AVM ??? ou plutôt Avaries Variées de Matos !
Dimanche 24 juin 2012, vélo de route, Ardèche, 250 km, 4316 m D+ en 13h21 de selle(moyenne roulée 18,7 km/h) (total environ 16h30 ...)
L'AVM en jaune ... mon retour qui shunte la fin, en pointillés rouges
2h50
Dans la nuit étoilée, je quitte mon domicile en voiture (ce qui fera demander le soir, à mon voisin qui m'a entendue partir : "combien de kilomètres ?")
Le moment est venu de m'attaquer à un projet que je garde depuis longtemps dans un coin de ma tête : l'Ardéchoise Vélo Marathon, que je ne ferai pas le jour de la course, les barrières horaires étant infranchissables pour moi. Ceci dit rien ne m'empêche de m'y coller une semaine plus tard !
Le bentrider de l'équipe partira comme moi de ST Félicien, et Laurène dort au Cheylard et viendra à notre rencontre pour une jonction sans temps mort.
Malgré la belle journée qui s'annonce, je suis un peu "en panne" d'élan ce matin (ou cette nuit) ,car je n'ai pas réussi à dormir plus de deux heures !!!! A l'idée de devoir me lever à 2h15 je ne pouvais pas m'endormir ... du coup j'ai la tête embrumée, l'impression de me sentir faible et l'envie de retourner me coucher
Mais la fidéliité à moi-même a raison de ma torpeur Et puis j'ai assez fait de pub pour cette "Ardéchoise Vélo marathon" pour recruter du monde !
3h45-8h St Félicien-Mézilhac
Oui je sais on ne voit rien ... c'est Nozières
Le démarrage se fait dans la nuit claire et étoilée. Il fait 11°C, c'est plutôt agréable, cela descend à 9°C aux premières lueurs du jour, à la descente sur Lamastre. C'est frais, cela demande de mettre un coupe vent dans les descentes.
La jonction avec Laurène se fait un peu plus tard qu'espéré , un peu après 6 h au-dessus du Cheylard .
L'idée, c'est que tandis que nous prenons le menu complet (ll'Ardéchoise Vélo Marathon , 280 km, 5400 m D+) , Laurène prendra le plat principal et le fromage, allant du Cheylard au Cheylard avec la boucle de la Barricaude et celle des Sucs. En effet elle n'a presque pas roulé cette année, et l'AVM lui donne des cauchemards surtout le départ bien avant l'aube. .
Là c'est déjà mieux
En attendant elle a eu quand même l'apéro avec une petite remontée pour aller nous chercher.
Superbe la montée de Mézilhac !
Un curieux ballet se met en place pour un moment : montée, les deux miss devant, le monsieur derrière. Parfois je laisse Laurène me prendre 100 m ne voulant pas me griller. Descente, l'inverse (mais Laurène me devance quand même) .
C'est quoi là-bas c'est le Gerbier de Jonc ?
Bon faudrait que je commence à me réveiller !
Le soleil est là, Mézilhac est merveilleusement agréable à remonter. Un peu avant 8h du matin, nous basculons sur Antraigues.
Laurène un peu plus tu me cachais le Gerbier de Jonc !
Je suis surprise de voir qu'on a mis si longtemps à atteindre Mézilhac : l'an dernier, j'avais mis 3h30, là 4h05 !!! Il faut dire que sur "les Sucs" en 2011, on avait fait avec Cricri le meilleur Col du Buisson de notre vie , sous la pluie battante Aujourd'hui il y a aussi la partie de nuit et quelques pauses ... pas grave !
Pas de quartier on tourne à gauche à Mézihac !
8h-12h Mézihac-Gerbier de Jonc
Ca déroule ! Je commence enfin à sortir de cette fatigue qui curieusement n'a jamais affecté mes jambes, que ma tête. Nous trouvons de l'eau à Burzet et Laurène se paye une quiche (lorraine ) J'aime beaucoup la Barricaude, c'est seulement ma troisième visite. Il y fait assez bon, environ 24 °C avec de bons passages ombragés. Sur le haut, on récupère le petit vent de Nord, qui va empêcher pour un bon moment la chaleur de nous écraser. La route est magnifique.
Début de la montée à la Barricaude
Une brume de chaleur se forme à nouveau sur l'objectif
A 12h, nous débarquons au Gerbier de Jonc où règne une incroyable effervescence : marchés, boutiques avec des peaux de bêtes, promeneurs sur le caillou et des dizaines motos Nous achetons des fruits appétissants (abricots, cerises) pour manger de suite et compléter l'ordinaire, puis démarrons la boucle des Sucs.
Très fleuri là-haut !
Lorène, sa quiche lorraine et le Gerbier !
Photo spéciale Jean-Luc (jlbvelo) , on mange des fruits !
Je remarques qu'il est midi, exactement comme l'an dernier, et je me dis qu'on pourrait, en allant vite, finir à 20h15, mais en autonomie ce sera plutôt 21h, 21h30.
12h-15h (!!!) Gerbier de Jonc-Chanéac
Les Sucs c'est parti !
