Le Rocher des Heures ... perdues !
Dimanche 14 octobre 2012, randonnée pédestre, vire du Rocher des Heures , Glandasse, Diois, env 1000 m D+
A une époque où ce blog n'existait pas , donc en une belle journée de décembre 2006, j'étais allée avec deux
" Laurence" en reconnaissance sur la vire* du Rocher des heures. Son approche était longue et les journées de décembre courtes, aussi avions du rebrousser chemin après avoir à peine pris pied sur la vire, même si cele-ci se parcourt en aller-retour, j'avais depuis six ans l'envie d'aller terminer le travail .
Cette balade tente Jérôme mais la meteo ne nous laisse pas un grand créneau, il ne faut pas être pris dans le brouillard et le grand mauvais temps sur les Hauts Plateaux du vercors. Toutefois l'affaire semble quand même jouable, on y va !
Il fait encore soleil à Die quand nous remontons en voiture la petite vallée vers Romeyer. Le col du même nom, quoique référencé comme un col routier, a une route en bien mauvais état dans le haut, les voitures doivent se garer 1km avant le col.
Il est toutefois accessible en vélo de route en faisant très attention en descente. Quelques sections courtes sont "dégoudronnées" et il y a aussi des trous géants.
Nous devons donc nous garer vers 995 m d'altitude, à Fournaire ; le sentier démarre un peu plus haut. Très commode, il s'élève dans les bois assez mollement, pour passer au Pas de Pillouse et franchir ensuite un petit col (le col de Vire-Sac) Le paysage devient plus dégagé et très joli.
La Dent de Die
Si en plus il y a des déviations !
Un confortable chemin d'approche ... tellement qu'on en oublie de le quitter ...
Début des couleurs d'automne
C'est là qu'on fait une erreur monumentale : celle de louper le sentier du Col des Bachassons , pourtant marqué par un croisement de chemins .... on le dépasse allègrement, poursuivant sur le balcon du glandasse. Il y a six ans, je n'avais fait aucune erreur, ni eu d'hésitation. Jérôme a bien vu quelque chose ... mais sans plus ... comme on sent qu'on s'éloigne on prend une trace qui grimpe dans les bois avec un cairn. La trace se perd, on monte 200 m D+ dans un bois raide, et on arrive dans un éboulis, dominé de falaises à l'allure infranchissable.
Là, à ma place, vous auriez fait quoi ?
Je propose fermement un demi-tour.
J'avais tort ...
On redescend tout, et on continue le balcon. trop loin, beaucoup trop loin. Second demi-tour.
Et dernier essai, la fameuse piste "loupée" avec le croisement, et le panneau "Les charbonnières" qui devient sentier.
La falaise que j'ai crue infranchissable
Le passage est à droite ...
Le passage vu du haut, plus tard : on voit bien l'éboulis blanc qui donne accès au col
C'est le bon : mais l'ironie du sort, c'est qu'il débouche sous les "falaises infranchissables" ... là où nous étions une heure plus tôt ... minimum . Et il les franchit allègrement par un passage aussi faclle qu'il est invisible du bas
Il ne reste plus qu'à monter vers les Hauts Plateaux. Midi est passé depuis longtemps, et on a très faim
C'est pas les rochers du Midi ici ... mais les rochers des Heures perdues ! Voire des err'Heures
Entre temps, le voile nuageux s'épaissit, et un vent de Sud mais humide et froid se lève. On termine la pause casse croute bonnet sur la tête et mains froides. Le vent semble retenir un peu les nuages, on a le temps de faire un tour jusqu'à la vire.
Un renard bondit devant nous, plus loin c'est un gypaète qui tourne dans le ciel.
Le temps ne s'arrange pas
Le Mt Aiguille, spectaculaire de ce côté aussi !
Malgré la grisaille c'est superbe, ça vaut le déplacement !
La vire nous attend et je la retrouve très facilement ...sans balisage aucun... comme quoi mon sens de l'orientation varie d'heure en heure ... de quoi faire des photos superbes par beau temps ! Elle est jolie et assez confortable, on franchit plusieurs replis puis à l'endroit où elle change d'orientation ... demi-tour ... le temps se dégrade, l'heure tourne, on est loin.
Le destin veut que je n'aille pas jusqu'au bout de cette vire.
Début de la vire : le point sombre, c'est Jérôme qui donne l'échelle !
Là c'est moi ... mais il faut bien chercher !
Là aussi pas facile de repérer Jérôme
Un petit zoom maintenant ... on pourrait s'amuser comme ça pendant ... Des Heures
On fait alors demi-tour, et on passe par le sommet des rochers de la Traverse où nous traversons un paysage lugubre, de nombreux arbres à terre, un endroit où il ne doit pas faire bon sous l'orage.
Ambiance devenant un peu lugubre ... mais j'aime bien
Pour la suite on va chercher au N l'autre itinéraire de descente ... et bien sûr en voulant couper pour rejoindre le GR on ne le trouve pas ... et on erre un peu sur les plateaux vers le Pas du tronc , montée, descente, lapiaz .... là je fais un meilleur choix que ce matin, et on retrouve le sentier, ouf !
Abreuvoirs en cascade
Tout seul au milieu des résineux ... voici un arbre heureux !
La pluie nous cueille en sous-bois, on est à peine mouillés, mais à 17h30 il fait presque nuit dans les bois !!! ... seul le dernier km sur la route est vraiment humide. Les sommets alentours sont noyés dans les nuages : le mauvais temps en montagne dans toute sa splendeur !
Vue sur la vallée de Romeyer, avant que la pluie vienne noyer le paysage
*Vire : passage plus ou moins large coupant horizontalement une falaise, une sorte de balcon sans rembarde