DodecAudax d'octobre : et re-Pilat !
Vendredi 4 octobre 2019, vélo de route, massif du Pilat , 200 km, 2030 m D+ en 10h13 (total 10h53)
Premier contact avec l'automne ! C'est ce que je me dis ce vendredi matin, tandis que je fais route vers le Nord le long de la vallée du Rhône . Depuis mon départ, la température initialement de 8°C ne fait que baisser ... ou alors le Garmin 1030 est aussi pessimiste que son prédécesseur disparu à PBP (paix à son âme) .
Un petit vent de Nord m'accompagne ou plutôt me contre jusqu'à ce que je commence à m'élever, et là ce sont les nuages qui prennent le relais pour accentuer l'impression automnale.
Ce n'est pas critique tant que je me promène dans la plaine et les coteaux, mais je commence à me demander s'il est bien raisonnable de descendre de l'Oeillon sans gants.
Après une pause boulangerie (excellente d'ailleurs) à Sarras où je rencontre Karole, je tourne à gauche dans la tranquille vallée de la Cance et l'atmosphère se réchauffe graduellement, malgré un ciel de plus en plus tristounet .
Première mission du jour, prendre ENFIN la Via Fluvia dans Annonay . En effet, si j'ai déjà parcouru à deux reprises la partie Boulieu-St Marcel, je n'ai jamais compris comment la prendre au centre d'Annonay . Cette fois, il y a du progrès, je sais qu'il faut viser le Super U ; ce qui ne m'empêche pas, avant de tomber sur le magasin convoité, de faire un détour pour rien avec bien sûr une bonne montée en prime, car Annonay est comme les villes de la côte Nord Ouest de l'Espagne : irrémédiablement bosselée et compliquée.
Une fois la Via Fluvia trouvée, il n'y a plus qu'à suivre le bel enrobé ... avec quand même une petite côte en prime précédée d'un panneau "Montée sur 300 m ... courage !"
J'en sors à St Marcel pour prendre la direction de St Julien Molin Molette via le Barrage de Ternay .
Petite forme aujourd'hui, revêtement à gros grain qui ne "rend" pas, et vélo qui craquouille, la montée au col de l'Oeillon qui suit me paraît bien longue. Tout en m'élevant dans ce massif du Pilat aujourd'hui tout gris , je repense à d'autres ascensions ou grimpées qui commencent par P ...
le Pelvoux en 1992 par exemple ... une traversée magnifique, essentiellement glaciaire ... dont j'ai, curieusement, assez peu de souvenirs ...
le Parpaillon en 2013, à VTT, avec son tunnel rempli d'eau !!!!
la Presolana , un massif calcaire de moyenne montagne en Italie, avec un rocher magnifiquement sculpté, un abri-refuge minuscule et l'eau qu'il a fallu aller chercher dans une grotte ... en 1989 sans doute ...
Je ne m'attarde pas au col de l'Oeillon , et j'enquille la très belle descente vers Pélussin . Je pensais redescendre et passer dans la drôme pour boucler le périple, mais finalement je préfère profiter un peu plus de ce massif où je vais assez peu, quitte à faire un retour plus direct. Je remonte donc des pentes modérées en direction du col de de la Croix de Montvieux, un peu au hasard (car les cartes que j'ai dans la tête s'arrêtent un peu par là ) , pour redescendre derrière, et reprendre à droite en direction du col de Pavezin , par une montée encore plus douce .
Ce secteur que je viens de visiter brièvement m'inspire un itinéraire pour mon prochaine "voyage" vélo vers la Normandie.
Là encore, j'improvise un peu, et après Chuyer je trouve une route inconnue qui m'amène à Vérin (ce qui me fait penser à Thomas ... de la bonne lecture pour tous les sportifs ) , après une descente très panoramique que vient éclairer un timide rayon de soleil . Je me retrouve alors très près de Condrieu.
C'est le moment de retirer mes couches de vêtements . A moi la vallée du Rhône, je vais devoir ajouter quelques mini digressions pour mettre le compteur à 200 mais ça n'a pas d'importance ... après-tout le vent est de Nord . Il est de Nord ??? alors pourquoi est-ce que je ne roule qu'à 22 km/h ?
Il a tourné !!!!!!! le traître .
Ces situations de marais barométrique me font tourner en bourrique
Je prends un peu la piste cyclable mais elle est toujours aussi abominable à cause des racines ; mon vélo bondit dans les airs et retombe sur place au lieu d'avancer ... quel gaspillage d'énergie cinétique !
Alors je la quitte vite pour retrouver ma bonne vieille 86, assez calme en ce moment grâce à des travaux sur les ponts et passages à niveau qui limitent le passage d'un côté à l'autre du Rhône.
Le retour se fait lentement mais se fait. J'accélère un peu l'allure sur la fin car je poursuis un bikepacker que j'ai vu sur la via rhona ... Quand je vois des gens équipés de la sorte, vélo de route avec une sacoche de selle XXL, je me dis qu'ils sont sur une diagonale ou un voyage longue distance de ce genre. Cela m'amuse alors je les poursuis pour discuter ... mais le bougre venait de partir, ou il avait la caisse , car si je l'ai eu longtemps en ligne de mire, je n'ai pas pu le rattraper ... et tout à coup, il a disparu . Evaporé dans l'air du soir !
Et 200 km s'affichent sur le compteur, mettant un terme au 82 eme DodecAudax . Mes copains Yann et Baptiste ayant cessé le challenge, me voilà un peu isolée sur le "podium" du Dodecaudax continu