Le Vieux Chaillol
Dimanche 16 janvier 2011, ski de randonnée, Le Vieux Chaillol (3163 m) , 1553m D+
Montée 4 h , descente 1h , pauses 45 mn
Voilà une belle classique que je n'avais jamais parcourue ! Si ce dimanche,la décision est prise depuis plusieurs jours de faire du ski, le choix de l'objectif reste délicat. L'idée est que si les conditions de neige ne sont pas extraordinaires , par contre les prévisions météo sont excellentes. Le choix de l'objectif doit donc privilégier le paysage par rapport au ski.
C'est ainsi que nous nous décidons pour ce Vieux Chaillol, belvédère incontournable avec une vue à 360°, et facile à skier.
Croyant voir 4 h36 sur le réveil , je me lève (heure de lever prévue à 4h45) et comprend vite que c'est une demi-heure trop tôt ... il était 4h06 en fait.! (Je ne laisse quasiment jamais sonner le réveil ; j'ai un espèce de réveil interne qui me réveille en général cinq minutes avant l'heure
) Mais bon trop tard pour me recoucher !
Du coup je fais le trajet sans prendre l'autoroute jusqu'à Grenoble, où je retrouve ma team, Alain, Laurence et Laurent . Nous rejoignons Jean-Philippe, venu d'Embrun , à Chaillol Station ; les premiers rayons du soleil touchent les sommets, il fait un temps magnifique et pour l'instant, relativement frais.
La (longue) balade commence sur les pistes de la petite statin de ski , peu avant son ouverture, puis on rejoint plus ou moins le tracé de l'itinéraire d'été. Aucun problème d'enneigement (agréable pour un mois de mai ) .... il y a juste un souci sous le réservoir, celui-ci déborde et il faut traverser une sorte de chenal avec une grosse dizaine de cm d'eau coulant sur de la glace
A pied bien sûr, pour ne pas mouiller les peaux, et chacun y va de sa technique pour ne pas trop se mouiller les pieds !!!
Laurence arrive à la première pause. On n'est pas seuls sur les pentes du Chaillol ...
Un passage technique sur une neige gelée et ravagée par les passages de la veille, précède des pentes plus calmes. Laurence, en manque de sommeil, nous demande de ne pas l'attendre, elle s'arrêtera au Col de la Pisse et poursuivra même un peu plus haut avant de descendre tandis que nous continuons notre périple.
L'objectif final, encore 800 m D+
Une longue traversée nous attend, pour se porter au pied de l'édifice sommital tout en rondeurs. Il n'y a pas de difficultés particulières si ce n'est la longueur, et un peu aussi, l'altitude.
Après l'aisance du début (dans les passages techniques, je suis bien en général), j'accuse un petit coup de mou vers 2700 m , qui me vaudra quelques minutes de retard sur mes compagnons . Fatigue due à une petite atteinte virale (j'ai la voix cassée et les bronches un peu irritées) ou altitude, je ne sais pas. Je retire les couteaux car avec eux, la neige botte, et ça améliore les choses.
Laurent, en janvier, à 3000 m ... comment sera-til habillé en juin !
A part le léger ralentissement ça déroule quand même, avec un paysage qui devient de plus en plus vaste ... on voit jusqu'au Lubéron ... toutes les hautes Alpes, le Vercors, le massif central ... une bosse blanche après l'autre, nous voilà au sommet . Il y a un bon vent frais, ce qui contraste avec la chaleur des pentes : nous ne nous y attarderons pas trop. Juste le temps de reconnaître et nommer les sommets, pas si facile tant il y a de montagnes partout !!!
Des montagnes partout !!!!
La mer , c'est par là
La descente offre à peu près toutes les neiges qui existent sauf la meilleure et la pire . c'est technique car il faut bien chercher le meilleur passage ! En partie haute il y a en effet des zones vitrifiées inskiables(seul Laurent osera un virage dessus !!!) et d'autres en bonne neige froide, mais elles sont étroites !
Là je n'ai pas oublié les lunettes ... heureusement !
En dessous ça change tout le temps : neige frittée, croûtée, lourde ou poudreuse ! Un vrai livre d'exemples pour le vocabulaire sur la neige
On se retrouve vite dans les pentes très chaudes, abritées du vent : tout le monde quitte les vestes !
On termine dans un boarder-cross en bon état (pour les novices, en ski de rando on nomme ainsi une zone peu large entre rochers, arbres , où les skieurs passent plus ou moins au même endroit et finissent par creuser des reliefs assez ludiques ) avant de re-franchir le chenal, avec une belle gerbe d'eau pour certains
La zone grise derrière Jean-Phi, c'est le chenal, avec 10 cm d'eau mêlée de glace : ski nautique en descente !
Derniers virages dans la petite station bien animée où la phrase que je retiens est "maman, j'ai trop chaud !" ... en effet en ce début d'après-midi, à 1600 m c'est vraiment le printemps ... les enfants habillés pour le ski étouffent ! pendant que leurs grandes soeurs batifolent bras nus aux terrasses des cafés
Pas mal pour un mois de mai cette rando sans portage !