UN JOLI BUT
Dimanche 15 octobre, Diois
Comment "prendre un but" sans qu'il soit question d'échec d'aucune sorte ?
En se promenant dans le Diois, où bien des sommets portent le nom de "But" (But de St genix, But Sapiau ...)
Après une matinée d'escalade à Saou (la ceyte Ouest) le samedi 14, avec quelques jolies voies assez longues comme "La Christophe" (5c) "Pour une poignée de huguenots" (5c) , ou un peu plus engagée "SOS amitié" (5c+) , nous avons décidé d'aller profiter du soleil et des couleurs d'automne le dimanche sur une arête Sud du Diois.
Notre objectif était donc le "But Sapiau" . Son nom qui respire la campagne et le début de siècle (je ne sais pourquoi Sapiau me fait penser au sarrau de l'écolier d'antan) m'avait attirée, mais également le côté sauvage et terrain à chamois de son arête Sud.
Le départ se fait non loin de Chamaloc, où coule la limpide Comane, canyon d'initiation et lieu de baignade estivale bien connu dans le coin. C'est près d'un pont sur ce ruisseau qu'on se gare, après 2-3 km de route forestière. C'est encore cette route déserte que l'on continue à pied pendant une bonne heure (un peu fastidieux) pour parvenir facilement au col du pré - encore faut-il savoir qu'on y parvient - . Nul balisage en ces lieux en effet, seule la découverte de la vue sur le glandasse laisse penser qu'on est au col.
Les vautours nous accompagnent quasiment tout au long de la balade, le soleil aussi, et la chaleur est même pénible !
Après une cloture, on continue sur une trace le long de l'arête ; on parvient au gouffre du But Sapiau : rien de très spectaculaire car les feuilles en comblent partiellement l'orifice. Mais lorsqu'on y jette une pierre, on frissonne en attendant l'impact qui ne survient que plusieurs secondes après.
Après un petit détour raide et boisé à gauche, on reprend la croupe, toujours très raide. Elle devient une arête, pas vraiment vertigineuse grâce aux pentes modérées à main gauche. Des chamois s'amusent dans les ravins ou les pentes boisées.
Lorsqu'on bute sur les rochers, il faut ignorer une trace de chamois exposée à droite, et grimper un peu à gauche. Une petite traversée herbeuse délicate, puis une pente d'herbe suspensue raide mais assez commode, amène au sommet. Comme à Bure, le contraste est frappant car c'est l'immensité des hauts plateaux qui s'étend devant nos yeux, après un long moment passé en terrain escarpé.
La descente qui emprunte d'anciens sentiers coupant la route réserve quelques surprises : il n'est pas toujours évident de rejoindre la route tant le terrain est raviné!
Une dernière sente improbable s'enfonce dans une végétation touffue et sombre, et nous amène ... à 30 m de la voiture.
En somme, une belle réussite que ce but !