Les aventuriers des Arches Perdues

Publié le par renarde1

Dimanche 14 juin 2009, Le Grand Manti, randonnée alpine, 850 m D+ .

Depuis la sortie du livre de Pascal Sombardier , Chartreuse Inédite , avec la photo d'une arche spectaculaire sur la couverture, les Arches Hunters (chasseurs d'arches) s'activent dans les massifs préalpins. Certaines arches sont impressionnantes, mais d'autres sont petites, peu visibles et difficiles d'accès. La chasse à l'arche demande donc d'être un peu chamois sur les bords.

L'objectif de la balade d'aujourd'hui était double : trouver un accès direct au Grand Manti, entre la monstrueuse falaise et le Pas du Fourneau, et repérer les arches du secteur.
Pour ce faire je renoue avec le "lever tôt". Rien d'horrible cependant, seulement cinq heures, il fait doux et presque jour quand je pars de Valence. C'est un plasir de retrouver une grande partie de notre team de ski de rando !


C'est ici qu'il faut trouver un passage

Après une traversée puis une montée bien raide en forêt, nous débouchons en plein soleil. Déjà bien chaud, le soleil. Les falaises de Chartreuse , au relief complexe, se dressent au-dessus de la prairie.  La seule chose que nous savons, c'est que quelqu'un est déjà passé par là sans corde ! Pour une fois, pas de topo, pas de description internet, on fait de l'exploration !



L'herbe devient de plus en plus raide et le piolet que nous avons emporté est bien agréable ... si quelqu'un pouvait nous voir, il nous dirait que non, le Mt Blanc, c'est pas par là ; et pourtant, le piolet dans l'herbe, c'est top !
Nous arrivons bientôt au pied d'un cirque et les équipes se scindent pour aller explorer les possibilités, avant de se regrouper. Nous allons d'abord voir une vire en direction du Sud où nous découvrons une arche magnifique. Y accéder, et surtout en redescendre, est délicat et exposé. Après avoir jeté un oeil, je trouve ça trop risqué et je rejoins Laure qui a trouvé de quoi faire une pause à l'abri d'un petit arbre !
 
Coin sympa pour la pause                                                     C'est par là ou bien ?


Au-delà de l'arche, de toute façon, ça ne passe plus ; il faut trouver un moyen de monter à l'étage supérieur.

Nous avisons un couloir d'aspect "praticable" situé avant l'arche. Antoine y monte avec la corde; je tente cette cheminée en solo, mais je ne m'y sens pas du tout à l'aise, pas du tout. Le passage est raide, herbeux et gras, avec des prises qui ne tiennent pas. Je ne tarde pas à faire une queue de vache sur la corde pour m'y attacher (eh oui, on avait aussi les baudriers et un peu de matos) . mais je continue à stresser, j'ai peur de faire partir des pierres, ou de déséquilibrer Antoine si je chute.
D'autant que plus haut, c'est le but ! Il y a un passage difficile improtégeable ... il faut redescendre. Heureusement que j'ai l'aide de la corde ... les cheminées , c'est vraiment pas ma spécialité ....

On plie la corde, on abandonne la cheminée (juste à droite d'Antoine sur la photo)

Du coup, on retraverse la vire vers la droite pour trouver un autre cheminement. Là, nous assistons à un spectacle insolite : une maman chamois aide son petit à franchiir un ressaut, puis s'apercevant de notre présence, elle le plante là et s'enfuit vers le haut en franchissant plusieurs passages de 5 ! On espèrer qu'elle est allée le retrouver ensuite ...

Nous franchissons un mur à bonnes prises, puis une dalle délicate, sans s'encorder, qui me paraît plus facile que la cheminée malgré l'exposition. Le rocher est sain cette fois.
Nous découvrons une autre arche, de forme verticale.


Vire du déjeuner (en haut )
Plus haut, nous effectuons encore deux tentatives pour franchir une arête ; suit une vire superbe et ombragée qui sera idéale pour déjeuner ! 
 
Vers l'arche tunnel                                                                  Quel drôle d'animal de pierre !

Encore un petit ressaut boisé où les mains sont utiles, et une derniere pente en plein soleil (34° à Grenoble ce jour !!!) nous mène à la crête par un petit goulet. Juste en dessous, il y a une arche double, de type tunnel, que nous allons visiter.

Il nous reste à traverser les crêtes vers le pas du Fourneau. La progression n'est pas rapide car on traverse des lapiaz et il faut continuellement monter et descendre. Mais la flore est superbe (pensées, anémones, gentianes, myosotis et même muguet !!!) et les points de vues vertigineux aussi.

Le Caïman

Le pas du Fourneau n'est pas très simple à descendre, il comporte plusieurs passages raides et parfois terreux où il faut se méfier; le reste est raide et c'est avec soulagement qu'on rejoint le sentier de l'aller dans sa partie plus ou moins horizontale. Par contre l'ambiance de ce pas est magnifique elle aussi, on y trouve des cirques de rochers impressionnants et l'étrange rocher du Caïman ; le Pas du Fourneau est donc plutôt à conseiller à la montée.

Une impressionnante chaleur sévit dans la vallée du Grésivaudan. Pendant l'heure de retour en voiture, je fantasme allègrement sur : le coca (fantasme aussitôt réalisé car j'en ai bu 1/2 litre sur l'autoroute , c'est pô bien ! ) et la piscine (fantasme différé jusqu'à 19h puis réalisé mais c'est tellement bon je crois que je vais recommencer dans le noir !)


Publié dans randonnée

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
Au risque d'être banale derrière tous ces commentaires, qu'est ce que c'est joli, non, joli ce n'est pas assez : c'est trop beau !!!<br /> <br /> <br /> Property Links
Répondre
R
<br /> C'est trop beau à trop d'endroits !!!<br /> <br /> <br />