Snow-vénie à skis de fond : les grandes traversées du Sud.

Publié le par Brigitte

Mercredi 21 février 2018,  de Babno Polje (frontière croate)  à Bloke .

Après la frontière italienne au Nord Ouest de la Slovénie, notre chauffeur Mirko nous dépose ce matin à Babno Polje, tout près de la frontière croate.  La balade du jour doit approcher les 40 km, avec une partie plutôt facile, d'abord descendante, puis plate entre les villages d'un petit plateau situé à environ 600 m d'altitude.
 Au bout de 20 km, on atteint une mini station de ski (une de plus) où un thé en plein air (remuant, l'air) pour tous les membres du groupe. Le thé slovène est plutôt une sorte d'infusion aux fruits rouges, acide ou sucrée, c'est selon, mais c'est chaud et ça fait du bien. On pourrait aussi remonter dans le bus à cet endroit mais ce serait dommage, la seconde partie est magnifique.

On entame donc la seconde partie derrière les derniers, donc on est en queue de peloton, enfin presque, car le joyeux duo Katja et Tomi qui font la "voiture" balai sont derrière nous. De manière générale, les autres participants prennent toujours pas mal d'avance sur nous quand le terrain est facile.

Cette fois, on grimpe pendant quelques kilomètres sur une bonne trace dans la forêt, pour atteindre l'altitude (extrême !!!! gare au mal des montagnes ) de 900 m , d'où une belle descente nous mène au plateau supérieur.  C'est l'un des coins de Slovénie que j'avais préféré en vélo l'été dernier, il m'avait fait pensé au Jura ou aux Vosges.

L'ambiance devient très "nordique", avec encore une bonne dizaine de kilomètres sur un plateau dégarni et balayé par le vent, qui a le bon goût de nous être presque tout le temps favorable. La trace du motoneige est presque effacée entre deux passages de skieurs , mais on a atteint les pistes du village de Bloke et on voit même quelques personnes en skating qui défient le vent.

Nous atteignons avec Katja et Tomi le village de Bloke où le "lunch" nous attend dans l'unique auberge du coin. La soupe des derniers arrivés étant encore fumante, j'en déduis qu'ils n'étaient pas trop loin devant nous ;-)
Les slovènes nous racontent que le ski (hors scandinavie) a été inventé dans le village de Bloke. Il existe un écrit qui prouve qu'au XVIIème siècle, des paysans pratiquaient déjà le ski dans cette vallée-plateau  sur des engins longs d'un mètre cinquante et larges de quinze centimètres, en tenant à la main un unique bâton. L'écrit mentionne que les paysans descendaient "avec une incroyable rapidité les pentes des montagnes". Curieusement, cette pratique en europe du Sud est restée limitée au moins deux siècles à cette région ! 

A moins de 50 km de la mer adriatique, on est au bout du monde ...j'ai bien aimé cette étape !

Impossible de prendre des photos dans l'auberge, car en passant du froid humide à la chaleur, de la buée s'est accumulée dans mon appareil photo ...dommage ! 



 

Première partie
Première partie
Première partie
Première partie

Première partie

Forêt et arrivée sur le plateau supérieur
Forêt et arrivée sur le plateau supérieur
Forêt et arrivée sur le plateau supérieur
Forêt et arrivée sur le plateau supérieur

Forêt et arrivée sur le plateau supérieur

La chambre à Logatech : on a le grand lit et nos quatre "enfants" , Lise, Helen, Susie et Ann dorment dans les lits superposés :-D

La chambre à Logatech : on a le grand lit et nos quatre "enfants" , Lise, Helen, Susie et Ann dorment dans les lits superposés :-D

Tempête de neige matinale à Logatec !!!!

Tempête de neige matinale à Logatec !!!!

Jeudi 22 février 2018, Logatec Crni Vrh , la "voie romaine" 40 km, 1220 m D+

Quand on se réveille ce jeudi à Logatec (donc à altitude modérée, presque sur la route de Ljubljana et pas dans un coin de montagne perdu) , c'est la tempête de neige !!!!  Le restaurant du centre sportif où l'on doit prendre notre petit déjeuner ouvre avec du retard ...
Par bonheur l'étape du jour pourra quand même être tracée ; la seule modification due à la météo, c'est que les 40 km deviennent "obligatoires" car le bus ne pourra pas nous récupérer avant la fin ; on croisera bien une route, mais elle n'est pas dégagée.

Nous passons de 550 à plus de 1000 m d'altitude, par une route forestière qui épouse toutes les courbes de niveau du coin ; au fur et à mesure que l'on s'élève, l'épaisseur de neige dépasse les limites ... recouvrant les petits sapins ... le paysage est féérique ... il fait penser aux dessins de Samivel . Pendant 25 km, nous ne croiserons aucune route, ni aucun être vivant ... le calme est absolu.

Cette route était autrefois utilisée par les Romains pour relier la côte aux villes de l'intérieur des terres  !

Snow-vénie à skis de fond : les grandes traversées du Sud.
Snow-vénie à skis de fond : les grandes traversées du Sud.
Snow-vénie à skis de fond : les grandes traversées du Sud.
Snow-vénie à skis de fond : les grandes traversées du Sud.
Snow-vénie à skis de fond : les grandes traversées du Sud.
Snow-vénie à skis de fond : les grandes traversées du Sud.

