Là-haut sur la montagne
Vendredi 1 er juillet 2016, vélo de route, Oisans, 73 km, 2059 m D+ en 4h34
Il y a cinq ans, j'avais eu l'occasion de faire ce très beau parcours
Aujourd'hui, c'est avec Coco et Franco que je me gare à Rochetaillée.
Comme dit Patrick Bruel "C'est fou c'qu'un crépuscule de printemps. Rappelle le même crépuscule d'y a 10 ans. ". Là ce n'est pas le crépuscule, mais le matin, ce n'est pas le printemps, c'est l'été, il n'y a pas dix ans, mais cinq ans. Pour le reste ... même vallée encaissée, mêmes montagnes imposantes, mêmes hordes de cyclistes hollandais, même ciel limpide ... et même petite fraîcheur matinale.
Il y a deux approches pour gagner le pied de la montée de Villars-Reculas, pour nous ce sera par le barrage d'Allemond, car Coco "kiffe les barrages" . Tellement même qu'elle ne fait qu'une bouchée de ce premier et que je ne pourrai pas la photographier dessus. Il paraît qu'il y avait des messieurs à doubler. Attention au jour où elle va mettre un dossard :-)
La montée est agréable, pas très régulière, mais sans grande difficulté. Elle est ombragée en partie basse, et de plus la température est quasiment parfaite.
Elle donne accès à un balcon vallonné , qui termine en descente légère pour rejoindre Huez en Oisans.
Petit bémol après le pas de la Confession : la présence de gravillons, heureusement relativement "praticables" . Je ne peux pas m'empêcher de râler un peu, mais j'oublie assez vite devant la beauté du paysage.
A Huez, changement d'ambiance, avec la partie haute (sur 4 km) de la classique montée de l'Alpe d'Huez.
Je ne la trouve pas spécialement jolie. Son prestige attire de très nombreux cyclistes, mais il y a bien mieux dans le coin ... surtout qu'elle est loin d'être dépourvue de circulation, en particulier ce jour, avec la Marmotte le lendemain.
Les derniers lacets ne sont pas les plus raides, mais je les trouve pénibles quand même, et j'ai la dalle. On fait un arrêt à la fontaine ... tout près du podium ... et quasiment au milieu du marché avec les odeurs de saucissons et de poulet rôti ... hein Franco !
Une fois passée l'effervescence de l'Alpe, on entre en montagne ... aujourd'hui en compagnie de très nombreux cyclistes, pour lesquels Alpe d'Huez - Col de Sarenne constitue un échauffement en vue du lendemain.
Les ornières d'autrefois n'existent plus depuis que le Tour de France est passé par là, mais c'est toujours une petite route, presque dépourvue de véhicules motorisés, qui descend puis regrimpe en pleine nature au milieu des fleurs et torrents (mais pas des marmottes, car l'autre, la grande, semble les avoir fait fuir)
On atteint ainsi le Col de Sarenne qui malgré sa frustrante altitude de 1999 m est le plus haut col de Coco .
En redescendre n'est pas très facile, on est certes un peu secoué mais c'est quand même grandiose ... Après un petit coup de cul assez traître (mais Franco nous avait prévenues) , on arrive sur le second barrage pour le plus grand plaisir de Coco !
En passant, on peut voir les travaux liés au glissement de terrain qui a condamné , il y a un an, la route vers Briançon, et a enclavé tout le secteur. Sur l'autre rive, une route "de secours" a été construite .
Il reste deux-trois kilomètres de rapide descente sur la grande route , avant d'atteindre le Freney d'Oisans, où commence une sérieuse (et chaude) montée vers les balcons de l'Armentier.
Par chance la température n'atteint pas les sommets d'il y a cinq ans ; le thermomètre du GPS ne dépasse pas 34°C ... certes on consomme de l'eau, mais ça reste acceptable ; et même agréable quand la pente s'atténue ou s'inverse ... on profite à fond de ce balcon très aérien.
Notre bonne humeur culmine à Armentier le haut, où elle retombe momentanément : la descente vers la Garde est totalement couverte d'une épaisse couche de gravillons.
Un scandale à mes yeux, sur un itinéraire essentiellement fréquenté par les deux roues, motorisés ou non, et très prisé en cette saison. . Le danger est bien présent, Franco nous fait un petit numéro d'équilibre (heureusement réussi).
Dans une société où on interdit la baignade dans un lieu qui a connu une noyade, où on verbalise des cyclistes parce qu'ils écoutent de la musique sur un lecteur mp3, où il faut mille formalités administratives pour faire la moindre sortie, on n'hésite pas à envoyer du monde au carton avec des tonnes de gravillons partout . Et dans ce coin là, on ne parle pas du passage d'un cycliste de temps à autre, mais bien de centaines, chaque jour. Désolée, mais ça m'énerve.
Bon, on arrive à la Garde, et on se calme devant la fontaine. Reste la descente des derniers lacets de l'Alpe, en croisant les cyclistes qui montent, certains déjà en perdition avec la chaleur qui grimpe aussi, d'autres très à leur aise.
Avant de rejoindre la voiture à Rochetaillée par une longue ligne droite, nous prenons le temps d'un casse croûte dans la petite ville de Bourg d'Oisans, lieu de ralliement des montagnards comme des cyclistes. Demain elle verra passer du monde !
Quant à nous trois, nous rejoignons la vallée surchauffée avec dans la poche une belle sortie dans le style "condensé et convivial" ... style qui sera le nôtre du 9 au 11 juillet, mais j'y reviendrai !