Une belle chevauchée du Vercors pour les 22 000 km
Vendredi 19 octobre 2012, vélo de route, Vercors Nord, 180 km, 2970 m D+, en 8h39, total environ 10h15
wind
Le pourquoi de cette chanson du côté du col de la Croix perrin, cet après-midi, on pouvait entendre un étrange duo en reprendre le refrain !!!
Ce matin, sur une proposition d'Olive et Franco, je me rends ( comme samedi dernier mais avec moins de monde ) au Grand Séchoir à Noix de Vinay .
Le soulagement me saisit sur le parking, le vent de Sud qui se déchaîne depuis deux jours en vallée du Rhône n'est pas venu jusqu'ici.
Il fait quand même 14°C, ce qui est très doux pour la saison au lever du jour.
L'idée est de faire le Mont Noir, par sa "face la plus sauvage" .
Si j'ai parcouru plusieurs fois la partie haute de cet itinéraire, ce n'est pas le cas de l'accès au Col de Toutes Aures depuis St André en Royans , qui a vu mes roues une seule fois il y a trois ans ... et encore sans aller ensuite au sommet du col.
Cette petite route est une nouveauté pour Franco.
Un bon échauffement d'une vingtaine de kilomètres en passant par Chagneux , et évitant au maximum la nationale, nous amène à St Romans dans le vif du sujet .
Ramassage des noix, la remorque est tranquillement au milieu de la route, où il n'y a pas e voitures !
Au-delà du très joli village de St André en Royans, l'aventure commence, sur une petite route étonnante , dont on croirait parfois qu'elle va finir dans une cour de ferme, mais non !
Une sorte de petite vallée pour nous seuls
Ca grimpe, on y trouve tous les pourcentages , jusqu'à 16 % , puis on plonge dans un trou, on traverse un ruisseau à sec, et on regrimpe presque aussi bien de l'autre côté ! Le plus amusant est qu'on est dans une sorte de cirque, on voit très bien face où l'on est passé.
Arrivée au Col de Toutes Aures
On débouche sur l'itinéraire normal de Presles depuis Pont en Royans, qui a un air presque banal après ce qui précède ... mais qui est toujours aussi grandiose en partie haute.
Incontournable ...
On termine la face sauvage par la longue montée boisée via la Fontaine de Pétouze, un havre de paix , à peine troublé par nos conversations qui vont bon train. Dommage il y a beaucoup de gravillons dans la partie haute Franco et moi faisons un concours de "tours de roue pour rien" , tellement ça patine dès qu'on se met en danseuse. Dès qu'il n'y a plus de gravillons, c'est tout juste si on ne s'envole pas
la forêt a mis sa robe d'automne, et c'est beau !
A la Fontaine de Pétouze
Vue sur le village de Rencurel
Une belle descente et nous voilà au bord de la Bourne, où l'on attaque ce raidillon vers St Julien en Vercors que je n'avais jamais pris dans ce sens. car bien sûr la sortie ne va pas s'arrêter là ! Je trouve le raidillon moins dur que j'imaginais, et moins dur que le faux plat en haut où le vent de Sud est sensible parce qu'on s'approche de la Drôme
Après avoir pris de l'eau à St Julien , Olive nous fait une figure de style que je n'avais encore jamais vue ! Roue avant bloquée dans une rainure, il a les mains au sol, la tête en bas , un pied sur le vélo, et la roue arrière soulevée et qui tourne la posture est maintenue plusieurs secondes avant qu'il trouve moyen de s'en sortir !
C'est reparti !
Nous allons jusqu'à la route d'Herbouilly, où Olive doit nous quitter vers le bas ayant une contrainte horaire .... pour nous la suite est vers le haut
. Un morceau assez sérieux, que l'on fait en mode assez tranquille et sûrement moins rapide que la première. Que voulez-vous, il y a du vent, il est plus de midi, on a la dalle
! Mais on y arrive bien quand même et ça ne me paraît même pas long, l'ambiance dans l'équipe est toujours bonne.
Superbe vue en descendant vers Villard de Lans
Comme on est satisfaits du petit enchaînement, et que Franco n'a pas trop à manger, on s'offre un café crêpe à Bois Barbu .
Bon plus ça va, plus nos "bosses" deviennent petites et moins elles sont pentues . la prochaine est le Col de la Croix Perrin en remontant vent dans le dos les gorges du Méaudret qui semblent plus que jamais descendantes !
Lors d'un arrêt déshabillage, Franco tente à son tour une figure de style qui termine en chute sur le côté, heureusement sans conséquence, du coup je me permets de rire en lui disant que franchement, la chute sur le côté j'ai déjà fait plusieurs fois, et qu'Olive a fait plus original
Facile ce col de la Croix Perrin, sa descente permet également de petites pointes de vitesse ! Cinquante mètres devant moi, Franco se volatilise dans le rond-point, heureusement je le retrouve car je veux lui dire quelque chose
"Tu es déjà monté à la station de ski de Lans ? " " Non" "Moi non plus, ça te dit d'y aller ? " "Si tu veux" ....
Il se passe encore un moment avant qu'on parle dénivelé ... il pensait à 100 ou 200 m ... je dois avouer que ce sera pas loin de 400
Arrivée à la station de ski
Vent déchaîné mais lumière incroyable ...
J'espérais qu'on serait abrités du vent, mais plus ça va plus il se déchaîne ! Les sections vent de face sont une âpre lutte dont ... nous sortons vainqueurs heureusement on l'a très peu en travers. La montée est sérieuse, parfois 10-11 % , même si mon compteur perturbé par le vent m'annonce 2% !
Dans la clairière au fond, l'auberge des Allières ... une bonne adresse en échange de 20 mn de marche
L'arrivée à la station est une récompense, avec une lumière de folie, un ciel plus bleu qu'avant parsemé de nuages lenticulaires témoignent du fort vent en altitude.
Il ne reste qu'à se laisser glisser vers Sassenage. Une petite frayeur m'attend en partie basse, alors que je roule à plus de 50 km/h, je suis doublée par une voiture avec une grosse remorque qui passe trop près etqui se rabat trop vite, la remorque passe à quelques centimètres de moi, et par réflexe je serre à droite,roule dans l'herbe A 50 km/h sur le bas-côté ça fait bizarre,j'ose à peine freiner, ça guidonne, je ne sais pas si je vais arriver à rester sur le vélo ... et finalement j'arrive à me remettre sur la route, les jambes coupées par la peur.
Une petite photo pour me remettre de mes émotions
La fin du trajet sera paisible sur la digue, avec un petit arrêt goûter chez Franco et Martine où je déguste un déliceiux pain d'épice maison. Passé 18h, je dois vite repartir, car la nuit tombe tôt et il reste une bonne vingtaine de kilomètres !
J'arriverai à la voiture vers 18h50, la lumière du jour décline, mais ce n'est pas encore la vraie nuit.
Encore une bien belle journée de vélo qui se termine !
Le vent semble avoir bien soufflé à Valence, mais selon les dires de Fille, il était terrifiant à St Etienne !