C'est encore loin, la mer ?
Dimanche 25 octobre et lundi 26 octobre 2009, Bourg-Les Valence ---> Les Saintes Maries de la Mer
Vélo de route, 139 km et 148 km , 1200 m D+
http://www.openrunner.com/index.php?id=413578
L'idée pour ce début de vacances d'automne : pédaler de la maison jusqu'à la mer (en deux étapes) , se baigner, puis reprendre le train à Arles pour le retour. Mission accomplie !
Dimanche 25 octobre, Bourg-Les-Valence Roquemaure
A 8h30, lorsque nous nous mettons en route, une petite bruine tombe sur Bourg les Valence. Je sais que ça ne durera pas : vers le Sud on aperçoit déjà de belles tranches de ciel bleu ! Et c'est bien par là que nous allons : le Sud quasiment direct . Nous trichons un peu, puisque dès le début le mistral est bien présent, il va nous pousser tout le long.
Pour l'occasion, j'ai ressorti le vélo de voyage, que j'avais utilisé en Suisse. je viens de recevoir en cadeau un Karakorum , bel ensemble de sacoches pour le cyclocamping.
Mais comme cette fois logerons en chambre d'hôtes, je n'ai presque rien à transporter (1 tenue pour le soir, 1 pyjama, 1 maillot et une petite serviette, 1 mini-trousse de toilette) , donc je me contente d'installer une seule sacoche. Tout est modulable, c'est très astucieux et facile à accrocher, avec une grande poignée de transport.
La drôme ... fait pas encore très beau mais ça va venir !
Les 40 premiers km sont assez plats (avec des micro-cols sans nom et sans histoire) , sur des petites routes de campagne que nous commençons à bien connaître. Nous chosissons ensuite de franchir le col du Dévès, avec une courte section dépassant les 5%, le reste étant tout tranquille. Descente puis un puissant MDD (Mistral Dans le Dos) , nous parvenons à La Bégude de Mazenc.
Le changement d'heure nous perturbe, l'estomac n'est pas adapté, et nous avons la dalle à 11h30! Un petit café croissant (mini les croissants, il en faut bien deux par personne!) fera l'affaire, avant d'attaquer le plus haut col du parcours : le col d'Aleyrac (qui n'a même pas une tit' pancarte) à un peu plus de 480 m d'altitude !
J'adore le col d'Aleyrac et ses pentes douces, à la montée comme à la descente. En automne c'est encore plus joli. Il y a une plante dont j'ignore le nom, qui pousse au ras du sol et dont les feuilles prennent une teinte rouge vif du plus bel effet. C'est le dernier col.
Nous pique-niquons sur la place du village à Taulignan ; il y a là un musée de la soie et un magasin qui vend des objets en soie ... même des colliers !
Nous filons maintenant vers les plaines au Nord d'Orange, en passant par Valréas où nous faisons un détour par le centre. quand je dis "nous filons" , ce n'est pas juste une façon de parler, il y a des sections où la sensation est incroyable, lorsqu'on se retrouve à dépasser régulièrement et sans efforts 35 km/h sur le plat, par la simple poussée du vent.
Le théâtre romain : un bâtiment complexe où chaque étage, chaque porte, chaque niche a son rôle
Nous entrons donc dans Orange bien plus tôt que prévu ; cela nous laisse le temps de faire un peu de tourisme et de visiter le spectaculaire théâtre romain, éclairé par les rayons du soleil déjà bien rasant (eh oui, il va falloir s'habituer aux lumières du soir dès 16 heures ...)
Traversée du Rhône Derniers rayns de soleil à Roquemaure
Il nous reste moins de 20 km pour rejoindre notre chambre d'hôte. Le ciel est désormais complètement dégagé, et la campagne prend de fabuleuses couleurs au soleil couchant. Le Ventoux nous nargue. Si je m'écoutais, je m'arrêterais toutes les 3 minutes pour tout photographier !
