L' Ardéchoise Vélo Marathon revisitée !
Samedi 17 juin 2017, vélo de route, Ardèche, 235 km, 4700 m D+ en 12 H25 total 12h45
Le jour est arrivé du défi de l'année, l'Ardéchoise Vélo Marathon. Après un retour anticipé à St Félicien l'an dernier, pour cause de conditions météo désastreuses, j'ai choisi de nouveau, ce départ à 7h20, dix minutes avant le gros des troupes, réservés à ceux qui veulent tenter le parcours le plus long, 278 km/5370 m D+.
Malgré des possibilités très réduites pour moi de franchir les barrières horaires, j'y crois encore un peu, en me basant sur ma très bonne (pour moi) prestation de 2015 sur l'ardéchoise 220 km, le début étant commun.
A cause de ces barrières, mon niveau de stress est élevé ...il implique un parcours sans aucun arrêt sur les 130 premiers kilomètres.
Avec Laurent, qui a logé à la maison, et Baptiste, arrivé avant 5 h du matin, nous chargeons les vélos dans la voiture, et hop, en route pour St Félicien, où nous sommes accueillis par Olive.
Cette année, l'incertitude météorologique est réduite à sa plus simple expression : température estivale sans plus, pas un cumulus dans le ciel ... mais puissant mistral . Laurent perd ainsi le statut de "chat noir" qu'il avait l'an dernier ;-)
Comme il arrive vite ce départ ! On retrouve Gillou, Anne-Laure avec qui j'avais fait connaissance l'an dernier, Rémi compagnon du PBP , Jacques l'infatigable "cyclosportissimo" , Dominique. Cinq féminines sont dans ce sas , je découvre que Karole fait aussi l'AVM en la voyant me doubler après le départ.
Ce départ va se dérouler de manière décourageante pour moi, car ça part fort, et je me retrouve très vite derrière , jusqu'à ce que les premiers groupes partis à 7 h 30 me doublent, mais ils sont trop rapides pour moi. La montée du Col du Buisson se fait donc dans une solitude et une impression de rouler lentement qui me plombe un peu mentalement. J'ai la nostalgie des départs de 2014 et 2015, portée par la foule, 10 mn plus tard ...
D'autre part, le capteur cardio ne fonctionne plus, sans doute la pile, il affiche des valeurs extrêmement basses, ou se coupe. Cela perturbe mes repères, je le vire. Un peu plus loin, dans la descente de Lamastre, je perds mon bidon avant, celui qui contenait de l'isostar et du jus de fruit ... je ne m'arrête que 20 secondes ... mais cela signifie que je vais devoir ajouter des pauses remplissages ...
Bref, plein de petits trucs tournent de travers, et j'essaye de ne pas me laisser déstabiliser, mais forcément ça a un impact ; je n'ai pas d'excellentes sensations non plus. L'inconvénient d'être passé là plusieurs fois, c'est les comparaisons ...
Heureusement, dans la montée de Mézilhac, je vais avoir le plaisir d'être rattrapée par Valex, qui va m'accompagner et m'aider jusqu'à Mézilhac ... j'en profite pour lui demander s'il peut remplir mon bidon, en prenant un peu d'avance.
Je fais un micro-arrêt, quelques secondes le temps d'échanger quelques mots avec Jacques, et de comprendre que la tête encore dans sa dernière grosse aventure d'ultra distance, il ne fera pas l'AVM.
Je bascule dans la descente, obsédée par l'idée de perdre le moins de temps possible ...
Magnifique cette descente sur Antraigues ... mais aujourd'hui elle est perturbée par de très grosses rafales de vent , qui déportent le vélo, et m'obligent à freiner . Laurent me dira avoir entendu une fille crier de peur à chaque virage ! La montée d'Aizac s'attaque face au vent, puis est plus abritée, mais j'ai déjà perdu du temps. Vite, vite Burzet .
J'y parviens à 11h52, ce qui ne me parait pas si catastrophique, compte tenu des sensations moyennes du départ.
La Barricaude est un gros morceau, et là je vais commencer à perdre vraiment du temps. Je n'arrive pas à trouver quelqu'un à mon rythme. Chaque morceau face au vent est une lutte, qui finit par m'user .. pourtant je l'aime bien ce col ....
Et que dire de la partie Barricaude - Gerbier de Jonc ... tous les cyclistes que je vois sont en mode bagarre, dans leur bulle, il n'y a aucun groupe. J'affronte seule le vent ... je ne regarde pas l'heure mais je sais que ce n'est pas bon.
Gerbier, 13h56 ...26 mn de retard ... m ... je ne pensais pas que c'était à ce point-là :-(
L'avantage, c'est que si je continue déclassée, cela m'enlève le stress de ces fichues barrières . Je donne ma plaque sans hésiter. Je pourrais bifurquer, pour faire une ardéchoise 220 km médiocre, mais je n'ai pas envie. Le gars du Gerbier essaye de me décourager, me parle du vent, rien n'y fait : je continue sur la marathon.
