BRM 200 km de Grenoble, "Dans les entrailles de l'Isère"
Samedi 5 avril 2014, vélo de route , Isère, 203 km, 3120 m D+ en 9h55 (total 10h41)
Samedi, 4 h 45 ... je n'ai pas de mal à me lever car c'est pour la bonne cause . Mon dernier brevet remonte à début mars dernier et c'est avec une certaine impatience que je m'en vais découvrir celui-ci, un brevet typé "montagne" dans un secteur où je ne passe pas souvent, voire pas du tout ! Impatience aussi car je vais y retrouver Cricri, Valex (qui transporte dans un panier Ramses, le chat de Feu Vert, renommé RICHAT VIRE EN QUEUE ) , David, Cisou, Pascal, Franco, Yann , Jean-Pierre et d'autres encore comme Pascal Bénistant que j'ai toujours croisé ... seulement sur les brevets !
Valex et Richat
Franco
Yann, Cricri, David, Valex
David et Maurice
Pour me rendre au départ, je covoiture avec Gérard et Maurice . Dix minutes après le départ, Maurice réalise qu'il a oublié ses bidons dans sa voiture ... mais le demi-tour me paraît trop risqué, car nous n'avons pas pris une énorme marge. Voilà que nous traversons une grosse averse ... mais cela ne nous perturbe pas plus que ça. Les prévisions sont moyennes ... mais pas du tout catastrophiques.
Sympathique cérémonie de départ avec le café , les cartes distribuées par Jean-Philippe qui a effectué un énorme travail (dont en particulier, pour ceux qui ne connaissent pas les brevets, les reconnaissances photographiques des circuits qui permettent de mémoriser les points clés )... et le départ groupé sur les 12 premiers kilomètres pour les 47 participants présents.
On a perdu Maurice dans le brouillard
Ensuite, les fauves sont lâchés, c'est parti ! Il fait une petite dizaine de degrés, l'atmosphère est un peu saturée d'humidité et on dirait que les montagnes, ils les ont rasées, y en a plus ... mais ça pédale A l'occasion d'une "pause-pipi" décalée, nous perdons Maurice ... nous ne le reverrons que bien plus tard ...
Retrouvailles à St Guillaume
Cricri et Valex sont un peu devant, tout le monde attaque la première montée vers les Saillants du Gua et St Barthélémy , qui comporte d'emblée des passages relativement pentus (7% puis 9-10% à un endroit ) Probablement aidée un peu par le vent , je fais une assez bonne montée, derrière Gérard, toujours facile. Une troisième personne se joint à nous, Christophe, de Modane, qui effectue le BRM avec un VTT pneus slick, relativement chargé, et qui roule en montée à une vitesse qui s'accorde bien avec la mienne . En discutant cette première grimpée passe nickel .
Christophe se joint à nous pour le parcours
Tout en montant (dans un épais brouillard) je tente de guider Maurice au téléphone car il s'est perdu dans Vif . Le problème pour moi est d'arriver à comprendre où il est ! Il tourne en rond et va prendre 25 mn de retard sur nous ... Et une fois sur la bonne route je dois l'EMPECHER deux fois de grimper au col de l'Arzelier ... ne jamais laisser seul un chasseur de col sur un BRM
Entre temps, on avance, et au premier contrôle (question secrète) , nous rejoignons Cricri et Valex. Ils repartent un peu avant moi ... puis une longue partie roulante, un arrêt pour remettre un bonnet pour moi, un autre arrêt radio-guidage, et c'est terminé, nous ne les reverrons plus.
Après avoir traversé le pont de Brion (au point où j'en suis, j'en profite pour faire un autre arrêt pour une photo !) , nous remontons pour grimper le Col de Cornillon , le col de Thaud étant franchi sans autre formalité.
Du coup, ayant perdu espoir de rattrapper Valex et Cricri, après Mens, je me dis qu'il vaut mieux se poser pour attendre Maurice, car il va y avoir une bifurcation "complexe" et le télé-guidage a ses limites.
Dans cette partie nous franchissons le Col Accarias ... je n'y suis pas repassée depuis le 25 juin 2010 ... date de mon premier 300. Une journée inoubliable qui a modifié beaucoup de choses pour moi !
Saint Arey
L'équipe reconstituée avec l'arrivée de Maurice, nous nous laissons glisser vers un pont sur le Drac que je ne connaissais pas. S'ensuit une montée vers St Arey, constituée de plusieurs ressauts assez costauds, parfois 12 ou 13%.
