PBP (2/4) Un brevet 300 km savoyard
Samedi 28 mars 2015, vélo de route, Brevet 300 km de Grenoble
295 km / 3450 m D+ en 14 h 02, total environ 15h50
Allez, on y va ... le moment est venu pour le second brevet qualificatif pour Paris-Brest-Paris. A noter que pour moi les brevets sont de grosses sorties "en soi" , que j'apprécie pour elles-même et hors préparation ... d'abord parce que je les fait avec une bonne partie de ma petite équipe.
Il faut se plonger dans l'ambiance : je pars vendredi après-midi à Grenoble, où je me balade un peu en ville avec Laurent.
Ensuite je rejoins Anne-Marie pour une excellente soirée chez elle, en compagnie de Valex et Thierry qui arrivent un peu plus tard. On a vraiment passé un bon moment ... Merci encore à David et Anne-Marie pour leur super accueil !
La nuit est bonne ... mais courte ... ces garçons à côté ils faut absolument qu'ils se lèvent à 2 heures du mat pour avoir le temps de péréparer leurs petites affaires ...
128 personnes se préparent au départ, place de Sfax. Ca fait du monde, vraiment beaucoup de monde, sous un magnifique ciel étoilé. Quelle animation ! Avec tous ces phares high-tech, il y a de quoi effrayer les noctambules plus classiques ...
C'est un moment de grandes retrouvailles, ou de rencontres.
Avec des personnes dont je sais que je ne les verrai pas pendant le brevet, comme David, Baptiste, Yann, Lionel, Laurent.
Avec des amis virtuels comme Patrick Gilles, Laurent Moulineau; avec qui les échanges passent plus souvent par les réseaux sociaux, mais je suis contente de les voir !
On va partager un peu la même journée avec une heure, deux heures puis trois ou quatre heures d'écart ...Les premiers arriveront peu après 15 heures ...nous à 20 h ... et d'autres encore bien plus tard ...
4 h 07. Cette fois, on laisse partir le gros de la troupe et on part à un rythme tranquille sur la voie verte. Ca me va bien. Je trouve souvent dur ce départ sur le plat, où il faut rouler en groupe dans le noir en évitant les racines et les cyclos. Là notre petit groupe de 5 se met en place , avec Robert, Franco, Valex et Thierry .
Bientôt nous sommes à Vinay, un premier contrôle avec une question secrète et on attaque le Col de Toutes Aures ... le jour se lève déjà .. le ciel est limpide et la température descend de plus en plus ...
La descente de l'autre côté va être très fraîche. Je n'ai pas de veste thermique mais je suis plutôt bien couverte ... à part mes jambières qui avaient tendance à glisser au départ ce qui me gelait un bout de cuisse, je suis parée pour affronter les faux plats descendants à 50 km/h le long des champs givrés !
Mes petits copains sont un peu gelés, plus que moi, il faut dire que plusieurs d'entre eux roulent plus doucement que d'ordinaire ou marquent une pause en haut des bosses, pendant que je m'emploie à ne pas perdre de temps, ce qui réchauffe. Ils auraient pu aller faire le raidard de Virieu en attendant, mais bizarre ma suggestion n'a pas eu d'échos ;-)
Même Valex ne parle presque plus, c'est dire s'il est gelé.
Ils commencent donc à penser café, autour du kilomètre 100, et franchement ce n'est pas de refus. On trouve notre bonheur aux Abrets. Avec même le luxe d'être au soleil, il fait presque doux.
Après Les Abrets, nous entrons dans une section très peu connue de la plupart d'entre nous, même si je suis déjà passée devant la cascade de Glandieu. C'est un peu un paradis du vélo facile, sur petites routes calmes. J'ai trouvé ce coin super joli. Il faut un peu d'attention pour suivre le parcours, ça fait partie du jeu.
On passe au chateau d'Andert, défendu par un petit passage à 14% (c'est à cause du pneu dans ma sacoche que je suis à 6 km/h là ? )
Les petites routes s'enchaînent jusqu'aux environs de Culoz, tandis que le soleil se voile rapidement de nuages très gris qui ne voudront plus nous quitter.
Nous voici maintenant mûrs pour le morceau de choix : la grimpée du Col du Sapenay.
Avec plus de 600 m de dénivelé, et 7% de pente moyenne, c'est une vraie grimpée de col.