C'est la partie la plus exposée, je me heurte au vent et il sape mon énergie ; je vais perdre encore plus de temps sur ce parcours dit "des Sucs" , en revanche, soulagée du stress des barrières, je me retrouve mentalement. Pas un vélo, pas une voiture, on dirait qu'ils ont privatisé les routes pour moi ! Et que c'est beau .....
Je vais même connaître un très beau moment au Col du Vialard. Les bénévoles sont entrain de plier le ravito, je leur demande s'ils ont un peu d'eau. Le gars me dit que non, mais il m'épluche une orange ! me donne aussi une banane que je dévore ... et là arrive un autre qui m'a croisée plus bas, et me ramène de l'eau . Je repars requinquée !
J'effectue la longue descente de St Clément, puis remonte les 2 km jusqu'à Chanéac . Il est 16h30 ... soit 1h15 de retard sur la fermeture . C'est trop. Je fais un rapide calcul . J'arriverai au mieux à 21 h 30 ... c'est bien tard ... Vers le bas, l'échappatoire qui shunte le Col de l'ardéchoise me tend les bras ... 28 km de moins et surtout 550 m de dénivelé .
De plus je n'en ai pas plus envie que ça de ce col, autant je ne voulais pas rater la balade sur les hauts plateaux, autant maintenant ...
Allez ... je prends un verre de jus de fruit offert par les gens de Chanéac, ceux qui m'avaient filé des saucisses grillées sur les Sucs en 2011 , et je file à St Martin de Valamas .
Je reprends ma progression solitaire, pas très efficace, sur ce trajet final désormais familier. Toute la montée de St Agrève, où je retrouve Rémi, va être occupée par les voitures balai, qui veulent s'assurer que nous pouvons rentrer à St Félicien. Ils sont très gentils mais un peu dissuasifs, ne sachant pas trop quelle est notre expérience. Il est 17h30 et je n'ai pas la moindre inquiétude là dessus !
Ca se calme du côté de Rochepaule, où je retrouve un ravito avec du bon fromage ! et un compagnon de route, Frédéric, qui termine l'ardéchoise un peu tardivement, victime de ce que j'appelerai "les galères de groupe" (on commence un aprcours à 5, on en perd un qui se trompe de parcours, deux autres sont cuits ou souffrent de maux divers, etc ) . Nos rythmes sont bien accordés et nous terminons ensemble, détournés comme prévu au col du Faux . Il est juste passé 20 h quand nous rejoignons St Félicien, il ne fait pas nuit et je n'ai pas vu de loups ;-)
La soirée est belle au Camping de St Victor , chacun a vécu son aventure personnelle sur ces beaux parcours, avec un tas d'anecdotes et de souvenirs ... .
Olive, Valérie et Pierre sur la Volcanique, Cricri, Valex, Dom, Laurent et Cédric sur l'Ardéchoise, Baptiste sur l'AVM ...d'autres copains, comme Philippe et Jean-Yves (finishers de l'AVM) , Lionel, ainsi qu'une jeune femme rencontrée par l'équipe Cricri-Cédric-Valex, se joignent à nous pour le dîner.
Je pense que c'est la dernière année où je tente l'AVM dans le contexte de la course. Je ne renonce pas à la boucler en une journée, car j'ai été deux fois très près d'y parvenir, mais ce sera , comme sur le site du DodecAudax, ce qu'on appelle une "rando perso" avec départ au lever du jour. La terminer ne me pose aucun problème, seul le délai est en cause.
Je mesure ce qui me manque, quand je vois tout simplement la moyenne à Burzet (temps intermédiaire) des derniers qui terminent . Au moins deux points d'écart avec le mieux que j'aie jamais pu faire. D'autre part en supposant que je passe au Gerbier, je perds trop de temps sur la série de petites bosses des Sucs pour passer sur le tapis à Chanéac.
Pour l'Ardéchoise, il me restera selon la meteo, la Volcanique, l'Ardéchoise et les Sucs (où j'avais fait un podium en 2014) .
C'est un peu difficile de renoncer à l'AVM , car c'était un vieux rêve, d'abord inaccessible puis si proche, et associé à tout un tas d'autres choses pour moi. Mais après deux ans de tentatives inabouties, il est temps de revenir à des éditions de l'ardéchoise différentes.
17 juin 2017 - Ardéchoise Vélo Marathon - Le blog de cestdurlevelo
278km en 11h39, D+ 5300m, coef 1.9 Météo: soleil, chaleur, gros vent de nord, mais souvent changeant Uploaded by Baptiste Fontaine on 2017-06-24. Ardéchoise = AVM. J'ai beau chercher quelques ...
http://cestdurlevelo.over-blog.com/2017/06/17-juin-2017-ardechoise-velo-marathon.html
Le récit de Baptiste