Katja et Tomi ferment la marche derrière nous, nous rejoignant de temps en temps.

Katja et Tomi
Katja et Tomi

Katja et Tomi

Et on continue à pénétrer dans la forêt blanche qui s'étend jusqu'à l'infini ... une traversée de route avec une auberge fermée, puis de nouveau on grimpe dans la forêt ...

"Je m'en irai dormir dans le paradis blanc ... où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps ..." 

La progression est interrompue d'un coup ! Nous sommes au-dessus d'une mini station de ski , et le balisage nous indique de descendre la piste qui nous en sépare . Pas damée la piste ! Raide avec ça ! Et pour tout arranger recouverte d'un mètre de neige croûtée et travaillée par le vent !
Katja nous a conseillé de descendre à pied, mais finalement elle y va à skis tout comme Tomi et moi avec . Le passage n'est pas simple, je gère avec des traversées - conversion aval .

Tous deux nous proposent d'aller prendre quelque chose de chaud dans le petit café situé en bas du téléski .

le paradis blanc

le paradis blanc

Lorsque nous repartons, il reste 6 kilomètres dont le début est assez accidenté avec une série de courtes mais furieuses bosses ... suit une descente magique sur une petite route fermée desservant un hameau, on sent qu'on approche de la fin. Nous hésitons un peu à proximité du village car la trace a été effacée par le vent ; le final se fait sur l'autre versant, par un passage très joli entre des chalets de carte postale croulant sous leur charge ouatée.  La nuit n'est plus très loin (elle tombe plus tôt qu'en France à l'Est, et le ciel gris et bas n'arrange rien) .

C'est la fin de la plus longue étape du séjour. Nous atteignons Crni Vrh .

Que veut dire Crni : NOIR
Et Vrh ?  MONT

On est donc ... au MONT NOIR !


Au centre du village, Mirko vient nous chercher avec le bus pour nous emmener à notre hôtel : le groupe est trop important pour loger tout le monde dans une seule de ces petites pensions de famille. Les repas en revanche se prendront tous dans le nôtre, situé dans un hameau juste au-dessus.

Nous avons une chambre rigolote, coupée en deux par un grand rideau, derrière lequel nous découvrons nos deux américaines Susie et Helen, plus un tchèque qui se nomme Ales comme notre ami Slovène amateur d'escalade et habitué des voyages en France.

L'Ales tchèque (encore une expression pour se faire des noeuds à la langue) est un nageur de longue distance ... du style traversée de la manche .... spécialiste des eaux froides !

Les repas à l'auberge sont soignés, avec beaucoup de produits maison comme le pain, un très bon jambon cru, les confitures ...

Notre sympathique chauffeur Mirko ! et son bus
Notre sympathique chauffeur Mirko ! et son bus

Notre sympathique chauffeur Mirko ! et son bus

Vendredi 23 février, Crni Vrh, 19 km, 290 m D+

Ce matin encore, il faut voir ce qui tombe à l'heure du petit déjeuner !!! Cela amène Iztok à modifier de nouveau ses plans, le traçage étant impossible en altitude . Nous allons utiliser une belle piste de fond du village de Crni Vrh, pas toujours tracée, mais qui le sera ce jour-là ; la boucle est facile et serait  idéale pour le skating, mais ce vendredi, il y a trop de neige fraîche pour cette technique ! En revanche pour nous ce sera pratiquement journée repos car la boucle fait 20 km, les "borneurs" pourront la faire deux fois .


J'en profite pour faire encore et encore des photos ... de neige, fascinée par ce paysage blanc que j'ai l'impression d'avoir attendu des années. J'en ai vu de la neige pourtant !!! mais j'ai toujours eu l'impression qu'elle avait "un goût de trop peu" , soit parce que je devais faire de la route pour la rejoindre, soit parce qu'elle ne restait pas en l'état ... bref, ce séjour est une réponse à une frustration et une envie inassouvie !!!!

Nous repartons tôt dans l'après-midi pour prendre la direction du Nord ... et des thermes de Snovik .

Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)
Sneg (neige en slovène)

Sneg (neige en slovène)

Suzie prête au départ pour Snovik

Suzie prête au départ pour Snovik

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K
de vraies découvertes d'un pays en ski de fond c'est génial, (je compatis LOL ça me manque une immensité blanche)
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B
Oui, ils nous ont aussi parlé des traversées de Finlande, très bien organisées également (lien dans mon 1 er article)
P
Sport
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B
Oui ;-)
F
excellent ,tu fait des kilomètres pour te retrouver au mont noir ,rassure moi ,tu n'y a pas croisé Olive !!!<br /> sympa de croiser toutes ses personnalités aux profils sportif different,et que dire des paysages ,tu a raison ,c'est un vrais paradis blanc,,tu rajoute encore une belle ligne sur ton CV sportif et aventure
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B
Eh non pas croisé Olive ... c'était deux "Mont Noir" distants de 1000 km. Mais je suis certaine qu'Olive a des "frères" slovènes en terme de ski de fond, qui vont faire deux heures efficaces après le boulôt à 15 de moyenne. Pas de grandes stations, mais pas mal de petites boucles pas très loin des villes voire parfois presque en ville (une à Ljubljana avec enneigement artificiel)