ardéchoise 2007
Ardéchoise 2007 - La Loire en deux jours
St Félicien , Vendredi 22 juin 2007
Il est 6h25 lors que je franchis le portail de départ. je me suis levée à 4h45, mais quand on y réfléchit bien, par rapport aux dernières sorties de ski, c'est tard ...
C'est mon 4 eme départ pour l'un ou l'autre des circuits de l'Ardéchoise. Cette année je suis toute seule comme une grande. Il fais frais, c'est ce qu'il me faut ...
Je ne vais pas rester seule bien longtemps : une surprise m'attend dans le premier col, la rencontre imprévue avec Valexnico, Dary07, Cri-cri et Nainvert, que je ne connais que grâce au forum de l'Ardéchoise ...Cette rencontre est si plaisante que les deux premiers cols vont passer comme une lettre à la poste !
Je me suis permis de piquer une photo à Valexnico pour illustrer ce moment ...
Après le Cheylard et la rencontre de deux papys dont l'un a 85 ans, les jambes pour pédaler et la langue aussi active que les jambes, j'attaque la magnifique et assez longue montée de Mézilhac. Je me sens en avance, pour une fois je rejoindrai ce col mythique bien avant l'heure du déjeuner ! Je prends le temps d'un échange de photo avec Benny 39 (du forum aussi) mais je ne sais pas qui il est !
La descente qui suit est un enchantement, à cause des vasques paradisiaques de la Volane qui me donnent envie de revenir en été ...
Les deux petits (mais assez raides) cols suivants ne me posent toujours pas de problème. Je ne dépasse toujours pas le 17 km/h de moyenne mais je ne me sens pas entamée le moins du monde. Je m'offre le luxe d'une crêpe à Meyras , je suis ravie, j'ai fait 110 km et tout va bien !
J'ai droit aux remarques des rares cyclos un peu machos qui traînent dans le coin ... "vous la faites toute seule ... quel courage !mais vous n'avez pas peur ?" Peur de quoi ? je cherche encore ...
Les accidents n'arrivent pas qu'aux femmes , comme le prouve le décès d'un cyclo ce vendredi vers Laviolle ...
Quant au courage, je dis toujours qu'il m'en faudrait bien plus pour renoncer à de tels moments de l'existence ...
Il me reste un seul col : mais quel col ... près de 1000 m de dénivelé quasiment d'un seul jet ... la pente est loin d'être extrême, mais ça dure, ça dure ... je trouve de nouveau des compagnons de route, un dont le rythme est proche du mien, puis un avion qui me fait l'honneur de ralentir pour monter un peu en ma compagnie . Les km passés à discuter sont bien plus courts !
Et que c'est beau ...
Enfin, voici le col de la Croix de Bauzon . La fatigue commence à s'accumuler, et je deviens même grincheuse en voyant qu'il me faut monter encore un peu pour passer Le Bez et redescendre à St Etienne de Lugdarès où m'attendent mon mari ... et l'hôtel, la douche et le repas !
Le Bez, Samedi 23 juin
Paresseusement, je profite de la voiture pour me faire remonter jusqu'au circuit . En effet, St Etienne de Lugdarès se trouve 9 km à l'écart et surtout 200 m plus bas. J'ai assez de dénivelé à faire comme ça pour aujourd'hui !
Il fait 6°C avec un petit vent presque hivernal quand je donne mon premier coup de pédale, ce qui n'est pas pour déplaire à la renarde sauvage que je suis . J'attaque tout doucement le col du pendu qui est bien raide, les bosses suivantes sont plus tranquilles, avant une longue descente dans la montagne du Tanargue.
Le Mt Gerbier de Jonc est encore bien loin ... les quelques cyclos qui me doublent ne parlent pas beaucoup ce matin, ils sont gelés .
La lumière est splendide.
A St Cirgue en Montagne, une dame offre du thé bien chaud, c'est un grand moment. Cet accueil fait chaud au coeur , ces gens se sont levés bien tôt et nous attendent dans ce petit vent froid ... au lac d'Issarlès, c'est la soupe au Chataîgne. je fais beaucoup de pauses et ma moyenne est en dessous de tout , mais à quoi bon faire l'Ardéchoise sans profiter de ses plaisirs !
La fatigue accumulée hier se fait un peu sentir, j'ai un coup de barre au pied du Mt Gerbier de Jonc. Tout en progressant lentement vers sa silouhette massive, je suis obsédée par la phrase des manuels scolaires d'autrefois "La Loire prend sa source au Mt Gerbier de Jonc". Alors je m'arrête, et je prend la Loire, qui prend sa source ...
