Le DRU (Défi des Retardataires de l'Ubaye) Part II
Jeudi 12 juillet 2012 , Ubaye, 119 km + 9 km (trajet gare) , 3158 m D+, en 8h37 (total 10h30) ( + 25 mn)
6h22, on décolle du camping , en direction du Col de la Cayolle
La lecture des blogs est un puissant vecteur de "transmission" de circuits. Ainsi celui d'aujourd'hui provient directement de celui d'Anne Haycraft ! Un circuit sérieux, avec trois cols dépassant de nouveau les deux mille mètres, trois ascensions sans temps mort de longueur plus ou moins équivalente.
Il fait 7 degrés à peine ! Heureusement nous allons monter pendant ... 27 kilomètres, ce qui réchauffe ! Mais il faudra attendre les tous derniers lacets ensoleillés du col pour gagner d'un coup dix ou douze degrés.
Fais frais dans ces gorges !
En attendant mes partenaires n'arrivent pas à "démarrer". Laurène dort sur le vélo, Cisou qui habituellement "s'exprime" dans les faux-plats n'avance pas .
J'ai du mal à comprendre ce qui se passe car les pentes sont très faibles, je ne fais aucun effort (je pense qu'un léger vent nous pousse) et je les distance ! Je me demande si l'heure matinale ou la petite fraîcheur me donne des ailes, mais non, je les distance en roulant très doucement ... bizarre.
Ah du soleil pour réveiller un peu Laurène !
Heureusement l'écart se réduit fortement dans les pentes supérieures avec le soleil qui est de retour, et les pentes qui se redressent , atteignant 8% mais sans aller au-delà .
Il fait un temps radieux, la lumière est éclatante et on profite d'un magnifique paysage d'alpages, de cascades et de marmottes (et même un marmotton pas plus gros qui tiendrait dans ma sacoche de selle) Seuls les randonneurs pédestres sont pour l'instant au rendez-vous.
Temps fantastique
A l'arrivée au col Laurène, très fatiguée, annonce sa décision de faire demi-tour, et de ne pas boucler le tour complet où il reste encore presque deux cols comme celui-ci. Elle nous dit qu'elle va aller faire la sieste, mais ne sait pas encore qu'elle va aller manger uneglac à Barcelonnette, chose qu'elle ne nous révelera par SMS que dans le col d'Allos, en pleine chaleur vers 15 h .
Parfois il faut savoir faire demi-tour plutôt que se lancer dans une galère
C'et donc à deux que nous basculons au Sud, pour une descente fantastique dans un paysage qui rend l'arrêt-photo irrésistible. Une descente sans fin, ou presque, qui nous mène jusqu'à St Martin d'Entraunes. On attaque direct le Col des Champs sur 800 m avant de se dire qu'il nous faut de l'eau, hop, demi-tour jusqu'au village pour faire le plein ... pour voir ensuite qu'il y avait une fontaine 500 m plus haut sur la route du col.
Descente vers le sud : grandiose
Beau à pleurer !
Rochers, cascades ... le parc du Mercantour !
Une pause- ravito a marqué le début de l'ascension, ensuite ce sont des pentes entre 5 et 8% mais la chaleur m'assaille, curieusement plus que la veille Pendant les 300 ou 400 premiers m D+ , j'ai l'impression de forcer pour maintenir 650m/h, ce n'est pas agréable, les jambes sont très bonnes mais le coeur monte trop pour cette vitesse.
Cette impression disparaît presque miraculeusement suite à une longue section ombragée.
Sous l'éclatant soleil de la mi-journée
Voilà une petite station de ski très calme ...
Après un km à 10% , on parvient à une petite station de ski ouù on discute un peu avec des cyclos locaux. L'enchainement des trois cols semble les effrayer un peu
Le col est là-haut (soit disant à 2045 m mais c'est un piège, la route passe au-dessus du col géographique !
Pour l'heure je trouve le Col des Champs très très beau .
On mange de nouveau un peu 200 mètres sous le col , je me dope avec de petites saucisses au Génépi achtées la veille des gateaux secs et des babybel
... bizarre c'est de ça dont j'ai envie ! Que du salé !
On a bien fait de manger, la dernière section n'est pas de la tarte ! C'est raide (10-11%) et quasiment tout le temps face au vent malgré les lacets, à se demander comment c'est possible ! En fait le vent déboule du col . Pourtant je trouve ça tellement beau que ça passe assez bien !
C'est sublime ...
Col à 0,6 km
Au tour de mon coéquipier d'arriver au sommet Et voilà !
Le début de la descente offre un passage spectaculaire !
Pour la seconde fois de la journée, on redescend à basse altitude, vers 1200 m, sur le village de Colmars les Alpes , qui semble superbe vu d'en haut. La descente est très délicate, étroite, avec un revêtement bosselé au possible ! Cela ruine définitivement les espoirs de faire remonter un peu la moyenne
Colmars, une village où il faudra revenir ....
Dommage d'ailleurs pour Colmars, mais on n'aura pas le temps d'aller visiter ce village ... car ce soir le dernier train pour moi est à 20h30 à Grenoble , et on n'a pas trop de marge ... Reste encore une grosse remontée, celle du Col d'Allos .
le début est très facile, mais un fort vent de face ratlentit nettement la progression dans ces lignes droites ! Son seul effet positif est de rendre la chaleur tout à fait supportable malgré encore 33-34°C au thermomètre.
Mais bon ... ça n'avance pas vite ! La montée est agrémentée de la traversée de plusieurs villages ou stations de ski, par contre le paysage est moins joli et sauvage que pour les autres cols.De plus il y a pas mal de circulation automobile.
Je passe mon temps à me demander quelle est l'altitude de ce col car sur la carte elle n'est pas visible !!!
La Foux
La station d'Allos reliée avec Praloup
On voit maintenant se dessiner les derniers lacets du col, c'est assez impressionnant car cela paraît très haut, toutefois les pentes restent dans des pourcentages humains. tant mieux car j'ai une petite baisse de régime, pour la première fois de la journée je ne caracole plus en tête Le vent est toujours gênant mais seulement un virage sur deux ..
Ce coup-ci c'est le dernier ...
Whaouh !
La descente de l'autre côté est magnifique du point de vue esthétique, du point de vue vélo c'est mieux qu'au col des champs mais reste assez délicat et prend un peu plus de temps que prévu, une bonne quarantaine de minutes pour les 19 km qui nous séparent du camping . Il faut dire qu'on ne peut pas s'empêcher de prendre encore quelques photos avant d'écrire le mot "FIN" sur ce voyage magnifique .
La fin de l'histoire, c'est que je suis arrivée à la gare 25 minutes avant le départ du train , et que ce beau petit séjour s'est terminé à la tombée de la nuit par 9 km entre la gare TGV et mon domicile.
L'Ubaye, une région exceptionnelle pour les amateurs de gros coefficients ! Voilà oùj'ai fait mon passage à la tranche des 14 000 km