Les six compagnons au coeur de la Drôme Provençale
Mercredi 11 octobre 2017, 205 km, 2200 m D+ en 8h39 (total 9h42)
L'heure du DodecAudax est arrivée, la journée à venir s'y prête merveilleusement en ce mercredi d'été indien, avec même un vent de Sud qui assurera un retour agréable.
Cette "édition" du Dodec sera différente des autres car je me suis regroupée avec Maurice, qui figure également au tableau d'honneur du "DodecAudax continu".
Maurice a invité Dominique et Narcisse qui a invité à son tour deux copains de son club, Bernard et Gérard. Bref, c'est une belle équipe de six personnes qui se regroupe à la gare de St Péray, dans la fraîcheur matinale marquée qui annonce les plus belles journées.
J'ai fait à Maurice des propositions de parcours, toutes en direction du Sud , parmi lesquelles il a fait son choix.
Tous les voyants sont au vert, le vent n'est pas encore vraiment levé, et nous filons vers le Sud , en terrain relativement plat jusqu'à Crest, avec juste une bosse dans le village d'Etoile et une autre, très douce, au Col des Deux Serres.
Pour l'instant, soit ça ne roule pas encore trop fort, soit je suis encore fraîche, mais je n'ai pas trop de mal à suivre le rythme, sauf dans les rond-points.
Après Crest, j'avais prévu le col de Lunel, mais comme en ville tout le monde file vers Aouste, tant pis, ce sera le col du pas de Lauzun , un peu plus haut, un peu plus dur, mais plus joli et plus calme !
Ayant déraillé dans les premiers mètres de la descente vers Saou, je me retrouve derrière avec Dominique, qui s'était arrêté pour remettre un coupe-vent. La forêt de Saou est encore très fraîche et très ombragée !
La lumière exceptionnelle fait ressortir la blancheur des falaises. Je crois que la première fois que j'ai découvert cet endroit, c'était en 2000, à l'automne également. Nous étions dans le coin avec des amis pour faire de l'escalade, du VTT, du kayak ... au camping de la Graville.
De Saou jusqu'à Bouvières, on s'élève légèrement, d'à peine 300 mètres sur plus de 20 km . C'est cette partie que Maurice, qui avait lu mon parcours "à l'envers" , avait imaginé descendre vent dans le dos à 50 km/h ... raté, on va la remonter , de plus avec un petit vent de face.
En fait, on ne roule pas si mal que ça ... avec une moyenne de 25 km/h de Saou jusqu'à Bourdeaux, puis encore 24 km/h jusqu'à Crupies, on est même bien au-dessus de mon ordinaire. Après Crupies, je commence à avoir énormément de mal à rester dans les roues. C'est bien plus dur pour moi que la montée franche qui suivra, et qui, de Bouvières, nous amènera au col Lescou .
Pour ces 4 km grimpants, chacun grimpe à son rythme. Même si je garde une intensité d'effort élevée, le fait de ne pas devoir m'adapter est une véritable détente. Je garde la trace de mes nombreuses sorties en solo ! Je ne me sens jamais "à la rue" en montée ... les premiers ne sont pas très loin ... Bernard grimpe à peu près à mon rythme , et Maurice derrière moi ferme la marche, en compagnie de Narcisse qui se met à son rythme.
On reforme le groupe pour la section suivante, vallonnée, avec un petit coup de cul plus sévère au-dessus du village de Gumiane .
Bernard trouve la boucle un peu longue et évoque l'idée de redescendre direct sur St Nazaire ... pour finalement décider de rester avec nous .
En revanche on décide dans la foulée d'un arrêt à la Motte Chalencon pour se ravitailler et boire un coup ! Le café au centre du calme village, avec sa terrasse ombragée nous attend ... on dirait les vacances ...
Une belle montée nous attend, 8,5 km et 463 m D+ ... un peu comme pour monter à St Romain, n'est-ce pas Narcisse ? Le vent y était plutôt favorable, je ne l'ai pas trouvée longue ... quant au décor ...on en prend plein les yeux .... le petit village de Chalencon ... les falaises du Pas de l'Echelle avec leurs ... échelles , celles de la via ferrata ... les grands espaces au pied de la Servelle, la montagne qui domine le coin ...
Une fois au Col des Roustans, qui est le premier d'une petite série et le plus élevé, rejoindre la vallée de la Roanne n'est qu'une formalité ; en effet les remontées sont courtes et faciles.
De même que les quelques petites bosses qui jalonnent la descente de la vallée jusqu'au Pont d'Espenel, et qui permettent de regarder un peu le paysage !
Une fois sur le plat au Pont d'Espenel, débute une partie qui me coute cher en énergie ... mais en même temps c'est très formateur ! Le vent du sud, bien présent, nous punit avec sa "composante ouest", qui a la sale habitude de remonter la vallée. Qu'à cela ne tienne, mon équipe de bons rouleurs maintient une vitesse toujours entre 30 et 35 km/h ... gare à moi si je décroche ... ce qui se produira deux fois, une fois à cause d'un pont (ramenée par Maurice) et l'autre parce que j'ai cru qu'on tournait à droite vers Mirabel les Blacons (ramenée par Dominique, mais ce fut difficile !)
Peu de temps après Crest, je sais que mes cinq compagnons vont tourner vers Malissard pour rejoindre la ville, et de mon côté, je souhaite continuer jusqu'à Montélier. De plus, rester dans le groupe me demande de gros efforts que je ne suis plus en mesure de fournir ; j'ai envie d'une seule chose, retrouver mon propre rythme de croisière pour rentrer à la maison, aidée par le vent maintenant favorable. Du coup, je les laisse partir et je termine cette petite trentaine paisiblement, avec un retour de Crest en 1h15 ce qui reste fort honorable.
Voilà un beau 200 d'octobre, qui se termine relativement tôt et qui m'a permis de rouler autrement que lors de mes parcours "Dodecaudax" en solo. Certes plus fatigant que les voyages solitaires, mais aussi plus bénéfique sur le plan de l'entrainement !