Col de la croix de Boutières
C'est là que les choses vont commencer à prendre une tournure imprévue.
Il fait bon, les petites bosses des Sucs s'enchaînent agréablement, quand Cisou abîme son pneu sur une irrégularité de la route. Il présente maintenant deux hernies(pas Cisou, le pneu) . Une tentative de réparation/protection au col du Vialard, se soldera par une crevaison + pneu explosé deux kms plus loin.
Une seule solution paraît viable : que Laurène descende au Cheylard chercher sa voiture et le ramener. Quant à moi ... je continue seule !
Je rejoins donc Chanéac et je constate qu'il est très, très tard , plus de 15h alors que l'an dernier j'étais passée peu après 14h. D'autre part, je m'attendais à trouver la chaleur pour le col de l'Ardéchoise. Mais là c'est carrément le FOUR. la température prend 12 degrés d'un coup le temps d'envoyer un SMS à Cricri pour dire qu'il fait 34°C, il fait déjà 37°C !
15h-17h45 Chanéac-St Julien Boutières
Je m'arrose avec l'eau de la fontaine mais ne sais pas si elle est potable. Personne dans le coin. Je repars avec un demi-bidon et ça va m'angoisser jusqu'au bout. Le miracle, c'est que la partie la plus raide est à l'ombre, une ombre bouillante mais ombre quand même.
treynas ? Je traînasse un peu ... c'est vrai
Je fais cette montée dans un état un peu "second", je sens mes préoccupations habituelles s'éloigner, et mon esprit se concentrer sur la prochaine tache d'ombre. Les jambes ne vont pas si mal ... mais je dois monter très lentement sinon je vais entrer en ébullition ! Je suis vraiment un animal inadapté à la chaleur je traverse des phases "émotives" , je ne vais pas pleurer quand même, ça va me déhydrater
Pas d'eau potable à Borée (robinet en panne) , je fais le plein dans un bar où je bois un coca en plus, un soulagement inestimable.
Cisou m'appelle, il va prendre le vélo de Laurène (un vélo droit, c'est héroïque de sa part !) pour rentrer à St Félicien ! Il va partir un peu avant mon arrivée de St Martin de Valamas, et m'attendra en haut de la montée de St Agrève.
De l'eau !!!
Une longue descente m'attend, interrompue par une petite bosse sois le lac de St Martial ... juste au début de cette bosse, l'horreur ... plus rien dans les jambes ... puis ça repart, ouf ! Par bonheur, ces deux kms de montée sont tout à l'ombre !
A St Martin de Valamas commence la longue et douce montée de St Agrève, l'antepénultième la journée (j'ai vérifié le mot dans le dictionnaire ) Ca ne va pas si mal , j'ai un peu faim, mais il me reste deux trois bricoles. Comme je vais faire le plein à St Julien Boutères, je peux donc boire. En remettant le bidon en place, je provoque un décrochement de ma batterie de lampe, qui devait être mal clipsée sur le cadre ... elle pendouille à son câble, va taper dans la roue ... gros bruit ... un rayon cassé net .
17h45 -20h30 St Julien-St Félicien
Je suis en colère contre moi-même ... j'étais si près de réussir il me restait juste un bout de Boutières et c'était bon ...
A 500 m de St Julien!!! Je marche jusqu'au village, pas facile car je ne sais pas quoi faire du rayon qui tape dans la roue. Le tétéphone ne passe pas mais j'ai la chance de trouver de sympathiques habitants du coin qui me remontent à St Agrève en voiture, où je retrouve mon compagnon de route. Là haut il enroule le rayon, puis descend direct via Lamastre pour rejoindre la voiture.
Je tente le stop, ça ne marche pas. Un VTTiste me demande ma pompe, je lui prête, il regarde ma roue, trouve un moyen d'écarter encore plus les mâchoires du frein avant et me dit que je peux descendre en vélo, ce que je fais prudemment et lentement avec seulement le frein arrière, c'est une descente très douce. Je continue vers St Félicien encore 11 km après Lamastre, l'histoire se termine en voiture à 9 km de l'arrivée.
Je pouvais peut-être récupérer un vélo rose pour finir ?
Il n'était surement pas impossible de finir (avec prudence en descente) mais
- je serais arrivée bien trop tard (nuit + 1 seul frein, ça devient dangereux)
-j'avais shunté st Julien St Agrève en voiture donc c'était déjà rapé !
- l'incident avait cassé l'élan !
D'ailleurs je ne suis que modérément déçue car j'ai tout de même bouclé un bien beau circuit de 250 km tout rond et mon troisième "plus de 4000 m D+". Et j'ai connu finalement, en deux ans que très peu d'incidents du genre (en dehors des crevaisons, juste une casse de patte de dérailleur) pour autant de sorties ...
Ca m'apprendra à mal vérifier l'attache de mon matériel.
D'autre part même sans ce dernier incident, on aurait fini très tard, ma fatigue aurait fini par me plomber pour de bon et on aurait terminé au mental et très tard .
Autant dire que j'ai bien dormi cette nuit (on peut même dire 9h de coma profond !!!)