Cette histoire de rengaine qui tournent dans la tête en cas de fatigue me rappelle un grand tour à skis dans les écrins, ou la phrase qui revenait était extraite de la comédie musicale Roméo et Juliette "Vivre, mais c'est se battre, la vie, n'est pas un théâtre !"
Pourtant, arrive le Gerbier de Jonc, et c'est la longue descente sur St Martin de Valamas. La fin de celle ci est très reposante, car très douce, on peut pédaler pour se décontracter.
Montée de ST Agrève/col de Clavière : cette fois la compagnie de manque pas. Je porte un coup au moral d'un cyclo fatigué, en lui avouant que non, St Félicien n'est pas à 28 km, mais à 60 ... il me demande combien j'ai fait de km pour préparer l'ardéchoise, je lui dit 650 km, et je l'achève ... il en a fait 4000 ... ma fatigue s'est envolée, et même si le compagnon du cyclo démoralisé me dit que ST Agrève est un faux plat, je me sens de nouveau à l'aise ...
St Agrève : une pause un peu plus longue, je me sens en terrain familier, presque arrivée. Pourtant il me faudra encore plus de 3 heures pourrallier St Félicien ... je n'ai pas compris comment j'ai mis tant de temps. Je pense que j'ai fait de très longue pauses sans m'en rendre compte (l'allongement de la durée des pauses est caractéristique de la fatigue lors des courses d'alpi un peu longues)
Pourtant je m'amuse jusqu'à la fin : Rochepaule gravi sans arrêt avec une dame très sympa , puis le Buisson et ses orchestres, avec sa terrible côte à 15% et ses lacets qui n'en finissent pas , c'est un peu dur cette année !
Et voilà ... il ne reste plus qu'à se laisser glisser jusqu'à St Félicien , sous les acclamations des spectateurs , toujours au rendez-vous à 17h30 !
Encore une rencontre sympa pour clore l'épisode, celle de Pascal de Voiron , qui vient de boucler l'AVM; bravo à lui !
Merci à tous les bénévoles, pour cet accueil si chaleureux ... bien sûr, je serai au rendez-vous l'an prochain, avec tous ceux que j'aurai pu convertir ...
St Félicien , Vendredi 22 juin 2007
Il est 6h25 lors que je franchis le portail de départ. je me suis levée à 4h45, mais quand on y réfléchit bien, par rapport aux dernières sorties de ski, c'est tard ...
C'est mon 4 eme départ pour l'un ou l'autre des circuits de l'Ardéchoise. Cette année je suis toute seule comme une grande. Il fais frais, c'est ce qu'il me faut ...
Je ne vais pas rester seule bien longtemps : une surprise m'attend dans le premier col, la rencontre imprévue avec Valexnico, Dary07, Cri-cri et Nainvert, que je ne connais que grâce au forum de l'Ardéchoise ...Cette rencontre est si plaisante que les deux premiers cols vont passer comme une lettre à la poste !
Je me suis permis de piquer une photo à Valexnico pour illustrer ce moment ...
Après le Cheylard et la rencontre de deux papys dont l'un a 85 ans, les jambes pour pédaler et la langue aussi active que les jambes, j'attaque la magnifique et assez longue montée de Mézilhac. Je me sens en avance, pour une fois je rejoindrai ce col mythique bien avant l'heure du déjeuner ! Je prends le temps d'un échange de photo avec Benny 39 (du forum aussi) mais je ne sais pas qui il est !
La descente qui suit est un enchantement, à cause des vasques paradisiaques de la Volane qui me donnent envie de revenir en été ...
Les deux petits (mais assez raides) cols suivants ne me posent toujours pas de problème. Je ne dépasse toujours pas le 17 km/h de moyenne mais je ne me sens pas entamée le moins du monde. Je m'offre le luxe d'une crêpe à Meyras , je suis ravie, j'ai fait 110 km et tout va bien !
J'ai droit aux remarques des rares cyclos un peu machos qui traînent dans le coin ... "vous la faites toute seule ... quel courage !mais vous n'avez pas peur ?" Peur de quoi ? je cherche encore ...
Les accidents n'arrivent pas qu'aux femmes , comme le prouve le décès d'un cyclo ce vendredi vers Laviolle ...
Quant au courage, je dis toujours qu'il m'en faudrait bien plus pour renoncer à de tels moments de l'existence ...