Dès le début elle me plaît. Bon, le vélo est un peu chargé quand même (deux bidons, pneus et chambres, lampes, vêtements, nourriture) mais je trouve un rythme convenable. Franco et Robert se sont envolé. Thierry, dont c'est le premier 300 km , est à la peine dans ce type de terrain (il roule fort bien sur le plat et le vallonné) et Valex l'accompagne. Je trouve même des compagnons de grimpée pour l'occasion. La vue sur le lac d'Aix les bains est magnifique !
Autant il fait chaud pendant la montée (je dois enlever le maillot manches longues) autant ça caille en haut sous un ciel assombri avec un peu de vent.
Une fois le regroupement effectué, on s'élance, habillés de nouveau en mode hivernal, dans la partie qui suit, globalement descendante mais avec quelques petits coup de cul qui font mal aux jambes. On arrive ainsi au km 180 ... et maintenant on arrive dans les Bauges, où c'est l'inverse : une partie globalement montante avec quelques descentes très roulantes.
Par contre on doit passer par une section assez fréquentée sur de grandes routes, avec des pourcentages assez élevés et ça grimpe tout droit.
Au fur et à mesure de la montée, les routes redeviennent calmes. Nous commençons à être un peu inquiets en ce qui concerne la meteo. Visiblement, il pleut déjà sur certains sommets. Je me concentre comme à la sortie Team Mont Ventoux :-) Pas de pluie sur nous pleeeease ....
Voir marqué "Col du Frêne 20 km" est un peu décourageant mais heureusement il y a de bonnes sections très roulantes. A l'épicerie de Lescheraines, on a trouvé du coca, et pour certains du chocolat, pour moi des babybels :-)
J'aurais bien ramené une tomme des Bauges, mais il fallait encore passer le col ...
Nous arrivons enfin au Col du Frêne, et découvrons la vue magnifique sur la vallée de l'Isère. Dommage que le ciel soit si gris et terne ... mais pour l'instant ça tient toujours ... avec parfois trois petites gouttes de pluie.
A St Pierre d'Albigny, il faut emprunter de petites routes pour gagner le fond de vallée. On hésite avant de descendre, on se rassemble et on retourne dans un hameau pour voir si on n'aurait pas raté une bifurcation. Malheureusement en traversant le hameau, à très basse vitesse, Thierry coince sa roue entre deux pierres et fait une chute avant ... où il laisse une dent :-( Il a aussi la lève bien entaillée.
Le bonhomme est costaud et il repart courageusement pour terminer sont premier 300.
La section qui suit, bien que roulante, n'est pas ma tasse de thé, jamais facile pour moi. Il s'agit de suivre de longues lignes droites ... je me mets dans les roues ...et j'essaye de tenir ... mais avec le vent de face (on en prend toujours un peu même à l'abri) ... c'est dur. On roule entre 30 et 35 km/h
Je commence à décrocher ... revenir ... décrocher ... revenir. Je me rends compte que je fais autant d'effort que si je grimpais un col au chrono ! Je dois le dire à Valex, qui réduit sa vitesse de 2-3 km/h pour me fournir un abri.
A Pontcharra, on retrouve Jean-Philippe, et d'autres randonneurs. On fait un groupe pour le retour. Il est assez long, avec beaucoup de petites bosses et aussi de feux rouges. La vallée du grésivaudan est très urbanisée, du coup la parcourir entièement n'est pas très drôle, même s'il y a très souvent des bandes cyclables.
Il fait nuit quand on arrive à Grenoble, efficacement guidés par Jean-Philippe, l'organisateur du brevet. Il fait même très nuit ... il est 20 h ... il pleut un peu .. les rapides sont arrivés depuis plus de 4 heures déjà ...
Jean-Philippe me propose un thé avant de repartir, ce que j'accepte volontiers. Voilà donc le second brevet de la série validé, avec un beau parcours assez montagneux, vraiment super les 4/5 eme du temps ... évidemment le retour en vallée est moins drôle que le reste mais c'est un peu la situation de la ville de Grenoble qui veut ça. Encore qu'une belle piste cyclable digne de ce nom reliant Grenoble à Pontcharra serait assez commode !
Une belle aventure humaine aussi, avec une équipe toujours au top : c'est une dimension pour moi essentielle dans les brevets , où l'on n'est pas classé mais juste limité en temps : le but devient de faire en sorte que tout le monde, dans la bande de copains, soit finisher. Bien sûr il faut se grouper en fonction du niveau , car les écarts peuvent être très importants d'un petit groupe à l'autre !