BRM 400 km, le tour du cadran pour en venir à bout !
Samedi 27 avril, vélo de route, Baronnies et Vercors, 400 km, 5083 m D+ en 21h44 (total 23h55)
Depuis le brevet 300 km et son final épique, il s'est écoulé un mois et demi. Avec l'avancée dans le printemps, nous espérions tous un 400 km avec crème solaire, bras nus, mollets à l'air, recherche de fontaine et même un petit café en terrasse au soleil ... bon, on aurait même accepté un peu de fraîcheur matinale ... bref une journée comme la Drôme provençale sait en offrir ...
Et c'est comme ça qu'on se retrouve , entre 3 et 4 h du matin place de Sfax, blottis dans un abribus en regardant la pluie, forte et régulière, qui ruine nos espoirs printaniers ...
Durant deux heures (donc au-delà des toutes premières descentes après le col du Fau) , elle va persister . Nuit sombre et humide, lunettes qui dégoulinent, veste imperméable qui tient trop chaud, sauf dans la descente qui suit où on a , tout d'un coup, très froid ... Comme l'écrivait David pour son premier 400 km en 2012, la "pluie qui gâche tout, qui salit tout" ...
Seule l'imagination et les souvenirs viennent au secours du malheureux Brmiste, qui n'aura pas même la consolation de contempler les montagnes au lever du jour.
Avalées, les montagnes, rayées de la carte, mangées par la grisaille.
Et le comble en arrivant à Monestier de Clermont, ce panneau d'affichage électronique :
COL DE LA CROIX HAUTE - EQUIPEMENTS SPECIAUX CONSEILLES
Par bonheur, à 6 h du matin, cet affichage n'a pas du être mis à jour. Peu à peu, la pluie devient bruine et s'éloigne. Pas même un flocon au col de la croix haute, quelques traces de neige sur les bas-côtés.
Une lueur d'espoir se dessine au Sud . Je sors les gants laissés bien à l'abri jusque là, et je me lance dans la longue "descente" vers Aspres sur Buëch. Je trouve bientôt deux collègues, dont le rythme me convient parfaitement.
Nous prenons ensemble une boisson chaude à Aspres (km 95) . Il faisait un ou deux degrés en haut, mais je n'ai vraiment pas eu froid.
La suite jusqu'à Eyguians est très roulante, avec un vent un peu bizarre, parfois favorable, parfois de travers.
Le soleil se montre de plus en plus ! (désolée pour la tache de buée qui est restée sur l'objectif de l'APN ) . Du coup je suis assez euphorique .
Eyguians ! Nous laissons la nationale aux automobilistes, et nous obliquons maintenant en
direction d'Orpierre, joli village célèbre pour ses falaises d'escalade.
La route est calme, en léger faux-plat montant mais ... il y a un mais : le vent n'est pas favorable. Je l'attendais de Nord, il vient de ... l'Ouest peut-être, en tout cas, on l'a dans le nez. L'histoire se répèterait-elle ?
Le vent augmente encore jusqu'à Laborel, mais je retrouve deux Brmistes jusqu'au moment où nous nous arrêtons au premier contrôle.
Les choses sérieuses commencent, avec le col St Jean au menu. Je ne l'avais jamais gravi par ce côté-là. Assez court (4,5 km) et soutenu (7% de moyenne) , je l'ai trouvé plutôt plaisant. Et presque un poil trop chaud ... si j'avais su Je ne le grimpe pas très bien. Le vélo est alourdi, et/ou la cycliste peu entraînée cette année.
Une magnifique descente sur la petit village d'Eygalayes fait suite.
Après un peu de faux plat montant (vent de face, pour changer) nous arrivons à Sederon ... un village perdu tout au bout de la Drôme.
Il reste à passer le col de Macuègne (vent de face ... pardon, je me répète ...) pour arriver au second point de contrôle, le magnifique village de Montbrun les Bains .
Pour une fois, on profitera de jour, et avec le soleil, de la très belle descente sur Montbrun . Avec quelques étonnantes rafales en prime ... mais d'où vient donc ce vent ? Il n'est ni N, ni S, ni E, ni W ... il est "de face" obstinément et par essence , tel un homme politique qui retourne sa veste .
Il y a un peu trop de monde à Montbrun pour que je m'y arrête, même si j'ai envie de boire quelque chose .