La chambre se trouve dans un qurtier résidentiel derrière la gare de Roquemaure ; la maison des propriétaires comprend plusieurs constructions indépendantes, dont la chambre et une cuisine dété, tout autour d'une petite piscine . Pour le dîner, nous trouvons une pizzeria grill qui a été reprise par un couple depuis très peu de temps. Ils sont aux petits soins pour nous, et vont jusqu'à nous faire rentrer les vélos à l'intérieur du resto, on n'a jamais vu ça ! En échange nous faisons honneur à leur cuisine, car nous sommes affamés une fois de plus
Lundi 26 octobre, Roquemaure-Les Saintes Maries de la Mer puis Les Saintes-Maries --> Arles
Villa Mandji à Roquemaure
Il est à peine plus de huit heures lorsque nous "décollons". Là encore, une belle lumière baigne les vignes. Nous commençons par nous perdre (un peu) sur une micro-route, avant de rejoindre St laurent des Arbres. Ce village a l'air très joli, mais nous ne nous arrêtons pas : si on veut déjeuner au bord de la mer, iln'y a pas de temps à perdre !
Jusqu'à la mer, il y a presque 100 km, que nous effectuerons avec très peu de pauses (à part à Bellegarde pour les courses). Le début est valloné, toujours dans les vignes ; peu à peu , on sent qu'on approche de la Camargue. A Bellegarde, nous recontrons deux grands voyageurs en vélo couché . ils habitent aux Arcs, en Savoie. Ils ont des Lynx (mais non, ils n'utilisent pas la traction animale, c'est le vélo qui s'appelle ainsi) et leur périple les a mené jusqu'à Tanger.
La dernière partie est assez dure psychologiquement, malgré une vitesse moyenne toujours très encourageante.
Il s'agit de faire 35 km à travers la camargue, presque sans traverser de village, et c'est droit, droit, droit ! J'avoue que j'en ai un peu marre, mal aux pieds, au dos et au cou, avec de nouveau ces petits troubles visuels qui semblent associés à la contracture excessive des muscles du cou. Mais avec ce vent favorable, ces kilomètres défilent vite ...
Et soudain c'est ...
La mer ! (C'est pas de ma faute si je lui ai coupé le casque, il est trop grand)
S'il y a beaucoup de promeneurs, les candidats à la baignade sont peu nombreux. Ici le vent est peu sensible, il fait chaud, et la luminosité est intense. Nous nous installons pour déjeuner sur un banc, face à ll'mmensité bleue.
Une dame se met en maillot et va nager, elle entre dans l'eau sans difficulté apparente. c'est encourageant !
Ce qui est amusant c'est que les touristes en short cotoient de autochtones en anorak ... ça surprend !
Maintenant c'est notre tour. Des collégiens se moquent de Jérôme qui se change avec sa micro-serviette . L'eau n'est pas si froide (17°C peut-être ?) , elle est claire et attirante, et on sent la chaleur du soleil à la surface Ca fait un bien fou !
Après le bain de mer, le café et la glace pour compléter le tableau !
Il est temps de repartir vers Arles, dont une quarantaine de kms nous séparent. Le dernier train (prenant les vélos) est à 18h31, mais il est très lent, il vaudrait mieux attraper le précédent beaucoup plus efficace. Le hic, c'est que cette fois nous serons face au vent dans ces étendues en grande partie dépourvues d'arbres. Nous repartons par la route de Cacharel où nous avons la chance de voir les flamands roses.
Pour le reste, c'est la bande cyclable le long de la grande route. Pour parvenir à maintenir la vitesse à 20 km/h, il faut cette fois faire bien des efforts. Mais on y arrive.
Malgré une crevaison à 16 km d'Arles, nous arrivons avec une heure d'avance. le temps de faire un petit tour dans la ville, de voir les arènes.
Le train comporte un compartiment vélo assez grand et il est facile de les accrocher. Il ne reste plus qu'à allumer les frontales pour les 4 derniers km de la gare jusqu'à la maison !
Finalement, c'est pas si loin, la mer !
Comme disait Plaute, qui était un comique latin (avec tous ces monuments romains il vient à propos celui-là
"En suivant le fleuve, on parvient à la mer " (sacré Plaute! )