mètres, je suis impressionnée par le type d'escalade "à l'ancienne", à grosses prises mais très raide. Le premier clou étant 7 ou 8 m au-dessus du sol, je dois poser un coinceur : voilà bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé !
Plusieurs passages très raides se succèdent, et je continue à compléter l'équipement qui me parait bien trop espacé.
Voilà qu'en plus en regardant en bas je prends Jérôme en flagrant délit de ne pas m'assurer ! J'ai presque envie de descendre mais je repère un joli passage plus à droite pour rejoindre le relais et l'envie revient.
En fait, c'était du 5a mais je ne l'ai su qu'après. C'est vrai que les passages sont assez faciles même si c'est particulièrement impressionnant.
En deux petites longueurs nous terminons la voie, par un superbe dièdre très raide mais mieux équipé (on distingue un grimpeur dans ce passage sur la photo)
. L'anneau de rappel se trouve dans une petite brèche confortable . En grimpant deux mètres de plus, on se trouve sur une plateforme rectangulaire, de 2 mètres carrés, parfaitement plane : c'est le sommet de la tour. Je me mets debout dessus, à la Rébuffat. C'est une sensation très forte, même pour quelqu'un de peu sensible au vertige. La "plateforme" est bien visible sur la photo ci-dessous, au sommet du "doigt", à gauche de l'arbre, en haut de la tour !
Cherchez le grimpeur qui donne l'échelle Je suis debout sur un doigt
D'après le topo que j'ai acheté à mon retour ... cette tour se nomme "Petite Aiguille". Après déjeuner nous allons rendre visite à la Sirène Liautard visible à droite. La voie est cette fois bien équipée et très esthétique, et semble attirer beaucoup de monde depuis que nous sommes arrivés. Nous commençons à nous habituer au style des voies classiques des calanques, avec de bonnes prises assez patinées mais franches, et des murs très raides avec des rétabissements sur de larges plateformes. Ces voies sont des voies "historiques" des calanques, elles étaient déjà très fréquentées à l'époque de Rébuffat, de Livanos ...
Jérôme dans la "Sirène Liautard " . Il abordera bientôt le surplomb, dans le "V" au-dessus de lui.
Un petit tour sur la plage pour terminer ...
Plouf, pas plouf ?
L'heure du retour a sonné, mais nous voilà bien dépaysés par ces deux jours loin de la montagne qui ne "veut" pas de nous !