Puisque j'ai fui les terrasses bondées, il ne me reste qu'à m'attaquer au col d'Aulan. L'après-midi est à peine entamé. Je supporte courageusement les lignes droites de ce petit col (vent de face , je n'ose plus le dire) en regardant en contrebas les belles vasques du Toulourenc qui ont le bon goût d'avoir de l'eau.
Lors de notre randonnée aquatique le 30 mai 2017 il en manquait un peu ...
Après Aulan, c'est Peyruergue ... encore un col réputé facile (4% sur 4,5 km) où je me traine aujourd'hui à 10-11 km/h ... vent de face, fatigue ... ou le mélange des deux ...
Je prefère finalement le plus difficile col de Soubeyrand , que je n'ai jamais grimpé par Bellecombe-Tarendol.
Ca n'avance pas mieux pour autant , mais au moins je sais pourquoi, ou bien je fais semblant
Le ciel s'assombrit de tous les côtés mais je décide de m'octroyer une pause, pas trop longue, pour boire quelque chose à Rémuzat, avant de m'attaquer à la série finale : deux grands cols avec le pas de Lauzun en plus au milieu.
Qu'il fut long ce col de Pré Guitard ... pourtant pas difficile, mais hostile ce jour, avec le vent, le ciel de plus en plus sombre et la fatigue qui s'accumulait ... trois kilomètres avant la fin, la pluie est de retour ... faut-il mettre la veste de pluie ? attendre la descente ?
Au contrôle de Gumiane, de grosses gouttes viennent s'écraser sur la carte de route que j'essaye de protéger, quelle tristesse ... j'ose à peine regarder du côté du Vercors ... penser à ce qui m'attend .
Finalement, l'averse cède du terrain à une éclaircie et se replie sur la Montagne d'Angèle au-dessus. Le vent lui aussi se calme pour un petit moment, et j'en profite pour récupérer un peu dans la descente jusqu'à Bourdeaux , où je trouve l'épicerie encore ouverte ... de justesse .
Il est presque 19 h . Le patron prend avec humour le défilé de BRMistes dans sa boutique. Il nous dit que les règles ont changé, et qu'il faudra pédaler jusqu'à Dijon . Je lui achète deux fromages de chèvres, une petite boite de Pringles et du coca pour mettre dans le bidon.
Le ciel est tellement sombre que je reprends ma route au plus vite. 5 km plus loin, je prends une énorme averse sur la coin de la figure. Un déluge, aucun abri, en 3 minutes , tout est trempé. J'en suis encore à essayer de rallier au plus vite Saou pour me réfugier dans un bar, quand tout à coup le soleil illumine le ciel noir.
J'ai droit à une des plus belles séries d'arc en ciel que j'aie jamais vues ! Des arcs doubles, d'autres qui sortent du rocher , une lumière incroyable .
Et la pluie cesse. De toute cette série de cols, le pas de Lauzun est quasiment le seul que j'ai le plaisir de grimper sans vent. Plus de jambes certes, mais pas de vent . La descente en revanche est pleine de gravillons ...
Ce sont mes dernières photos de la soirée. Au pas de Lauzun, j'apprends qui Cricri, venu me faire un coucou sur le BRM, est parti avec une avance considérable. Il est déjà à Plan de Baix, et moi j'en suis encore loin. Trrrrrrrès loin en temps ... Vu les conditions meteo et l'écart horaire, il fait donc demi-tour, pur aller se mettre à l'abri à St Jean en Royans .
Je commence donc à rouler vers Beaufort sur Gervanne. Pour l'instant, le vent n'est pas trop fort. Je monte à tout petit rythme, mais tous les voyants sont au vert. La nuit vient tout doucement. Je retrouve mes deux compagnons de la descente sur Aspres, mais ils s'arrêtent au café-restaurant à Beaufort. Un peu inquiète de la suite, je continue ...
Je n'ai mis pour l'instant le phare qu'à 30% de puissance puisque je grimpe , mais à un moment je fais un gros écart et manque de tomber ; je ne roule pas très droit . Du coup j'éclaire plein pot, le temps de m'habituer à la nuit, c'est mieux comme ça. Cinq minutes après ... oh m.... des gouttes ... d'abord éparses, puis de plus en plus grosses, serrées, et enfin accompagnées de furieuses rafales, qui me scotchent sur place ... une mini-tempête ...
