Virée au Mézenc
Lundi 27 aout 2018, vélo de route, Ardèche et Haute-Loire, 216 km , 3266 m D+ en 10h47 (total 11h51)
Mon mois d'août ayant été fort dépourvu (en kilomètres de vélo), je n'hésite pas une seconde quand Maurice me propose un tour au Mézenc. Il est coutumier du secteur ... je le savais avant d'y aller, mais je le confirme à mon retour, c'est une virée de toute beauté, où il n'y a rien à jeter.
Comme les "chantiers" du Vercors, cette boucle peut être plus courte ou un peu plus longue, et comporter un poil moins de dénivelé si l'on utilise la vallée de l'Eyrieux ou celle du Rhône (via Privas) pour le retour.
De plus, je n'étais jamais passée à la Croix de Peccata , et même si je connaissais bien le reste, cette grimpée-là vaut quand même le détour.
Nous nous retrouvons à la gare de St Péray, et dès ce moment il n'y aura plus vraiment de plat, dès faux plats peut-être, mais des vrais que nenni.
C'est par la tranquille voie du tram que nous nous hissons au "premier étage" . Maurice me raconte qu'il ne s'agissait pas d'un tram, mais d'un train ... qui grimpait dans les vignobles pour relier St Péray à Vernoux . Il y a 89 ans qu'il ne circule plus ...
La suite m'est on ne peut plus familière, le col des Fans, puis Lamastre via une longue descente peu inclinée, où je goûte la petite fraîcheur matinale (juste à mon goût avec les manchettes , Maurice la trouve un peu froide ) .
Il faut ensuite grimper à St Agrève, une montée longue précédée d'un faux-plat, et pourvue de quelques ressauts plus relevés que la pente moyenne. Je ne l'ai pas trouvée si facile que ça ... voilà bien longtemps que je n'avais plus rien grimpé de significatif en vélo, en terme de durée. De plus j'ai encore les jambes et le dos farcis de ma première randonnée pédestre en courant l'avant-veille .
A St Agrève le paysage change. Nous voilà au deuxième étage où il y a une immense terrasse, autour de 1100 m d'altitude. Le ciel est toujours aussi bleu ...
Notre arrivée à St Agrève est marquée par deux incidents de parcours : Maurice se fait piquer au front par une guêpe (ce qui lui vaudra un œil spectaculairement enflé , heureusement comme il dit c'est l’œil "qui ne voit rien" qui est touché, car il ne peut presque plus l'ouvrir !) .
A la suite de cela, comme nous grimpons une petite côte dans un hameau où il va dire bonjour à des proches, ma chaîne saute, me voilà à l'arrêt et je n'ai pas le temps de déchausser ... et biiiim contact avec le sol, sans aucune gravité mais je mets au moins cinq minutes à déchausser ma cale gauche, assise par terre et empêtrée dans mon vélo !
Nous faisons une petite pause pour dire bonjour à son ex belle-mère, qui goûte le bon air du plateau (maintenant uniquement l'été) depuis 92 ans .
Nous continuons maintenant dans un terrain facile et agréable en direction de Fay sur Lignon puis Chaudeyrolles (là ça commence à grimper pour de bon)
Avant d'atteindre le point culminant de la balade, la Croix de Peccata (1550 m) , il nous reste une montée de 5 km au profil un peu particulier, à la pente irrégulière mais atteignant parfois les 15% sur de brefs ressauts. Le paysage est changeant, c'est varié, j'ai beaucoup aimé.
En montant, on passe devant la Dent du Diable. Je suis quasiment certaine que c'est là qu'on a fait de l'escalade, le 31 décembre 1986 ... il faisait particulièrement chaud, 15°C à 1500 m d'altitude ... on était venus pour faire du ski de fond, pas une trace de neige ... et par bonheur on avait les cordes.
A la Croix on trouve des randonneurs perplexes : ils sont venus pour le sommet du Mézenc tout proche, et un panneau leur interdit le sentier sous prétexte de forêt "traitée" . C'est vrai que ça peut surprendre ... en pleine saison de randonnée pédestre en plus !!! Je n'ai trouvé aucune information sur ces "traitements" ...
Notre descente sur les Estables se fait par une petite route à droite, car à gauche c'est "pour les flemmards" dixit Maurice, car elle permet de gagner le col de la Croix de Boutières en minimisant le dénivelé et sans passer par le village et sa fontaine réputée.
Après un plein en eau bienvenu, je me retrouve en terrain connu avec la rectiligne (mais pas trop longue) montée au Col de la Croix de Boutières. Ca ne se passe pas trop mal pour cette dernière difficulté, j'y fais mon meilleur temps même si strava ne le reflète pas (le segment est mal tracé et j'ai plus de 1 mn de pause au milieu) .
Le vent de Nord y est favorable, cela rend dans 80 % des cas cette bosse rectiligne et assez raide bien plus digeste.
On profite de la vue exceptionnelle de là-haut en discutant avec un cycliste reconverti en randonneur qui nous propose de l'eau. L'occasion aussi d'admirer la nouvelle table d'orientation ! 100 km tout juste, et pas loin de 2300 m D+ au compteur.
Une belle descente, une montée au col de la Clède , puis une autre un peu raide avec un lacet, et le Mt Gerbier de Jonc est en vue !
La descente qui va suivre, via St Martial et St Martin de Valamas, est bien connue des participants à l'Ardéchoise. Pour nous elle va se prolonger jusqu'au Cheylard.
Je ne la trouve pas tellement reposante : elle secoue un peu, la première partie bien que rapide est technique, et quand ça devient tranquille on rencontre l'habituel vent de face .... même punition dans la très légère remontée après St Martin de Valamas, où la chaleur se fait sentir.
Pour la première fois de la journée, je ne peux pas suivre Maurice dans le faux-plat en direction des Nonières ; par bonheur ça remonte à 5-6% dans le final ce qui est tout de suite plus facile pour moi ;-)
La suite est classique, mais très belle via le village perché de St Julien Labrousse où l'on revoit de loin nos sommets du matin. Dans la montée au col de la justice, on rejoint Rémi, du club de St Péray, avec qui nous en terminerons avec notre parcours ... il me reste juste à rejoindre le département voisin ;-) en traversant le rhône . Le pont Mistral est curieusement désert, pourtant c'est le lendemain soir seulement qu'il sera en partie fermé fermé pour le tournage du film 'Revenir" .
En voilà une journée bien remplie !