Quatre jours dans les Ecrins. J2 . Nuages bas
Vendredi 23 avril 2010, Col du Glacier Noir depuis le refuge du Sélé. 800 m D+
Un jour glauque se lève sur le refuge du Sélé. Il fait bien gris et il tombe un peu de neige. Cela ne nous affecte pas trop car depuis un bout de temps les prévisions sont médiocres pour cette journée, et nous avions modifié le programme en conséquence.
Vers huit heures trente nous nous mettons en route en direction du Col du Glacier Noir,, au-dessus du refuge. Le démarrage est un peu difficile car je n'ai pas beaucoup dormi, comme toujours la première nuit en refuge. Nous montons un peu plus vite que la veille tout de même ! Le terrain un peu technique dans de petites barres me réveille.
Nous traversons des zones de brouillard bien épais ... le soleil n'est pas très loin, on en sent parfois sa chaleur à travers les nuages. L'instant d'après, le vent souffle et il fait froid ! Nous parvenons sans difficultés jusqu'à quelques dizaines de mètres sous le col, dont l'accès est défendu par un ressaut rocheux. Le retrait glaciaire est probablement la raison de cette complication imprévue.
la brèche est défendue par un ressaut
Nous en resterons là pour aujourd'hui : inutile d'aller tâter du mixte foireux, pour une vue sur l'incroyable et spectaculaire brouillard de l'autre côté de la brèche (qui doit certes être très différent du nôtre ). Sous les rochers à gauche, nous trouvons une sorte d'abri sous roche, au sol tout plat , particulièrement plaisant pour enlever les peaux.
Malgré le mauvais temps, c'est une plaisante descente qui nous attend : un peu de poudre recouvre la neige dure, et les virages s'enchaînent facilement, à l'exception de la dernière centaine de mètres au-dessus du refuge où elle est toute pourrie. Nous repérons une cascade où il doit être possible de récupérer de l'eau.
L'après-midi, nous y retournons avec le jerrican vide ; mais la petite cascade est compliquée d'accès ; l'eau coule dans un trou au beau milieu d'un mur de glace. Il est délicat et dangereux (la glace pourrait casser) de l'approcher. J'accompagne Laurent à un autre ruisseau situé une centaine de mètres sous le refuge, où l'eau est beaucoup plus accessible. Je ne fais que du soutien moral, c'est lui qui remonte le jerrican de 10 litres rempli
Utiliser de l'eau est tout de même plus commode que faire fondre la neige, et consomme moins de gaz. Celle du ruisseau est bonne et n'a pas de goût particulier . Cette eau est d'autant plus importante que nous voyons arriver deux personnes au refuge ... et ces deux sympathiques randonneurs ont un réchaud à essence qui s'est encrassé ... nous leur fournissons de l'eau chaude, en échange ils feront un aller retour au ruisseau le lendemain ... avec 14 litres d'eau !
L'après-midi et la soirée sont tranquilles. Il ne fait pas vraiment bon dehors, mais dedans la température monte un peu, à force de chaleur humaine et d'utilisation des réchauds. Nos deux nouveaux compagnons amènent avec eux des prévisions météo bien pessimistes ... pourrons-nous aller à l'Ailefroide Orientale, le grand sommet du coin, demain ?
Nos amis, qui doivent monter au refuge, prendront-ils la décision d'annuler ?