Plateau de Bure, le Dévoluy insolite

Publié le par Brigitte

Lundi 13 avril 2015 , ski de randonnée, plateau de Bure par la Combe Ratin, 1100 m D+

Un lundi au soleil ! Jérôme a posé un jour de congé, et dimanche soir, nous allons dormir dans le massif du Dévoluy, avec l'idée de monter en ski de randonnée sur le plateau de Bure.

Il a été compliqué de réserver deux place en gîte d'étape, car presque tous sont fermés à cette saison. Mais nous avons fini par trouver à St Disdier en Dévoluy (la Ribière) . Nous y sommes seuls ce dimanche soir, un luxe car il y a 24 places et une grande salle commune où l'on peut étaler toutes nos affaires ;-)

Un coin qui donne envie d'y retourner avec des copains, les activités possibles ne manquent pas dans ce massif très calme ...

le Pic de Bure : l'itinéraire est dans un vallon caché à droite du pilier

le Pic de Bure : l'itinéraire est dans un vallon caché à droite du pilier

Le monument en hommage aux victimes de l'accident de téléphérique

Le monument en hommage aux victimes de l'accident de téléphérique

On reprend un peu la voiture pour se garer au parking du téléphérique du Pic de Bure. C'est un des plus hauts départs du Dévoluy, à une altitude de 1500 m environ. Il est même possible de monter plus haut encore, par une courte piste, assez bonne mais bien raide.
L'endroit est un peu triste avec le monument en hommage aux 21 personnes décédées dans l'accident de téléphérique, survenu en 1999.
Ce téléphérique n'est pas public, il dessert l'observatoire astronomique situé sur le plateau à 2500 m .

A l'aller, nous faisons le choix de rejoindre le fond du vallon , situé dessous. Au bout de 15 mn, on peut mettre les skis, et c'est parti !

 

Après 15 mn de marche, on chausse les skis dans les bois , dont on sort assez rapidement
Après 15 mn de marche, on chausse les skis dans les bois , dont on sort assez rapidement

Après 15 mn de marche, on chausse les skis dans les bois , dont on sort assez rapidement

La station de Super Dévoluy se camoufle dans le paysage ... on distingue en revanche la gare inférieure du téléphérique.

La station de Super Dévoluy se camoufle dans le paysage ... on distingue en revanche la gare inférieure du téléphérique.

Les deux premières heures se déroulent dans un terrain assez facile qui néanmoins, dénivelle régulièrement.

Après le passage d'un collet à 2048 m, on aperçoit le passage délicat de l'itinéraire : une traversée au dessus d'une barre rocheuse de plusieurs mètres, qui voit très peu le soleil ; la neige y est donc bien gelée, et le restera.

On met les couteaux, on enlève même les cales pour être plus stables. C'est un peu stressant mais ça accroche plutôt bien ... au dessus , on retrouve un terrain légèrement moins raide, et  moins exposé en cas de dévissage (mais il y a quelques cailloux dans l'axe tout de même et la pente est longue) .

Tout se passe bien jusqu'à ce que Jérôme rate une conversion en terrain raide et perd l'équilibre.
Ce type de chute en montée est très courant en ski de rando, l'autre solution est de passer à pied en crampons dès que le terrain est raide ou exposé ... mais on hésite souvent ... ou on se décide trop tard ...

Je suis devant à ce moment, je crois qu'il va se redresser mais je le vois glisser dans la pente (Ca fait très peur)

Heureusement l'un de ses skis se plante à l'arrière dans la neige avant qu'il aie pris de la vitesse, et le voilà immobile et bien coincé car il n'ose plus bouger. D'ailleurs, je lui dis de manière très autoritaire ;-) de ne pas bouger d'un iota ... car j'ai besoin d'une bonne minute pour redescendre prudemment me mettre en dessous de lui le temps qu'il se remette debout.

Je bénis à cette minute mes années de ski de rando en pente raide , de conversions dans des pentes foireuses et exposées ... le corps en garde la mémoire ...  ça aide bien !

Ouf, nous voilà reparti et je cherche un moyen de sortir du passage sans que Jérôme fasse une conversion ... on vise une petite zone herbeuse qui sauve la mise ... et moi je merdouille un max pour monter dessus parce que je tremblote un peu :-)

La suite est plus tranquille, de plus en plus ensoleillée. Bientôt un long replat, et c'est le four des pentes terminales

Avant le col 2048 m , c'est une montée paisible (pas de photos dans la partie délicate !)
Avant le col 2048 m , c'est une montée paisible (pas de photos dans la partie délicate !)
Avant le col 2048 m , c'est une montée paisible (pas de photos dans la partie délicate !)
Avant le col 2048 m , c'est une montée paisible (pas de photos dans la partie délicate !)

Avant le col 2048 m , c'est une montée paisible (pas de photos dans la partie délicate !)

Sous le collet 2048

Le passage délicat (en traversée) encore bien gelé lors de notre descente vers 13h - 13 h 30

Le passage délicat (en traversée) encore bien gelé lors de notre descente vers 13h - 13 h 30

On débouche bientôt dans l'ambiance irréelle de l'observatoire à 2550 m ... derrière nous , la sublime vue sur les Ecrins et devant, les radiotéléscopes qui tournent sur leur axe par moment. C'est assez magique. La lumière est éblouissante, impossible de retirer les lunettes.

Le plateau est très vaste et il est facile d'en atteindre le point culminant, le sommet du Pic de Bure, à 2708 m, par contre cela prend du temps car il y a de la distance. Mais aujourd'hui on en restera là . Le soleil tape très fort et il faut redescendre avant que la neige "pourisse". 

Un final insolite ...
Un final insolite ...
Un final insolite ...
Un final insolite ...
Un final insolite ...

Un final insolite ...

L'ambiance du plateau et l'observatoire
L'ambiance du plateau et l'observatoireL'ambiance du plateau et l'observatoire

L'ambiance du plateau et l'observatoire

Descente du passage le moins bon ... car pour tout le reste, j'avais mieux à faire que filmer ;-)

On devine l'itinéraire, vu du bas ... mais difficile d'en avoir une vision d'ensemble, il faudrait être en face ... plus haut !

On devine l'itinéraire, vu du bas ... mais difficile d'en avoir une vision d'ensemble, il faudrait être en face ... plus haut !

La partie haute est un régal à descendre jusqu'à la traversée délicate, toujours gelée. Mais elle se négocie bien mieux en descente qu'en montée, par quelques dérapages dans un bruit désagréable, et c'est vite fait dans ce sens ...

En dessous la neige est chauffée à blanc, c'est le moment de le dire, et il faut chercher un peu en jouant sur les micro-orientations pour choisir le meilleur. Ca redevient très convenable plus bas, à la lisière de la forêt, où le fond reste bien dur , on se rapproche de la neige de névé .

On déchausse en haut de la petite route-piste raide, qui en 6 minutes de descente à pied, nous ramène à la voiture , sous un ciel toujours aussi bleu ; il fait pratiquement 20°C .

Que demande le peuple ? le peuple a faim ! car notre pique-nique du jour était un peu léger. Il faudra attendre La Mure pour trouver à manger en ce beau lundi !

Publié dans Ski de randonnée

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G
superbe sortie en montagne !<br /> magnifique le plateau de Bure !
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B
Oui le coin est très beau et étrange ! Ca doit être sympa de dormir là-haut ... à la belle étoile !