J'ai bien aimé. Il y a deux terrains où je m'en sors pas trop mal , les ressauts raides (avec un 30x30 cela aide bien) et les grimpées longues (où mon côté diesel m'avantage)...
Après cette grimpée sèche, on atteint la corniche, et s'ensuit une longue partie en balcon plus ou moins montante avec un fort vent de face. Je n'aime pas ça mais par contre le temps s'améliore , toute cette partie est une découverte pour moi et le paysage est exceptionnel. De plus je reçois un coup de fil de Cisou qui m'indique qu'il est au col de la Festinière - il m'attend .Il a renoncé a prendre le départ du brevet mais est venu nous acompagner pour le final !
Au contrôle de La Motte St Martin, mes compagnons de route veulent manger leur casse-croûte à l'arrêt mais comme je suis attendue je préfère avancer en mangeant le mien sur le vélo. Ils me rejoindront plus loin après la jonction avec Cisou.
C'est désormais à cinq que nous continuons. Cisou me donne des nouvelles de ceux qui sont devant.
Une belle descente nous attend, du col de la festinière jusqu'au pont sur la Bonne , franchi à grande vitesse sans nous arrêter, pour ne pas casser l'élan (ELAN : un animal qui peut vous aider dans les montée) . Bonne surprise, tout le début de la montée du col d'Ornon, d'une part est sans difficulté, et d'autre part nous permet de bénéficier du vent ! Je commence à être perdue avec l'aérologie de ce coin là ... car on va vers le Nord, avec un vent censé venir du Nord.A Valence c'est plus simple
Retour du soleil dans le Valbonnais
Je vois défiler ces villages de l'Oisans qui furent parfois des départs de randonnée à ski (Valbonnais, le Périer, Chantelouve) . La limite de la neige semble très haute. L'ambiance du massif des Ecrins, ses vallées profondes, ses pentes raides et arides nous imprègne. Les derniers kilomètres vont être plus difficiles ... pas tant la pente (rampes à 7%) mais surtout le vent, qui de nouveau s'inverse ...
Gérard arrive au col !
Pendant ce temps, Cisou qui a gardé son avance de descente est cent mètres devant avec Gérard. Christophe et moi suivons Maurice qui nous raconte son PBP 2007. Cala occupe. Nous arrivons tous ensemble au col d'Ornon, à 15h40 , où il faut répondre à une question secrète sur la bière, sans en boire
Il reste 60 kilomètres ... de descente. Oui mais ... Je n'imaginais pas non plus que le vent de N allait remonter la Romanche ... s'y enfiler ... et nous freiner violemment. Certes cela nous mettrons 2h15, ce n'est pas encore catastrophique. Mais pour moi c'est la partie la plus dure de ce brevet ! Je ne peux pas rester dans les roues, parce que le rythme de mes compagnons est trop rapide pour moi. Alors je décroche, revient, décroche, souvent ramenée par Christophe ! Mais c'est tuant ce retour ... jusqu'en ville, il faut se battre pour rouler à plus de 20 km/h .
Plusieurs participants ont mentionné la circulation sur ce grand axe Bourg d'Oisans Vizille ... je l'ai à peine vue ... juste le vent, le vent, rester dans les roues, revenir dans les roues .
Je commence à avoir faim et j'arrive à attrapper du pain aux fruits à Echirolles
Donc, pas fâchée d'arrivée à Grenoble, et là c'est un véritable comité d'accueil qui m'attend ! Tous les copains sont là !
Pascal Bride, alias Bridou et Yann nous attendent depuis presque trois heures, Cricri et valex depuis 40 minutes .
Une "belle brochette" comme a fait remarquer Michel Aubriot .
Cricri, Valex, Maurice,Pascal,Franco,Pascal, Gérard,Yann ...
Nos cartes signées et dans la boite, tout en partageant nos impressions, nous attendons Jean-Philippe qui est allé nous préparer le thé , et nous amène des quiches, tartes, gâteaux maisons. Un régal. Cela valait la peine d'attendre.
Cricri
ca fait un bail qu'ils sont là ! Ils n'ont pas très chaud !
Ce moment particulièrement convivial vient conclure une belle et grande journée de vélo sur un terrain nettement plus technique que celui des brevets classiques,et qui m'a permis de revoir beaucoup de copains qui me sont chers !