Il me reste un seul col : mais quel col ... près de 1000 m de dénivelé quasiment d'un seul jet ... la pente est loin d'être extrême, mais ça dure, ça dure ... je trouve de nouveau des compagnons de route, un dont le rythme est proche du mien, puis un avion qui me fait l'honneur de ralentir pour monter un peu en ma compagnie . Les km passés à discuter sont bien plus courts !
Et que c'est beau ...
Enfin, voici le col de la Croix de Bauzon . La fatigue commence à s'accumuler, et je deviens même grincheuse en voyant qu'il me faut monter encore un peu pour passer Le Bez et redescendre à St Etienne de Lugdarès où m'attendent mon mari ... et l'hôtel, la douche et le repas !
Le Bez, Samedi 23 juin
Paresseusement, je profite de la voiture pour me faire remonter jusqu'au circuit . En effet, St Etienne de Lugdarès se trouve 9 km à l'écart et surtout 200 m plus bas. J'ai assez de dénivelé à faire comme ça pour aujourd'hui !
Il fait 6°C avec un petit vent presque hivernal quand je donne mon premier coup de pédale, ce qui n'est pas pour déplaire à la renarde sauvage que je suis . J'attaque tout doucement le col du pendu qui est bien raide, les bosses suivantes sont plus tranquilles, avant une longue descente dans la montagne du Tanargue.
Le Mt Gerbier de Jonc est encore bien loin ... les quelques cyclos qui me doublent ne parlent pas beaucoup ce matin, ils sont gelés .
La lumière est splendide.
A St Cirgue en Montagne, une dame offre du thé bien chaud, c'est un grand moment. Cet accueil fait chaud au coeur , ces gens se sont levés bien tôt et nous attendent dans ce petit vent froid ... au lac d'Issarlès, c'est la soupe au Chataîgne. je fais beaucoup de pauses et ma moyenne est en dessous de tout , mais à quoi bon faire l'Ardéchoise sans profiter de ses plaisirs !
La fatigue accumulée hier se fait un peu sentir, j'ai un coup de barre au pied du Mt Gerbier de Jonc. Tout en progressant lentement vers sa silouhette massive, je suis obsédée par la phrase des manuels scolaires d'autrefois "La Loire prend sa source au Mt Gerbier de Jonc". Alors je m'arrête, et je prend la Loire, qui prend sa source ...
Cette histoire de rengaine qui tournent dans la tête en cas de fatigue me rappelle un grand tour à skis dans les écrins, ou la phrase qui revenait était extraite de la comédie musicale Roméo et Juliette "Vivre, mais c'est se battre, la vie, n'est pas un théâtre !"
Pourtant, arrive le Gerbier de Jonc, et c'est la longue descente sur St Martin de Valamas. La fin de celle ci est très reposante, car très douce, on peut pédaler pour se décontracter.
Montée de ST Agrève/col de Clavière : cette fois la compagnie de manque pas. Je porte un coup au moral d'un cyclo fatigué, en lui avouant que non, St Félicien n'est pas à 28 km, mais à 60 ... il me demande combien j'ai fait de km pour préparer l'ardéchoise, je lui dit 650 km, et je l'achève ... il en a fait 4000 ... ma fatigue s'est envolée, et même si le compagnon du cyclo démoralisé me dit que ST Agrève est un faux plat, je me sens de nouveau à l'aise ...
St Agrève : une pause un peu plus longue, je me sens en terrain familier, presque arrivée. Pourtant il me faudra encore plus de 3 heures pourrallier St Félicien ... je n'ai pas compris comment j'ai mis tant de temps. Je pense que j'ai fait de très longue pauses sans m'en rendre compte (l'allongement de la durée des pauses est caractéristique de la fatigue lors des courses d'alpi un peu longues)
Pourtant je m'amuse jusqu'à la fin : Rochepaule gravi sans arrêt avec une dame très sympa , puis le Buisson et ses orchestres, avec sa terrible côte à 15% et ses lacets qui n'en finissent pas , c'est un peu dur cette année !
Et voilà ... il ne reste plus qu'à se laisser glisser jusqu'à St Félicien , sous les acclamations des spectateurs , toujours au rendez-vous à 17h30 !
Encore une rencontre sympa pour clore l'épisode, celle de Pascal de Voiron , qui vient de boucler l'AVM; bravo à lui !
Merci à tous les bénévoles, pour cet accueil si chaleureux ... bien sûr, je serai au rendez-vous l'an prochain, avec tous ceux que j'aurai pu convertir ...