Brume baujue
Dimanche13 septembre 2009, Massif des Bauges d'Arclusaz par la ceinture rocheuse, 1400m D+
Il paraît qu'au moindre retard de compte-rendu j'aurai un mot sur mon carnet, alors voici mon devoir du jour !
Avec Caro et son beau-frère Mickaël, nous choisissons d'aller dans les Bauges pour changer un peu. Nous n'avons encore jamais foulé ni de nos pieds, ni de nos skis, le sommet de la Dent d'Arclusaz (2041m) au-dessus de St Pierre d'Albigny.
Le cheminement qui nous tente, c'est le passage par la ceinture rocheuse ; Caro et moi partageons le goût des itinéraires sauvages et parfois à la limite de la randonnée. Celui-ci devant être parcouru lorsque la terre est sèche, en raison des nombreux passages terreux-herbeux assez exposés, c'est le moment d'en profiter.
Voici où trouver des précisions sur cet itinéraire
Le lien Bivouak
Le topo d'Antoine Salvi
Caro fait de la botanique
Le "vrai" départ n'est pas très simple à trouver, entre les pistes forestières, les chemins creux et raides remplis de feuilles qui sont en fait des toboggans de tirage, le sentier transversal qui descend alors qu'on l'espère montant .... mais ce petites hésitations font partie du plaisir, et se déroulent dans une ambiance mystérieuse et embrumée . Nous ne faisons aucune erreur cependant, et bientôt nous tombons sur un balisage abondant.
Une première barre rocheuse est surmontée grâce à un câble qui semble neuf. Au dessus, l'herbe sert parfois de prise, tout autant que les rochers. L'impression de vide est très atténue par la visibilité modeste. Une trouée se présente, laissant entrevoir les sommets lointains, mais elle ne fait qu'accentuer l'impression d'étrangeté. Les repères habituels sont boulversés.
Caro dans le passage clé Rocher étrangement ciselé
En partie haute, nous pénètrons dans la cheminée tout droit : un premier passage facile, puis une sorte de mur, pourvu de bonnes marches mais assez impressionnant car on y accède par le côté et on est tout de suite plusieurs mètres au-dessus du fond du couloir. Mais les marches sont bien horizontales, et font près de 10 cm : de quoi placer les pieds en sécurité, tandis que les mains s'appuient sur des a-plats. Le passage est rapidement franchi, et la corde restera au fond du sac.
La plus belle éclaircie du jour
Nous sommes maintenant au soleil, même si les nuages baujus nous environnent . Nous débouchons sur l'arête, tout près du Col d'Arclusaz. La montée (sur sentier) pour atteindre le sommet de la Dent est plus longue qu'on imagine. Traverser près des arêtes n'est pas une bonne idée, on perd beaucoup de temps, il vaut mieux accepter la brève redescente.
Longue traversée vers la dent Le miam
Merde ... nuages !
De nombreux randonneurs arrivent au sommet par le chemin que nous emprunterons à la descente, tandis que nous pique-niquons en espérant en vain le départ des nuages.
Descente sereine dans l'herbe
La descente se déroule sans incident sur un bon sentier ; nous sommes suivis par deux jeunes chiens de chasse aussi gentils que stupides, qui ont perdu leur meute et croyaient l'avoir retrouvée avec nous. Plus collant qu'eux tu meurs !
Il faudra revenir pour la sensation de vide dans la ceinture rocheuse car le brouillard gomme tout ! Quand on fait de la rando du vertige on se délecte aussi de la vision du fond de vallée tout en bas tout en bas , des parois qui plongent et des ravins insondables ...