Grand ski au grand Bec
Samedi 31 mars 2012, ski de randonnée, le Grand Bec (alt 3398 m) , Vanoise, 1950 m D+
Parmi les itinéraires de ski de randonnée, il y a les" classiques", connus et pratiqués depuis de nombreuses années.
Parfois on les a un peu délaissé, il est temps de rattrapper cela. Les "classiques" le sont souvent pour de bonnes raisons. Par contre le retrait glaciaire peut les compliquer un peu avec les années !
Le Grand Bec est situé dans le massif de la Vanoise, dans le secteur de Pralognan et Champagny. Son altitude assez élevée en fait un fantastique belvédère. Il présente aussi l'intérêt de se traverser à skis, avec une descente directe sur plus de 1800 m C'est disons une "classique plus" , surtout en partant du bas, ça fait quand même un beau déniv et des pentes soutenues.
La logistique de la balade est un peu insolite pour moi ! Nous allons dormir sur place et pour laisser la voiture à Fille, je pars à Grenoble en train avec mon sac, mes skis, mon sac à chaussures. Un peu compliqué dans le bus où dans la chaleur de cette fin mars, on me regarde d'un oeil étrange ... voire apeuré (ça c'est à cause du piolet )
En plus j'ai fait une petite erreur dans les horaires de train, j'ai couru pour rien avec tout mon bazar
Bref, Laurène me récupère à 17h30 et nous rejoignons le troisième membre de l'équipe pour gagner le refuge de la Porte de "Le Bois" à Champagny le haut.
Le refuge est superbe ! Sa décoration avec des objets anciens liés à la neige, au froid et à la montagne vaut le détour ! A conseiller à tout le monde même juste pour y déjeuner . Un petit coin hors-sac nous permet de dîner avec ce qu'on a apporté.
Lever à des heures "humaines", 5h15, et vers 6h10 dans la nuit encore noire nous attaquons la forêt en direction du refuge du plan des Gouilles, à la lueur des fontales. Je n'ai pas trop aimé cette partie : la forêt est ravagée (tempête ????) et dans le noir on pose mal les skis, donc les "reglissages" sont fréquents. Depuis février dans le Beaufortain cela me réveille une douleur à la cuisse gauche assez désagréable (elle me gêne quand je dois monter une marche très haute du pied gauche par exemple) . Je mets donc les couteaux ce qui permet d'adopter une démarche régulière. La jour se lève et on sort de la forêt, tout va mieux.
Vive le soleil (photo Laurène)
Le refuge du Plan des Gouilles
Par contre le petit vent froid au lever du jour donne un gros coup de barre à Laurène qui prend un peu de retard, Heureusement elle arrive à récupérer et après le refuge du plan des Gouilles, nous repartons ensemble tranquille en terrain facile. Nous retrouvons des skieurs qui ont dormi dans ce confortable refuge à 2300 m d'altitude.
Nous serons également doublés par des skieurs au rythme de compétiteurs, équipés de matériel ultra léger.
Vers 2800 m
Vers 2900 m nous passons un petit col et prenons pied sur le glacier du Troquairou, dont on découvre la partie raide , où la trace serpente entre séracs et zones de glace vive. C'est finalement plus facile que ça en a l'air. La trace nous mène à gauche par un petit passage à pied sur une arête, où de grosses marches ont été creusées par les précédents.
On découvre le glacier du troquairou, où l'on peut distinguer les skieurs de devant
On prend le temps de faire une pause et manger ; au-dessus de 3000 m d'altitude prendre du dénivelé devient plus coûteux en énergie.
Une pause miam bienvenue ; on a fait 1700 m D+ déjà
Vue sur la mythique Grande Casse
Il reste 200 m D+ de pentes douces, puis un tout petit passage final à pied où il faut mettre les mains sur le rocher, avec un passage un peu effilé avec du "gaz" à gauche. La vue s'étend jusqu'aux alpes Suisses (Cervin) d'un côté et au Viso de l'autre
Et soudain, c'est le sommet !
Terrible, des montagnes partout !
Partout !!!
Bon maintenant il faut redescendre de là ! super l'escalade en chaussures de ski
La descente sera à la hauteur du reste ; en descendant rive gauche du glacier on évite le passage à pied de la montée ; c'est du beau ski qui permet d'aller admirer de plus près une très belle arche de glace apreçue en montant .
Arches National Park (version glace)
Faut juste éviter de sauter un sérac par erreur !
Le ressaut raide où il faut louvoyer entre les zones de galce bleue demande de l'attention ... la neige est correcte, une sorte de froide tassée trafolée par les passages ; on arrive à trouver de la poudreuse.
On quitte ensuite notre itinéraire de montée, puisqu'on ne repasse pas le col .
La partie haute de la descente. le passage étroit a l'air en neige mais ...
Les bosses que l'on distingue sont en glace vive et hautes de plusieurs mètres, il faut passer entre les deux .
Plus bas c'est ski grand large mais tout à coup ça se resserre et ça plonge ! Les traces de dérapage traduisent l'approche prudente des nombreux skieurs qui n'ont plus osé tourner (moi non plus ) On domine en effet une sorte de petite cascade de glace, que l'on franchit par une sorte de petite rampe oblique suivie d'un dérapage juste assez large pour les skis
Si ça se trouve, d'ici un ou deux ans le passage deviendra impraticable ! Autrefois cela passait nickel tout en neige.
Maintenant festival de neige de printemps
Plus bas c'est un festival de neige de printemps, une " moquette à poils un peu longs" vu l'heure (13h) mais encore bien bonne. Quand ça devient trop mou, on skie dans les anciennes traces en suivant un boarder cross plutôt agréable jusqu'au Laisonnay d'en Haut ! Ce qui fait 1800 m de vrai ski
Presque arrivés !
Il reste un peu de ski de fond , on patine un peu avec nos gros skis, mais ça permet de découvrir un domaine de ski de fond très chouette dans un cadre assez inhabituel pour ce sport de moyenne altitude. Ici les pistes permettent de découvrir non pas des forêts mais des hameaux, des cascades et des grands sommets .
Et retour au village par les pistes de ski de fond
Bref, une rando grande classe , je le reconnais sans peine même si je m'étais montrée peu motivée avant le départ !
Et pour la petite anecdote, Jérôme devait venir me chercher à la gare, il n'y était pas et j''ai repris le bus ... mais je ne lui en veux pas, c'était pour une vraie bonne raison : il est parti faire (avec très peu d'entraînement !!!) un grand circuit à vélo : Valence, Die, Col du Rousset et retour par le Royans