En un rien de temps, je suis lessivée, trempée, glacée par le vent. Et pas rassurée du tout. Comment ça va être dans les lignes droites désertes sous le col, en plein vent ?
Comment pourrais-je supporter la loooongue descente vers St Jean, une fois trempée ?
Mon esprit carbure à toute vitesse, pour essayer de résoudre ce problème. Dans l'immédiat, je m'abrite sous le village, là où la falaise forme une sorte de "grotte" épargnée par la pluie. Cinq minutes ... le pire semble passé .
La partie au-dessus de Plan de Baix sera interminable. Le vent est froid, violent. Je roule entre 7 et 8 km/h, en 34 x 34 . Impossible de faire mieux. Ce combat inégal me donne une contracture dans le dos, il faut que je m'arrête si je veux qu'elle cesse, mais je ne veux pas m'arrêter , sinon c'est le commencement de la fin .
Deux autres randonneurs reviennent sur moi, me doublent l'un après l'autre, je n'arrive pas à rester dans les roues.
Enfin, le col, puis bientôt, la Vacherie, le dernier contrôle. J'ajoute une cagoule supplémentaire chaude et sèche, et les gants. Cela fait effet pendant un bon quart d'heure, tant que je pédale un peu. Je tremble et baille quand même en fin de descente, par contre je n'ai pas froid aux mains.
Un bonheur de trouver Cricri à St Jean en Royans ... la pizzeria dans laquelle il était est fermée depuis un bon quart d'heure, et ils ont eu la gentillesse de le laisser rester jusqu'à la fermeture . Je tremble fort et j'ai du mal à descendre/monter sur le vélo tant je suis tétanisée après cette descente. Je ne me sens pas très bien.
Du coup lorsque je vois un bar encore ouvert (il est plus de minuit) sur la place centrale, nous allons boire un thé chaud, suscitant les questions étonnées d'un groupe de jeunes super sympas qui étaient présents ! Ce thé est un véritable miracle pour moi. je ne retrouve pas mes jambes, mais au moins je cesse immédiatement de grelotter, et je me sens beaucoup mieux !
La suite ? On retrouve les deux personnes qui étaient à la Vacherie en même temps que moi, et on prend le chemin de Grenoble, lentement, tant bien que mal, mais sans défaillance , sans averse, sans tempête. C'est déjà bien.
Il ne reste qu'une formalité à accomplir ...
Le parcours de ce brevet était splendide. Par contre, il a été vraiment éprouvant pour moi, à la fois un peu trop difficile (avec en particulier une grosse montée dans les derniers 120 km) et surtout , en tant que brevet "montagnard" , sa difficulté dépend beaucoup des "aléas climatiques". J'envisage de rechercher un brevet plus facile, et plus "en plaine", pour le 600 km.
Je pense aussi que je n'ai pas retrouvé mon niveau de 2015, pas assez fait de "long" cette année, en particulier j'ai les articulations sensibles aux efforts prolongés . la vieillerie dirait Cricri !
Merci encore à lui pour le bout de chemin ensemble, ça réchauffe le coeur de voir un ami au milieu de la nuit après 330 km de solitude quasiment continue.
Merci aussi aux amis qui m'ont envoyé des SMS ... dont certains lus quand j'étais abritée de la tempête par l'espèce de grotte ou devant le radieux spectacle des arcs en ciel de Saou !
BRM 400 de Grenoble - qualif PBP 3/4
3ème brevet de qualification pour PBP! Bon sang ça a été long entre le 300 et le 400. Après un 300 mené tambour battant, j'avais vraiment envie de me tester sur ce 400. Mais là, c'est pas la...
http://laboule.no-ip.com/2019/04/28/brm-400-de-grenoble-qualif-pbp/
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BRM 400 - Quand faut y aller...
Samedi 27 avril, 4h du mat, Grenoble. Le risque d'averses éparses annoncé la veille par la météo s'est transformé en pluie soutenue. Et pourtant, nous sommes environ une bonne centaine à nous...
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27 avril 2019 - BRM 400km, la mini-aventure - Le blog de cestdurlevelo
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http://cestdurlevelo.over-blog.com/2019/04/27-avril-2019-brm-400km-de-grenoble.html
Le récit de Baptiste